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RCA/ONU: la commission d’enquête veut un tribunal spécial mais les fonds manquent
Publié le jeudi 22 janvier 2015  |  AFP
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© Autre presse par DR
Les miliciens anti-balaka
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Les membres d'une commission d'enquête des Nations unies sur les violences en République centrafricaine (RCA) ont demandé mercredi la création d'un tribunal spécial pour en juger les auteurs mais se sont dits inquiets pour son financement.

Le rapport de cette commission, remis il y quelques jours au Conseil de sécurité, a conclu que les deux camps ont commis des crimes contre l'humanité et un "nettoyage ethnique" depuis près de deux ans, mais que l'intervention internationale en RCA a évité un génocide.

Depuis le renversement du président François Bozizé et la prise du pouvoir en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka, la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent opposant milices principalement chrétiennes, les anti-balaka, aux rebelles Séléka, essentiellement musulmans.

Pour juger les responsables "nous recommandons qu'un tribunal spécial soit mis en place", de préférence international ou "internationalisé", c'est-à-dire comprenant une majorité de magistrats internationaux, a déclaré le professeur de droit australien Philip Alston, un des trois membres de la Commission. Pour lui en effet, le système judiciaire en RCA n'est pas capable de mener à bien cette tâche.

Mais il s'est déclaré lors d'une conférence de presse "préoccupé par le financement" d'une telle cour indépendante car la RCA n'est pas en mesure de le faire et pour l'instant aucun pays ne s'est encore formellement engagé à y contribuer.

Pour le Pr. Alston, il y a un risque que l'ONU se contente "d'une solution insatisfaisante par manque de fonds". "Un tribunal qui ne serait pas assez financé ni assez indépendant ferait plus de mal que de bien", a-t-il ajouté.

La Cour pénale internationale, compétente pour les crimes contre l'humanité, s'est elle aussi saisie de la situation en RCA. Mais cette instance "ne peut juger au mieux qu'une poignée d'individus", a-t-il souligné.

"La procédure de la CPI prend beaucoup de temps et les victimes ne peuvent pas attendre deux ans", a expliqué Fatimata M'Baye, présidente de la commission mauritanienne pour les droits de la femme et membre de la Commission. Elle a préconisé "pour aller plus vite d'avoir un tribunal spécial dans le pays ou un tribunal international".

La Commission a dressé une liste de responsables d'exactions en RCA que son président Bernard Acho Muna, juge à la Cour suprême du Cameroun, va transmettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

La crise a fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés selon l'ONU, malgré la présence plusieurs milliers de Casque bleus et de soldats et policiers français et européens.
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