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Discours de son excellence le Pr Faustin archange Touadera, président de la république, chef de l’état a l’occasion de la cérémonie de remise des éléments des ex-combattants éligibles a l’intégration dans les forces de défense et de sécurité intérieure

Publié le jeudi 12 novembre 2020  |  Présidence
Discours
© Présidence par DR
Discours de son excellence le Pr Faustin archange Touadera, président de la république, chef de l’état a l’occasion de la cérémonie de remise des éléments des ex-combattants éligibles a l’intégration dans les forces de défense et de sécurité intérieure
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- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Monsieur le 2ème Vice- Président de l’Assemblée Nationale ;
- Madame et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
- Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions diplomatiques et Représentants des Organisations internationales;
- Madame la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies,
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
C’est un réel plaisir pour moi de présider aujourd’hui la cérémonie de remise des éléments des ex-combattants éligibles à l’intégration dans les forces de défense et de sécurité intérieure de notre pays.
En effet, la grave et douloureuse crise militaro-politique survenue en 2012 a causé la mort de milliers de nos concitoyens, des personnels des Nations Unies et des travailleurs humanitaires.
Elle a, en outre, provoqué les déplacements massifs de nos concitoyens tant à l’intérieur que vers l’extérieur du pays, entamé la cohésion sociale et détruit l’économie nationale.
Au lendemain de mon élection, le retour de la Paix, de la Sécurité et de la Réconciliation nationale a été ma première priorité.
Tirant les leçons des échecs des DDR du passé, j’ai aussitôt doté le pays d’une Coordination de DDRR/RSS/RN, placée directement sous mon autorité et chargée de préparer le processus de désarmement des combattants armés et des cœurs.
M’appuyant sur cet instrument, j’ai instruit le Gouvernement d’engager, sous l’observation des forces vives de la Nation et des facilitateurs internationaux, des négociations de haut niveau qui ont abouti à la signature, le 6 février 2019, d’un Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation contenant principalement des réponses aux revendications des groupes armés tout en veillant à ce que les principes de justice et le refus de l’impunité soient observés.
Comme vous le savez, c’est l’un des engagements les plus importants de mon mandat, celui d’établir un dialogue avec tous les Centrafricains afin d’identifier ensemble les causes profondes des crises récurrentes et cycliques de notre pays et d’y trouver des solutions consensuelles durables.
Ma conviction personnelle est que la paix ne s’obtient pas par les armes mais par le dialogue. Et je me félicite de l’accompagnement des partenaires à travers la feuille de route de l’Union Africaine qui a réalisé le pari de faire tenir un dialogue franc et sincère entre le Gouvernement et les groupes armés, tous frères et sœurs de la même République et donner de l’espoir au peuple Centrafricain.
L’une des perspectives ouvertes pour le retour à la paix et à la sécurité est le désarmement des combattants des groupes armés signataires de l’Accord de paix, suivant des critères et conditions conformes aux standards internationaux en la matière.
C’est ainsi que plusieurs combattants des groupes armés ont été désarmés et formés, certains dans le cadre des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS), d’autres dans des métiers divers leur permettant d’entrer dignement dans la vie socio-économique.
L’heure est maintenant à l’application effective de ce bel instrument accepté par tous comme un accord de la dernière chance.
Pour ma part, j’ai instruit fermement le Gouvernement de se focaliser sur les engagements qui sont les siens au titre de cet Accord et de ne ménager aucun effort ensemble avec les garants et les facilitateurs, pour encourager et accompagner les groupes armés dans l’exécution de leur part de responsabilité dans l’accord.
Aujourd’hui, nous pouvons constater que malgré les débuts difficiles, l’APPR-RCA marche à un rythme que soutiennent le gouvernement et les garants.
Je suis heureux de constater les réalisations des deux parties. Les différents organes du Mécanisme de mise en œuvre et de Suivi de l’Accord ont été mis en place par le Gouvernement qui, dans un souci de plus d’inclusivité, a fait une large ouverture aux représentants des groupes armés.
Mesdames et Messieurs ;
Après le DDRR pilote expérimenté en août 2017 et qui a permis l’intégration de 237 éléments des ex-combattants dans les rangs des FACA et de 230 autres dans la vie socio-économique, j’avais personnellement présidé en décembre 2018, la cérémonie de lancement officiel du Programme National de DDRR à Paoua, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé.
Les opérations de désarmement et démobilisation ont été aussitôt lancées avec l’appui de la MINUSCA, le soutien financier et logistique du Gouvernement américain et de la Banque Mondiale et se poursuivent actuellement avec les groupes armés qui y adhèrent volontairement en envoyant la liste de leurs combattants à l’Unité d’Exécution du Programme National de DDRR.
Je me réjouis aujourd’hui de présider la cérémonie de remise officielle aux différents centres de formation des Forces Armées Centrafricaines, de la Gendarmerie Nationale et de la Police Centrafricaine, de 292 ex-combattants éligibles au programme DDRR, issus de neuf (9) groupes armés, tous signataires de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019, ayant été au préalable soumis à des conditions rigoureuses de niveau, de vetting et de contrôle sanitaire.
M’adressant plus particulièrement aux nouveaux éléments des groupes armés devant intégrer ce jour les forces de défense et de sécurité, je voudrais saluer leur engagement en faveur du retour à la paix dans notre pays.
Vous avez été sélectionnés dans le cadre de l’Accord Politique pour la paix et la réconciliation. Vous devez contribuer au retour de la paix et de la sécurité dans notre pays.
Vous ne relevez plus des commandements des chefs des groupes armés.
Vous êtes désormais sous le commandement de l’Etat-major de l’Armée nationale.
Saisissez cette occasion qui vous est offerte pour entrer définitivement dans la République.
La responsabilité de la paix est un devoir individuel de chaque citoyen. C’est pourquoi ce jour tant attendu, est celui de votre choix de défendre et servir désormais votre pays et vos concitoyens dans la légalité, le respect des droits humains afin de mériter la confiance du peuple centrafricain.
Je vous souhaite une grande réussite et une bonne carrière dans les différents corps qui ont décidé de vous accueillir aujourd’hui.
Je rappelle encore qu’un effort doit être fait par les leaders des groupes armés pour la prise en compte du genre dans ce processus d’intégration car aujourd’hui, l’égalité de sexe est une préoccupation mondiale à laquelle notre pays a adhéré.
A vous, Responsables et Instructeurs dans les différents centres de formation des FACA, des Gendarmes, des Policiers, je vous instruis à mettre un accent particulier aux cours de formations des jeunes recrues sur les modules caractéristiques de l’Etat de Droit, du Droit de l’Homme, du Droit international humanitaire, du sens du civisme, du patriotisme, de la discipline militaire et d’adopter un traitement équitable et juste dans le respect du genre envers toutes les nouvelles recrues pour inculquer à nos futurs vaillants soldats le respect des valeurs républicaines.
Vous avez la mission de transmettre à ces futurs soldats, gendarmes et policiers, les traditions militaires, des valeurs, l’esprit de corps, le professionnalisme, la solidarité, l’esprit de camaraderie, le patriotisme, le sens de sacrifice, fondements même d’une armée moderne.
Chers compatriotes,
Je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude :
- à la MINUSCA, pour leurs soutiens multiformes et son accompagnement durant tout le processus ;
- à l’Union Européenne, pour les financements adéquats et les appuis techniques au travers de l’EUTM et de l’EUAM ;
- à l’Union Africaine, pour son appui politique qui a facilité le dialogue tout au long du processus de paix et sa contribution remarquée au sein des organes de l’APPR et l’appui à la mise en œuvre des USMS;
- à la CEEAC, pour l’appui important de la région Afrique centrale ;
- à la CEMAC, pour son important appui financier au Programme National de DDR dès son démarrage ;
- au Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, qui a mis les moyens financiers et logistiques nécessaires ayant permis les opérations de Désarmement et Démobilisation et aussi sa contribution dans le renforcement des capacités de nos Forces de Défense et de Sécurité Intérieure ;
- à la Banque Mondiale pour son remarquable et inestimable soutien financier aux opérations de réintégration socio-économique des ex-combattants démobilisés et l’appui au développement dans divers domaines des communautés qui ont subi les conséquences des conflits armés.
Je salue également le travail abattu par les Préfets de la Nana-Mambéré, de la Nana-Gribizi, de Bamingui-Bangoran, de la Haute-Kotto et de la Vakaga dans le suivi actif du programme de Désarmement et de Démobilisation dans leur zone respective, et j’encourage tous les autres à suivre ces exemples.
Je félicite aussi toute l’équipe du Comité Technique d’Intégration des ex-combattants dans les différents corps en uniforme de l’Etat pour la réussite de cet évènement ; l’Unité d’Exécution du Programme National de DDRR pour leur dévouement, la Coordination DDRR/RSS/RN pour sa facilitation et les conseils nécessaires à la mise en œuvre et le suivi de tout le processus.
Par ailleurs, les contributions des responsables des différents groupes armés et leur adhésion et collaboration au processus de paix ont été déterminantes à la réussite de cet événement.
Je les en félicite et les encourage à rester dans cette voie pour garantir un meilleur environnement propice au bon déroulement des élections à venir.
Je voudrais également remercier les populations de Bangui et des zones touchées par les conflits divers, les organisations de la société civile et médias publics, privés et communautaires pour la sensibilisation en faveur de la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
En terminant mon propos, je voudrais réaffirmer mon engagement à soutenir l’élan de solidarité et d’intégration de tous les fils et filles de Centrafrique dans le processus de développement du pays ainsi que la mobilisation de tous les partenaires en faveur de la Sécurité, de la Paix et de la Réconciliation nationale.
Je vous remercie.
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