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RCA : l’éloge du déshonneur
Publié le mercredi 7 janvier 2015  |  Les Plumes de RCA
Mme
© Autre presse par DR
Mme Catherine Samba-Panza
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A l’instar du Père Noël faisant le tour des différentes maisons du monde et particulièrement d’Afrique, en cette période de fin d’année, pour y déposer, au pied des sapins traditionnellement aménagés dans le but de recevoir les cadeaux destinés aux petits enfants ayant fait preuve de sagesse au cours des douze derniers mois écoulés, le « Père » Denis Sassou Nguesso – DSN -, Médiateur International dans la crise centrafricaine – je préfère Médiateur International pour la paix en RCA -, n’a pas failli à la promesse faite quelques semaines plus tôt, au trio des « bambins » émancipés qui « contribuent de mieux en mieux, intensément, à une meilleure lisibilité de la transition en République Centrafricaine » ( voir la lettre du Président DSN adressée le 22 décembre 2014 à Samba-Panza, accessible ici).

Une telle appréciation valait bien « triple PT » – Prorogation de la transition -, en réponse à la demande conjointe formuler par Samba-Panza, Nguendet et Kamoun, trois nominés centrafricains, respectivement Présidente de la Transition, Président du CNT, et Chef du gouvernement de la transition.

Aussi en cette date du 22 décembre 2014, les prix ou plutôt les « cadeaux de Noêl » destinés à nos heureux lauréats, leur parvinrent sous forme de lettres, contenant cette importante mention qui ne nous a pas échappée : « Je partage contre la menace d’un vide constitutionnel, Votre souci de maintenir une transition ouverte ». Dixit DSN. Chiche !

Et comme pour se protéger de tous les Centrafricains, généralement « suspectés d’être de ces cafardeux qui troublent perpétuellement de leur humeur maussade la joie » des prédateurs heureux du peuple malheureux, le secret de l’obtention par le trio concerné, du « fameux sésame » qui ouvre la voie à une prorogation pour six mois de la « foire à l’enrichissement personnel », ne sera révélé que ce lundi 5 janvier 2015.

Pour ce qui me concerne particulièrement, c’est par un message laissé sur ma boîte vocal, par un ami de mes connaissances et non moins éternel contradicteur faisant partie du système Samba-Panza, que « l’évangile » pour ainsi dire la « Bonne nouvelle » de la Transition, me fut annoncée. Le message se terminait par cette malheureuse phrase : « …mon gars, tu peux toujours perdre ton temps à écrire pour réclamer les élections et dénoncer tout ce que tu veux, nous autres, nous sommes encore là pour au moins six mois et même plus. Salut et bonne journée GJK ».

Quelle émulation joyeuse !

Après une trentaine de minutes, quand je me fus enfin totalement réveillé de mon court sommeil nocturne, je pris la peine d’allumer nonchalamment mon ordinateur, pour prendre connaissance des pièces jointes d’un courriel que j’ai entretemps reçu. Je découvris ainsi trois copies de lettres, toutes estampillées des armoiries de « La Présidence de la République du Congo », et adressées respectivement par « Le Président de la République » – du Congo s’entend -, à :

Madame, Chef d’Etat de la Transition ;
Monsieur le Président du Conseil National de Transition ;
Monsieur le Premier Ministre.

Quand j’eus fini de lire ces lettres et même de les relire pour être certain que je ne faisais pas un cauchemar, je fermai calmement les yeux et fis instinctivement cette courte prière à Dieu : « Seigneur aie pitié de mon pays, pardonne à tous les Centrafricains et sauve nous ».

Les bras m’en étaient tombés, et une quinzaine de minutes durant, j’en restai comme deux ronds de flan !

Pour tout dire, ce n’est pas tant la forme qu’on pourrait dire à première vue « politiquement incorrecte » de ces lettres de prorogation – même si la RCA méritait mieux -, qui sont véritablement à l’origine de cette espèce de colère mêlée de honte que j’éprouve encore vis-à-vis des autorités suprêmes de mon pays au moment où je suis en train d’écrire ces lignes.

Diantre ! Comment comprendre et expliquer, de la part de nos dirigeants politiques qui ne dirigent rien, et surtout de tous les « soupeurs » de leurs « clans », les raisons de cette réjouissance collective et de ce sentiment de victoire, qui les poussent à brandir ensemble ces trois lettres – qu’ils passent leur temps à distribuer partout -, comme un véritable trophée de guerre, une récompense exceptionnelle, un prix Nobel de la paix ?

Non ! Ces lettres du Président DSN, à bien des égards, sont en fait l’expression politiquement correcte d’un mépris suprême, pour une classe politique atteinte de goinfrerie dégénérescente et souffrant de troubles épisodiques graves de cohabitation paralysante. Aussi, fallait-il reconnaître et faire droit à cette demande conjointe d’euthanasie politique collective.

Comme le disait à juste titre et sans s’oublier, l’ancien Premier ministre Nzapayéké, « Cela fait longtemps que la Centrafrique, par le comportement de ses fils et de ses filles, a perdu le droit au respect de la communauté internationale ».

Mais de là à faire soi-même L’ELOGE DU DESHONNEUR ?

Décidément, la Centrafrique rend fou. Et des centrafricains effectivement fous, tiennent à rendre fous, ceux qui ne sont pas du tout fous, et ceux qui ne sont pas encore totalement fous.

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social
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