Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Rapt d`humanitaire en RCA : Le problème sécuritaire reste entier
Publié le jeudi 22 janvier 2015  |  le pays
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : la MINUSCA assume la responsabilité du dispositif sécuritaire de l`Aéroport de Bangui
Comment




Une humanitaire française travaillant pour l’ONG médicale catholique Codis (Coordination diocésaine de la santé), et un religieux centrafricain ont été kidnappés ce lundi 19 janvier 2015 à Bangui, la capitale centrafricaine. Agée de 67 ans, l’humanitaire Claudia P. effectuait une mission en matière de santé et d’éducation. C’est la première fois qu’une ressortissante française est prise en otage en RCA, depuis le déclenchement de la crise en 2013. Moins de 24 heures après le kidnapping de ces deux personnes, l’Onu a affirmé qu’un de ses employés sur le terrain, a, lui aussi, subi les foudres d’individus armés non identifiés.

Ces enlèvements surviennent alors qu’un puissant chef des milices anti-Balaka, Rodrigue Ngaibona, surnommé le général Andjilo, a été arrêté dimanche par la Minusca, la force de l’ONU déployée en RCA. Ce dernier, recherché par la Justice, est accusé d’avoir commis de nombreuses exactions dans la capitale centrafricaine. Visiblement, on est face à des actions de représailles, puisque les ravisseurs réclament la libération de Rodrigue Ngaibona, en échange de celle des otages. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les maîtres de la violence que sont les anti-Balaka et la Séléka constituent toujours un véritable danger pour la paix en RCA.

Les prises d’otages montrent que le problème sécuritaire reste un défi majeur en Centrafrique
Jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes, les anti-Balaka n’avaient fait aucun commentaire sur le rapt, se contentant de dire qu’ils sont en train de négocier la libération de l’humanitaire française. En tout état de cause, ces prises d’otages montrent à souhait que le problème sécuritaire reste, en Centrafrique, un défi majeur que Catherine Samba-Panza et son équipe se doivent de relever au plus vite. Cette situation est révoltante. Elle l’est d’autant plus que les géniteurs (Djotodia et Bozizé) des monstres Séléka et anti-Balaka qui mettent à mal la cohésion sociale dans leur pays, sont en pourparlers en ce moment même à Nairobi au Kenya.

De ce point de vue, il urge que ces deux personnages soient mis à contribution au cours de ces pourparlers, pour la restauration de la paix dans leur pays. Ils pourraient par exemple commencer par lancer un message d’apaisement aux jeunes désœuvrés centrafricains. Car, derrière ces individus armés non identifiés à la base de ces rapts, peuvent bien se cacher des jeunes victimes du fléau du chômage.
La tenue des pourparlers de Nairobi qui s’annoncent cruciaux pour l’avenir de la Centrafrique, doit aussi être l’occasion d’interpeller tous ceux qui rament à contre-courant des initiatives de paix pour sortir les Centrafricains de l’impasse.

Aussi, pour une paix définitive dans ce pays, faudrait-il qu’à l’issue de ces pourparlers, des décisions courageuses soient prises. Pourquoi ne pas remettre au goût du jour, la question de la dissolution des milices qui sèment la mort et la désolation dans le pays ? Cela pourrait permettre l’avènement d’une armée nationale, pour peu qu’elle soit au-dessus de toutes considérations ethniques et religieuses. Autrement, ces milices continueront de détenir des armes par devers elles, pour le malheur de la Centrafrique qui restera alors toujours une zone de non-droit, sous la pression maléfique des groupes armés.

Seydou TRAORE
Commentaires


Comment