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Originaire de la Côte d’Ivoire et réfugié au Cameroun, Sékou Koné était chef de quartier en Centrafrique
Publié le mardi 13 janvier 2015  |  portailhumanitaire.com
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Il a passé cinquante ans comme exploitant minier en Centrafrique. Agé de 75 ans, Sékou Kone dit avoir employé l’ex-président Centrafricain Michel Djotodia comme « gardien de mon gravier ». Le chef de quartier côte d’Ivoire à Yialoke en RCA a soutenu François Bozizé (ex-chef d’Etat Centrafricain) avec qui, il a fait la prison.
Rencontré samedi matin dans sa chambre R6 au Camp du Collectif des Associations Islamiques du Cameroun à Tiohmo près de Garoua-Boulai, frontière Cameroun-RCA; Sékou Kone est un homme prudent au verbe facile.
Couché sur sa natte étalée à même le sol, chapelet en main qu’il n’arrive plus à quitter, Sékou raconte : « Je suis arrivé en RCA en 1950, à l’âge de 20 ans. Cela fait exactement 55 ans que je suis en Centrafrique. Ce qui me lie à la RCA, c’est mon premier mariage où j’ai eu quatre filles. Je me retrouve malgré moi en posture de réfugié au Cameroun à la suite des violents événements qui se déroulent en ce moment en Centrafrique où je suis exploitant minier».
Sékou Kone raconte que : « Je suis parti de Bangui en catastrophe. De la mosquée où je me trouvais, nous avons appris que les anti-balakas ont encerclé la ville. Moi, en tant que responsable de la mosquée, je ne pouvais pas me sauver. Les anti-balakas m’ont arrêté et ligoté. Ils m’ont dit que comme je suis déjà vieux, ils vont me tuer et boucaner ma chaire pour la manger avec des feuilles de manioc ».
Le chef de quartier dit avoir été d’accord avec cette proposition avant de préciser à ses bourreaux que : « Tant qu’il y a encore un seul musulman à la mosquée, moi je ne partirai pas ». A la question de savoir pourquoi il était devenu la cible des anti-Balaka alors qu’il est Ivoirien, Sékou Kone précise que : « en fait, on me reprochait d’être musulman. Ils m’ont dit : les musulmans n’ont plus droit de cité en Centrafrique. Pour me pardonner, il fallait que j’entre dans le camion pour quitter pays ».
Sékou n’a pas eu l’occasion de ramener ses enfants avec lui. « C’est l’armée française qui m’a sauvé » a-t-il indiqué au reporter de Blasting News. Sékou Kone est arrivé au Cameroun avec une balle dans le pied. « Les soldats français m’ont mis dans le camion pour me déposer ici à Garoua-Boulai, le 20 novembre 2014 ».
A son arrivée au Cameroun, Sékou confesse : « j’étais triste en venant. Mais, une fois arrivé surtout à Garoua-Boulai, la prise en charge s’est bien passée. Nous sommes arrivés sans habits, sans bonnet et couverture. Arrivé ici, malgré que nous ayons passé deux semaines sous le manguier, nos frères musulmans nous ont tout donné ».
A Thiomo, les dix-neuf mille réfugiés casés ici ne sortent pas du camp. Pour Sékou Koné : « Vous savez qu’au Cameroun, on ne peut pas faire cent kilomètres sans papiers. On est obligé de rester sur place pour qu’on sache que celui là est un réfugié».
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