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Centrafrique: première audience publique de la Cour pénale spéciale

Publié le samedi 18 decembre 2021  |  Corbeau News Centrafrique
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Bangui – L’audience de la Cour pénale spéciale va d’abord se pencher sur les crimes commis par certains groupes armés. Mais son caractère public est critiqué par les avocats de la défense.

« Les villages de Lemouna et Koundjili ont été la cible d’une attaque préméditée et organisée. À Lemouna, les éléments du groupe armé Retour, Réclamation, Réhabilitation (3R) ont rassemblé les hommes en prétextant vouloir tenir des réunions. Ils les ont ligotés, leur ont ordonné de se coucher face contre terre et leur ont tiré dessus à bout portant. 21 civils ont été abattus et un autre homme a été égorgé dans la brousse lors du repli des assaillants. » Ce sont les propos tenuspar le substitut du procureur spécial Alain Tambo a présenté la gravité des faits en 2019 et annoncé l’audience publique qui s’ouvre ce vendredi (17.12).


À Bangui, les habitants des villages attaqués suivent chaque détail de la procédure et se mobilisent pour assister à l’ouverture de l’audience.

« Cela fait presque plus d’une année que nous attendions ce procès et nous voudrions que les présumés assassins répondent de leurs actes », dit l’un d’eux.

« L’idéal aurait voulu que ce tristement célèbre bourreau du peuple en la personne de Sidiki soit là pour qu’il réponde de ses actes devant la justice et devant Dieu. Mais malheureusement le sort en a décidé ainsi, il n’est plus en vie. Toujours est-il qu’il a des complices qui sont encore en vie et naturellement, nous attendons qu’ils soient aussi jugés. »

Cette attente légitime des victimes ne cadrerait pourtant pas avec la procédure, selon les avocats des meurtriers présumés. Maître Paul Yakola n’a pas souhaité accorder d’interview à la DW. Mais il accuse la Cour d’organiser une audience publique à la place d’une audience à huis clos qui ne serait pas conforme selon lui à la procédure.

Soutien tous azimuts

Les organisations internationales de défense des droits de l’homme soutiennent pour leur part la Cour pénale spéciale (CPS). C’est le cas d’Abdoulaye Diarra, chercheur Afrique centrale à Amnesty International.

Le président Faustin-Archange Touadéra est interpellé


« Les autorités centrafricaines ont à plusieurs reprises rappelé que la lutte contre l’impunité est un élément important sur lequel elles allaient s’appuyer, notamment dans l’exécution du fameux mandat d’arrêt qui est un point de blocage important ».

L’audience qui s’ouvre ce vendredi est un test pour la CPS en matière de protection des témoins et des victimes. Elle intervient par ailleurs à un moment où les 3R sont encore actifs et menacent toujours la population centrafricaine.

Avec DW
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