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Faute d’aires de sechage, les cultivateurs sechent le manioc sur le goudron
Publié le jeudi 15 janvier 2015  |  Centrafrique Libre
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Il n’ y pas assez de routes bitumées en RCA mais elles suffisent tout de même aux cultivateurs qui utilisent les bordures de celles ci afin de sécher le manioc qui est de loin le premier aliment de base de ce pays. Les deux principales routes nationales de la République centrafricaine qui ne sont pas déjà suffisantes et assez larges pour la circulation des véhicules roulants servent également à sécher le manioc destiné à la fabrication du FOUFOU comme disent les ivoiriens. Tel est le constat d’un reporter de Centrafrique Libre qui vient d’effectuer en voiture le trajet Garoua-Boulaye -(Cameroun) Bangui. Sur la route nationale 1 qui part de la capitale à Béloko à la frontière Camerounaise, on ne peut passer plus de 10km sans croiser du manioc étalé sur le goudron. Ces aires de séchage de fortune sont surtout localisées entre Bangui et Bossembélé (157 kilomètres).

Si jusqu’ici aucune étude n’a été faite pour déterminer les conséquences de cet étalage sauvage sur la santé publique des consommateurs centrafricains, l’on est en droit de s’interroger sur les nombreux risques qui entourent cette pratique digne d’un autre siècle. En effet après un coup de balaie rapide sur l’emplacement réservé, les villageois et surtout des femmes étalent leurs denrées pour profiter de la chaleur du goudron après l’apparition du soleil.

Cette méthode comporte plusieurs risques selon les observateurs que nous avons contactés: Primo, le manioc étalé à même la bitume n’est pas à l’abri de la poussière et des particules contenues dans la fumée de l’échappement des machines qui passent toutes les minutes. Dans des cas extrêmes, les chauffeurs ne peuvent s’empêcher de rouler sur le manioc en cours d’étalage. Deuzio, les cochons et les cabris errants en profitent parfois pour s’abreuver. Troisièmement cette exposition peut favoriser un accident. Les chauffeurs étant consommateurs du manioc, ces derniers esquivent parfois les bordures de route au risque de rouler sur cette nourriture. Cela représente un danger lorsqu’un véhicule arrive en face.

En attendant que le gouvernement se saisisse de ce dossier à l’heure où l’on devrait raisonnablement rechercher les raisons de la faiblesse de l’espérance de vie des centrafricains, nous pouvons déjà relever un problème d’hygiène dans la fabrication du manioc destiné au Foufou..

Selon les informations recueillies au village Boyali, c’est pour éviter les cochons et les animaux domestiques que les femmes étalent le manioc sur les routes bitumées. Notons que dans le passé on utilisait les Lakérés qui sont des étendues de pierres coincées les unes contre les autres sur une surface naturellement aplanie. Ces grands espaces naturels étaient utilisés pour l’étalage du manioc et des autres produits agricole.

Le séchage du manioc puis qu’il s’agit de l’aliment de base des centrafricains doit être une des priorités du ministère du développement rural. En attendant que le gouvernement retrouve son autonomie , ce sujet peut intéresser les 100 candidats à l’élection présidentielle et les milliers aux législatives. Au lieu de distribuer des billets de banque ou de se lancer dans des actions de moindre importance, la distribution des sacs plastiques ou des bâches aux cultivateurs du manioc pourrait éviter des risques de nombreuses maladies aux centrafricains.

Bangui, Wilfried Maurice SEBIRO
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