Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Discours de S.E le professeur Faustin Archange Touadera à l’occasion du 1er conseil des ministres du nouveau gouvernement

Publié le mercredi 30 juin 2021  |  Présidence
1er
© Présidence par Dr
1er conseil des ministres du nouveau gouvernement Henri-Marie Dondra
Mardi 29 Juin 2021. Bangui
Comment


- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Messieurs les Ministres d’Etat ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Le 27 décembre 2020, le Peuple centrafricain m’a souverainement renouvelé sa confiance, dès le premier tour du scrutin présidentiel jugé démocratique, crédible et transparent par les observateurs tant nationaux qu’internationaux.

En bravant les violences, les menaces et les intimidations pour exercer son droit civique et choisir librement ses dirigeants, le peuple centrafricain a clairement exprimé son aspiration à la paix, à la sécurité, à la réconciliation nationale, au vivre ensemble et à l’édification d’un Etat de droit.
En contrepartie de ce contrat social, il attend de moi l’assurance de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité.

Ainsi, et comme le veut la Constitution, j’ai nommé le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Sur sa proposition, je vous ai nommés, Ministres d’Etat et Ministres, Membres du Gouvernement pour m’assister dans la concrétisation de mon projet de société auquel le peuple centrafricain a massivement adhéré.

Dans la pure tradition républicaine, vous êtes aujourd’hui conviés à ce premier Conseil des Ministres, la plus haute instance décisionnelle de l’Etat, en ce haut lieu de la République.
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Je vous remercie d’avoir accepté cette lourde responsabilité de conduire le Gouvernement dans un contexte national particulièrement marqué par la résurgence des violences et les effets néfastes de la pandémie de COVID-19 sur l’économie mondiale.

A l’occasion de ce premier Conseil des Ministres, je voudrais adresser toutes mes félicitations à vous-même, Monsieur le Premier Ministre et vous assurer de toute ma confiance.
Je voudrais également féliciter les Ministres d’Etat, Ministres et Ministre Délégué, pour leur nomination ou confirmation dans ce premier Gouvernement de mon second mandat.
Je vous adresse à toutes et à tous mes vœux de succès dans l’accomplissement de votre mission, au service du Peuple centrafricain, ainsi que mes vœux de santé.

Ce Gouvernement inclusif traduit ma constante volonté d’impliquer toutes les couches socio-professionnelles, toutes les régions et les entités politico-militaires signataires de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, à l’œuvre de la réconciliation nationale, du retour définitif à la paix, à la sécurité sur l’ensemble du territoire et de l’amorce du développement socio-économique de notre pays.

- Messieurs les Ministres d’Etat ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Je tiens à vous rappeler que j’ai inscrit mon projet de société dans la continuité, car tant de projets vitaux entamés sous le premier mandat, mais interrompus par la résurgence de la violence, doivent être conduits à leur terme.
Ce projet de société sera décliné en Programme de politique générale de Gouvernement qui sera présenté par le Premier Ministre, à l’effet de solliciter et obtenir la confiance absolue de l’Assemblée Nationale.
Je dois rappeler que c’est l’adoption de ce programme de politique générale du Gouvernement qui constitue l’investiture du Gouvernement.
Les lettres de missions qui vous seront données par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, vous rappelleront les principaux axes de mon programme de société et leurs échéances d’exécution.

Vous serez, comme le prévoit la Constitution, entendus par l’Assemblée Nationale sur les questions orales ou écrites posées par les Députés de la Nation, dans vos domaines respectifs.
Votre disponibilité doit être de tous les instants afin de faciliter la bonne marche des institutions de la République.
D’ores et déjà, je tiens à vous rappeler que vous êtes désormais les Ministres de la République. A ce titre, vous devez être guidés uniquement par l’intérêt général.
Par Ministres de la République, je voudrais dire que vous êtes désormais les serviteurs de la République, donc de l’intérêt général.

J’entends par République, le respect de la Constitution et des textes qui garantissent le fonctionnement harmonieux des institutions et la vie en société.
C’est elle que vous êtes appelés désormais à servir et défendre contre toutes les velléités de déstabilisation et de division.
Dans tous les actes que vous allez poser au quotidien, je vous exhorte à avoir comme souci principal, la paix.
- Messieurs les Ministres d’Etat ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
L’appartenance au Gouvernement vous impose un certain nombre d’obligations qui constituent une sorte de déontologie du Gouvernement et dont je me fais le devoir de vous rappeler quelques-unes.

D’abord, la Solidarité gouvernementale : Vous êtes tenus de défendre les décisions adoptées en Conseil des Ministres, quelle que soit votre opinion, favorable ou dissidente.
Je vous commande de traiter en inter ministérialité tous les dossiers transversaux afin d’en faciliter l’exécution.
Vous devez donc éviter tout clivage ou cloisonnement autour d’un dossier, car tout dossier est un dossier de la République.
Afin de faciliter la coordination de l’action gouvernementale, les Ministres d’Etat seront associés à la coordination de l’action gouvernementale, notamment dans le suivi des décisions prises en Conseil des Ministres dans leurs secteurs respectifs.

Dans les prochains jours, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement présentera au Conseil un projet de texte qui fixera les domaines et les modalités de cette coordination.
Je veux ensuite vous rappeler la discrétion. En effet, en tant que Ministres, vous aurez connaissance des faits, informations ou documents liés au secret d’Etat.
Je vous demande donc de faire preuve de discrétion et de confidentialité qui s’imposent aux serviteurs de l’Etat que vous êtes, même plusieurs années après la fin de votre mission.
Les informations et documents d’Etat mis à votre disposition ne doivent pas se retrouver dans les réseaux sociaux, ni faire l’objet de discussions dans les réunions de vos entités respectives. La sûreté, la sécurité de l’Etat et l’efficacité de l’action gouvernementale en dépendent.
Il y a aussi, le devoir de réserve qui implique que vous devez veiller, lorsque vous vous exprimez, en dehors du cadre gouvernemental, à ne pas adopter des prises de position de nature à donner au public une image négative ou dégradée du Gouvernement.

Je veux une discipline dans les prises de parole dans les médias publics, privés ou sur les réseaux sociaux, tant par les agents de l’Etat chargés de gérer les réseaux sociaux des ministères que par les Ministres eux-mêmes.
Si les réseaux sociaux permettent de donner une certaine lisibilité à l’action gouvernementale, en atteignant un large public, surtout les jeunes, sa mauvaise gestion peut desservir l’Etat.
J’ai fait de la lutte contre l’impunité la colonne vertebrale de mon nouveau quinquennat. Je serai particulièrement intransigeant sur cette question.
Ministres de la République, vous devez observer l’obligation d’intégrité qui induit un devoir de probité et de loyauté envers la Nation. Seules ces qualités vous rendront dignes d’exercer votre mission, légitimeront votre autorité et assureront la confiance que nos concitoyens sont en droit d’attendre du Gouvernement.

Vous devez faire preuve de probité morale à la tête de vos départements respectifs. Cela implique que vous devez veiller à ce que les moyens mis à votre disposition soient employés selon leur destination institutionnelle en évitant gaspillage, utilisation exclusive ou appropriation abusive des biens de l’Etat.
En toutes circonstances, vous devez imposer une gestion rationnelle, rigoureuse et transparente de la chose publique.

Aussi, je vous demande de gérer les crédits mis à la disposition de vos départements respectifs de manière orthodoxe, en évitant les malversations et toutes les contre valeurs.
Je vous mets en garde contre les détournements de deniers publics, la corruption, l’enrichissement illicite et la prise d’intérêt dans les contrats que vous aurez à signer au nom de l’Etat.
A propos des contrats administratifs, je vous commande le respect scrupuleux des dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires en la matière.

Messieurs les Ministres d’Etat ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Retenez que vous n’êtes pas appelés au Gouvernement pour devenir riches, mais pour servir vos concitoyens meurtris par plusieurs années de crise et de mal gouvernance.
J’ai cette conviction que l’Etat n’est légitime que lorsqu’il est exemplaire et efficace. Les Ministres doivent montrer par leurs comportements et leur manière de servir qu’ils sont des dignes et loyaux serviteurs de l’Etat.
Vous êtes au Gouvernement pour servir vos concitoyens et non pour vous servir ou servir uniquement vos proches ou militants.
Je commande la célérité dans le traitement des dossiers et l’exécution des décisions prises en Conseil des Ministres. C’est à vous d’impulser le dynamisme de vos départements.
Ministres, vous êtes appelés à diriger, chacun dans son portefeuille, l’administration placée sous votre responsabilité et de prendre toutes mesures nécessaires au bon fonctionnement des services.
Vous devez donc faire preuve d’initiative, de pragmatisme mais surtout d’humilité.
Dans toutes vos actions, vous devez être guidés par l’impérieuse nécessité de préserver l’unité nationale, la cohésion sociale et la paix, gage du progrès économique et social de notre pays.
Je vous demande de respecter et de faire respecter l’Etat de droit, de préserver l’unité nationale, la cohésion sociale et le caractère laïc de l’Etat, gages de progrès économique et social.
Enfin et sans être exhaustif, je vous demande d’observer l’obligation de moralité et de dignité qui concernent davantage les comportements du Ministre dans sa vie privée, en évitant tout ce qui serait de nature à compromettre la dignité du Gouvernement.
Vous devez faire preuve d’impartialité dans les décisions administratives et politiques que serez amenés à prendre.

Par ailleurs, je vous demande d’être à l’écoute de la population en faisant preuve d’une disposition d’esprit et d’une réelle capacité à vous remettre en cause.
Aussi, je tiens à la discipline et au respect de la hiérarchie dans vos rapports avec le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et au respect mutuel entre vous-mêmes.
Les absences et retards non justifiés aux Conseils ne seront pas tolérés, de même que ne seront pas tolérées les villégiatures aux frais de l’Etat.
Tous les Ministres doivent contribuer à la prise des décisions en Conseil. J’exige le respect du Règlement Intérieur du Conseil des Ministres.
Bref, pour la réussite de l’action gouvernementale, vous devez allier la solidarité, la collégialité et la confidentialité.
En toutes circonstances, vous devez imposer une gestion rationnelle, rigoureuse et transparente de la chose publique.
Je vous demande de respecter et de faire respecter l’Etat de droit, l’unité du pays et la laïcité de l’Etat.

Vous disposez à cet effet d’un pouvoir réglementaire pour assurer le bon fonctionnement des services placés sous votre autorité, en étant guidés par la recherche de l’intérêt général, la paix et la cohésion sociale.
Dans les mouvements au sein de vos départements respectifs, vous devez être guidés par la recherche de la compétence, de l’expertise et de la qualité.
Les nominations sur la seule base de l’appartenance ethnique, confessionnelle, régionale ou politique ont toujours eu pour effet de démotiver les fonctionnaires de carrières et fragiliser l’administration.
Or, aucun Etat moderne ne peut réussir sans une fonction publique compétente, motivée et efficace.

Le Gouvernement doit libérer les forces du secteur public en modernisant sa gestion et en éliminant les lourdeurs administratives.
N’oubliez pas une chose, ce que nous partageons est plus important que ce qui nous divise, et cette chose plus importante est la RCA, unie dans sa diversité.
Je vous assure de ma disponibilité à travailler avec chacun de vous à la réussite de la mission que le peuple centrafricain m’a confiée. Vous avez tout mon soutien.
Je vous rappelle mon ambition de construire un Etat de droit, de bâtir un Centrafrique nouveau, fort, uni, prospère, privilégiant le dialogue, la justice et l’esprit de réconciliation nationale.
Au titre des priorités pour les mois à venir, j’attends du Gouvernement des propositions concrètes et détaillées pour la réalisation des actions prioritaires, afin de répondre aux attentes et espoirs légitimes de nos concitoyens.

Tout en vous exhortant à maintenir les acquis du premier mandat, je vous demande d’accélérer les réformes, de travailler à répondre de manière efficace aux besoins sociaux de la population, à réduire le train de vie de l’Etat et à intensifier la lutte contre la corruption.
Vous êtes appelés au Gouvernement pour apporter de solutions aux multiples défis qui se posent au pays.
Je vous recommande de vous mettre immédiatement au travail. Le peuple, juge souverain de nos actions, nous observe.

J’attends de vous des résultats. Je vous demande de proposer très rapidement des mesures concrètes pour améliorer la qualité de vie de nos compatriotes.
A la lumière de vos compétences et du patriotisme qui vous caractérisent certainement, je ne doute point que vous formerez une bonne équipe gouvernementale, une équipe efficace, soudée, sous l’autorité du Premier Ministre et que vous saurez apporter des solutions idoines aux défis qui minent le développement de notre pays.

Je vous exhorte, à mettre vos immenses expériences et votre génie, au service de l’intérêt général et surtout à la construction d’une société centrafricaine plus solidaire et inclusive.
En terminant, je voudrais vous réitérer mes félicitations et vous assurer de ma confiance.

Bonne chance.
Je vous remercie.
Commentaires