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Discours de son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA à la cérémonie d’ouverture du congres de la Société Centrafricaine de Gynécologie et d`Obstétrique (SOCAGO) et de la Société Centrafricaine de Pédiatrie (SOCEPED)

Publié le lundi 23 novembre 2020  |  Présidence
Discours
© Présidence par DR
Discours de son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA à la cérémonie d`ouverture du congres de SOCAGO et de SOCEPED
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EN COLLABORATION AVEC L’ASSOCIATION DES SAGES-FEMMES ET INFIRMIERS ACCOUCHEURS DE CENTRAFRIQUE (ASFIACA) SUR LE THEME : «SANTE DE LA MERE ET DE L’ENFANT DANS LE CONTEXTE DU COVID-19»
BANGUI, 24 NOVEMBRE 2020

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants Organisations Internationales et des Agences du Système des Nations Unies ;
Mesdames et Messieurs les Membres de la Société Centrafricaine de Gynécologie et d’Obstétrique ;
Mesdames et Messieurs les membres de la Société Centrafricaine de Pédiatrie ;
Mesdames et Messieurs les membres l’Association des Sages-Femmes et Infirmiers Accoucheurs de Centrafrique ;
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs

Je voudrais à l’entame de mon propos exprimer tout le plaisir que je ressens en présidant aujourd’hui la cérémonie d’ouverture du Congrès de la Société Centrafricaine de Gynécologie et d’Obstétrique et de la Société Centrafricaine de Pédiatrie, en collaboration avec l’Association des Sages-Femmes et Infirmiers Accoucheurs de Centrafrique, sur le thème : «Santé de la Mère et de l’Enfant dans le contexte de la Covid-19».
Mesdames et Messieurs ;
Les congrès sont des occasions privilégiées de partage et de réflexion permettant aux professionnels, aux scientifiques aux leaders politiques et communautaires de confronter leurs idées et de contribuer à la recherche de solutions aux défis auxquels la société ou l’humanité est confrontée. C’est donc un important creuset de progrès scientifique et social.
Dans cette perspective, je suis particulièrement heureux du thème choisi pour le présent congrès, car il répond à une préoccupation majeure en matière de santé et de développement qui mobilise l’humanité toute entière et qui me tient à cœur.

En effet, la santé de la mère et de l’enfant dans notre pays constitue une préoccupation majeure, vu les taux de mortalité maternelle et infantile qui sont parmi les plus élevés au monde.
Il est connu que l’état de santé de la femme pendant la grossesse influence l’état de santé de son futur bébé. Ceci établit un lien à la racine entre la santé de la mère et de l’enfant et le développement du capital humain reconnu aujourd’hui comme facteur déterminant du développement socio-économique d’une nation.
C’est fort de ces liens que j’ai fait de la réduction accélérée de la mortalité maternelle et infantile l’une de mes priorités majeures et un jalon crucial dans la réalisation de mon agenda politique et social, lequel privilégie le développement du capital humain.

Vous comprendrez pourquoi, en dépit des multiples charges du moment, j’ai tenu à honorer de ma présence la cérémonie d’ouverture de ce double congrès.
Distinguées Congressistes,
Mesdames et Messieurs ;
Fort de ce qui précède, ma vision qui est de voir une société centrafricaine débarrassée de décès évitables de mères et d’enfants, accorde une place prépondérante à une approche holistique intégrant les stratégies non médicales telles que :
-l’autonomisation de la femme et les mesures de prévention, notamment la surveillance de la grossesse, la surveillance nutritionnelle et la vaccination d’une part et,
-des dispositifs permettant des soins de haute qualité tels que l’accouchement assisté par un personnel qualifié, la prise en charge des complications liées à la grossesse et à l’accouchement,
-la disponibilité des médicaments et autres produits de santé pour la prise en charge des pathologies courantes, d’autre part.

Dans le cadre de la mise en œuvre de cette vision, le Gouvernement, sous mon impulsion, a entrepris des réformes et des réalisations sans précédent dont les plus emblématiques sont:
 L’adoption de la Politique nationale de la santé, la première du genre dans notre pays depuis l’indépendance et qui met l’emphase sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile ;
 L’instauration d’une politique de gratuité de soins en faveur des femmes enceintes, des femmes allaitantes, des femmes victimes de violences basées sur le genre et des enfants de moins de 5 ans permettant d’accroître l’utilisation des services par les mères et les enfants, grâce à l’accès équitable aux soins pour toutes les couches sociales ;
 Le développement et l’adoption d’un dossier d’investissement dans le secteur de la santé axée sur la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile et l’amélioration de la santé des adolescents avec comme objectif principal la mobilisation des ressources pour la santé de la mère et de l’enfant et une utilisation optimale de ces ressources ;
 La mise en œuvre des 10 domaines d’impulsion présidentielle pour l’accélération vers la couverture sanitaire universelle orientés en priorité vers la santé du couple mère-enfant ;
 L’adoption d’un dispositif de référence et de contre référence des urgences obstétricales et néonatales en vue de réduire les taux de mortalité maternelle et néonatale par une meilleure liaison entre les trois niveaux du système de soins ;
 Le développement et la mise en œuvre de plusieurs stratégies axées sur la santé de la mère et de l’enfant dont une stratégie nationale de développement du capital humain axée sur la santé et l’autonomisation de la fille ;
Mesdames et Messieurs ;
Je suis heureux d’annoncer que les mesures énoncées plus haut ont déjà commencé à porter des fruits.
En témoignent :
- l’augmentation sans précédent du taux d’utilisation des services illustré par l’augmentation du pourcentage d’accouchements surveillés ou assistés par un personnel qualifié qui est passé de 18,5% en 2018 à 91,8% au premier trimestre 2020 ;
- l’accroissement de la couverture vaccinale en antigène traceur Penta 3 qui est passé de 20% en 2017 à des taux supérieur à 80% en 2019 dans plus de la moitié des districts sanitaires.
Ce succès vaccinal a été récemment confirmé par l’admission de notre pays au statut de pays libre de la poliomyélite sauvage.

Malgré la pandémie à COVID-19, l’offre de services pour la santé de la mère et de l’enfant y compris les services de vaccination, l’approvisionnement en vaccins, la fréquention des centres de vaccination ont été maintenus.
La pandémie à COVID-19 a mis à rude épreuve nos efforts visant l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant et pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile car les femmes sont parmi les groupes vulnérables directement menacés.
C’est dans ce contexte que le Gouvernement a mis en œuvre des mesures et des stratégies adaptées à notre contexte en fonction de l’évolution de l’épidémie.
Ces mesures qui visaient dans un premier temps à mieux connaître la pandémie se sont appuyées sur un dépistage systématique ayant permis d’identifier les canaux de propagation avant de s’orienter vers un dépistage centré sur les cas symptomatiques.
Le double enjeu de la riposte à la COVID-19 est aujourd’hui de limiter la propagation et réduire la mortalité par la prise en charge des cas et des comorbidités.
Dans le cadre de la limitation de la propagation de la maladie, le respect des mesures barrières tels que le lavage régulier des mains, la distanciation physique et surtout le port obligatoire des masques demeurent en vigueur.
Par une gestion basée sur les évidences avec l’appui de nos partenaires, nous avons pu contenir cette pandémie, du moins jusqu’à ce jour.
Les recherches observationnelles menées par l’Institut Pasteur de Bangui et le laboratoire national montre que le virus circule toujours, puisque environ 30% des personnes dépistées ont été en contact avec le virus dont 15% ont eu une infection récente et potentiellement contaminante.
Je profite de cette tribune pour rendre un hommage mérité à tout le personnel de santé pour son dévouement dans la mise en œuvre et le suivi des différentes orientations de notre politique sanitaire.
J’apprécie plus particulièrement le travail accompli par le personnel qui a accepté d’aller servir les populations dans les zones difficiles.

Je voudrais également reconnaître le travail réalisé par l’ensemble du personnel de santé en ce qui concerne la riposte à la COVID-19.

Ce résultat est aussi et surtout le résultat d’une gouvernance de la santé privilégiant un partenariat gagnant entre le Gouvernement, les partenaires au développement, les organisations non gouvernementales, le secteur privé et les communautés.
C’est l’occasion de rendre un hommage mérité à tous les acteurs clés de la santé et de remercier nos partenaires techniques et financiers pour leurs contributions cruciales.
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais faire noter qu’en dépit de ces avancées, plusieurs défis se dressent sur notre route dans notre quête pour une meilleure santé pour tous.
Permettez-moi d’en mentionner les principaux, à savoir :
 L’inégale répartition des ressources humaines en santé dont l’un des facteurs est le refus de certaines catégories de personnel qualifié d’aller servir en dehors de Bangui, affecte sévèrement les prestations de services au bénéfice du couple mère-enfant et tire vers le bas les performances du système de santé.
J’exhorte à cet effet, tous les agents à respecter leurs engagements qui consistent à servir la population sur toute l’étendue du territoire centrafricain.
 Les rémunérations. Je reconnais que les dispositions en matière de rémunération dans la fonction publique ne prévoient pas une discrimination positive en faveur des agents affectés dans les zones éloignées de la capitale et d’accès difficile.
A la lumière des défis actuels, je compte engager le Gouvernement à revoir et adapter ce dispositif.
 L’inobservation par un grand nombre de personnel de santé des règles de déontologie professionnelle.
Je suis régulièrement informé avec beaucoup d’indignation qu’une partie du personnel de santé ne respecte pas la déontologie professionnelle et manque d’humanisme vis-à-vis de leurs patients.
Ce déficit peut être attribué soit à la formation, soit à l’environnement, soit au comportement individuel. C’est ici le lieu d’interpeller les formateurs, les organisations professionnelles ainsi que les agents de santé sur ce déficit qui affecte le système de santé.
 Certaines pesanteurs socio-culturelles qui n’encouragent pas les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes, les enfants à utiliser les services de santé offerts et qui méritent d’être combattues.
 Les problèmes de gouvernance, notamment la fraude et la corruption qui font légion dans le secteur de la santé sont aujourd’hui des défis qui interpellent tout le système de santé. A cela s’ajoute le manque de respect de l’obligation de rendre compte et des résultats ;
 Concernant la pandémie à COVID-19, on constate un relâchement dans l’observance des mesures barrières, y compris parmi le personnel de santé. Je vous invite à ne pas baisser la garde ;
 La recherche en santé reste peu développée et peu productive alors qu’il nous faut des évidences pour développer des solutions adéquates aux nombreux problèmes de santé auxquels nos populations sont confrontées.
Avant de terminer mes propos, je voudrais exprimer le souhait que le congrès apporte sa contribution à la réflexion sur les problèmes de santé de la mère et l’enfant en Centrafrique et notamment dans le contexte de la pandémie à COVID-19.

J’invite chaque participant à donner le meilleur de lui-même pour la réussite de ce congrès dans lequel je place beaucoup d’espoir.

Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvert, le Congrès de la Société Centrafricaine de Gynécologie et d’Obstétrique et de la Société Centrafricaine de Pédiatrie en collaboration avec l’Association des Sages-Femmes et Infirmiers Accoucheurs de Centrafrique, sur le thème : «Santé de la Mère et de l’Enfant dans le contexte de la Covid-19».

Je vous remercie.
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