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Discours de son Excellence le Professeur Faustin Archange Touadera, President de la République, Chef de l’État à l’ouverture des assises du Dialogue Républicain

Publié le mardi 22 mars 2022  |  Présidence
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© Présidence par DR
Ouverture des assises du Dialogue Républicain
Lundi 21 mars 2022. Bangui. Le Président de la République, professeur Faustin Archange Touadera a présidé à l’Hémicycle de l’Assemblée nationale, la cérémonie d’ouverture du Dialogue Républicain en présence de plusieurs personnalités, des représentants des institutions internationales, des partenaires techniques et financiers, des membres de la société civile, ceux de la jeunesse et des délégués de la diaspora et des différentes régions de la République Centrafricaine.
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BANGUI, 21 MARS 2022
- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
- Madame et Messieurs les Anciens Chefs d’Etat de Transition ;
- Monsieur l’ancien Vice-Président de la République ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les anciens Premiers Ministres ;
- Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions diplomatiques et Représentants des Organisations internationales ;
- Mesdames et Messieurs les Leaders des Partis politiques, des Organisations de la société civile, de la Plateforme des Confessions religieuses, des Femmes et de la Jeunesse;
- Distingués Délégués au Dialogue Républicain;
- Mesdames et Messieurs ;
Avant tout propos, je voudrais vous demander d’observer avec moi une minute de silence, à la mémoire de nombreuses victimes des crises militaro-politiques dans notre pays.
Merci.
Mesdames et Messieurs ;
Mes Chers Compatriotes ;
Après plusieurs mois de tergiversation, nous voici finalement réunis, ce 21 mars 2022, en ce haut lieu de la démocratie, pour rechercher le chemin de la paix et la bonne volonté en vue de la reconstruction de notre patrimoine commun et indivisible, la République Centrafricaine.
Nous sommes réunis ici, non pour faire le procès de l’opposition ou de la majorité présidentielle, mais pour percer l’abcès, panser nos plaies, nos meurtrissures, personnelles ou collectives, cesser nos querelles et enterrer la hache de guerre, cette guerre fratricide inutile, qui a déjà fait trop de victimes innocentes.
Nous sommes réunis ici pour laver le linge sale en famille, alléger nos cœurs, nous dépouiller du vieil homme et revêtir un cœur nouveau, plein d’amour pour nos concitoyens et pour notre patrie.
Nous sommes réunis ici pour rechercher les causes profondes de la perpétuation de la crise, réapprendre à vivre ensemble, à nous faire confiance réciproquement, à unir nos cœurs pour construire notre pays, avec toutes les raisons d’espérer un avenir meilleur.
Nous sommes tous mobilisés autour des idéaux de la paix. Pour y parvenir, nous devons taire toutes les autres considérations pour rechercher le bien du peuple centrafricain, notre bien à nous tous, qui est la paix.
Nous avons organisé plusieurs foras sur la paix et la sécurité en République Centrafricaine, qui n’ont jamais procuré la paix à nos concitoyens.
Les raisons des échecs ne sont pas seulement politiques, économiques, sociales, mais résident également dans nos cœurs pleins de malices, de ruse, de méchanceté, d’amertume, de violences et de la crise fondamentale de confiance entre les acteurs politiques, qui nous poussent à privilégier nos considérations personnelles, nous placent dans une position défensive et de victimisation permanente.
Les résolutions et recommandations issues de nos nombreux foras, loin de régler la crise centrafricaine, ont plutôt été vus comme des tremplins pour accéder aux hautes fonctions de responsabilité de l’Etat ou aux pillages des ressources du pays.
Je suis persuadé que nous partageons la conviction commune que sans la paix et la sécurité, il n’y a point de développement.
C’est pourquoi, je tiens à féliciter toutes les forces vives de la Nation, les partis politiques de la majorité, de l’opposition démocratique, les pouvoirs publics, les organisations de la société civile, des femmes, de la jeunesse, la diaspora, les partenaires publics et privés de notre pays pour leur participation effective à ce Dialogue républicain.
Je salue tous les participants et plus particulièrement nos Ambassadeurs, les Compatriotes qui viennent de différentes régions du monde : Europe, Etats-Unis d’Amérique, Canada, Chine, Afrique ainsi que les Délégués des Préfectures, les Sultans, les Maires, les réfugiés et leur souhaite un bon séjour dans leur patrie.
Mesdames et Messieurs ;
La tenue des assises du Dialogue républicain dans un contexte particulièrement marqué par les conséquences économiques et sociales du COVID-19, les impacts négatifs des changements climatiques et du bouleversement de l’ordre mondial, prouve, aux yeux du monde, que la République Centrafricaine, notre pays en partage, est résolument engagée dans la voie de la démocratie et de l’Etat de droit.
Comme je l’ai indiqué en d’autres circonstances, cette démocratie retrouvée, pour être viable, doit être entretenue par un dialogue constant, constructif et sincère. Elle requiert la participation active de chaque citoyen centrafricain, de chaque composante de la société.
C’est pourquoi, dans mon adresse du 18 janvier 2021, à l’issue de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour Constitutionnelle, je vous exhortais à oublier les dissensions créées par la période électorale et à nous rassembler autour des nobles valeurs spirituelles et morales de la République.
Je vous réaffirmais ma détermination à œuvrer davantage avec toutes les forces vives de la Nation, tous ceux qui respectent la Constitution et les lois de la République, pour que notre pays tant meurtri par des décennies de crises militaro-politiques, retrouve définitivement le chemin de la paix, de la sécurité, de la concorde nationale et de la prospérité.
J’ai particulièrement tendu la main patriotique à l’opposition démocratique afin qu’ensemble nous puissions mobiliser notre énergie créatrice pour stopper l’érosion avancée des berges de la cohésion sociale et sortir notre pays du cycle vicieux de violences aveugles.
Je voudrais réaffirmer ici que mon projet de société est de rassembler mes concitoyens autour d’un même idéal, à savoir, bâtir la République Centrafricaine dans la paix et l’unité nationale.
Ainsi, juste après la tenue de la présidentielle en marge de la finalisation des élections législatives, j’ai initié des consultations pour un dialogue républicain inclusif avec toutes les forces vives de la Nation.
Nous avons aussi souscrit à l’initiative de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) qui a abouti, le 16 septembre 2021, à l’adoption de la Feuille de route conjointe de Luanda pour la paix en République Centrafricaine.
Cette Feuille de route conjointe qui constitue le cadre de dialogue avec la Coalition des Patriotes pour le Changement, CPC, s’inscrit dans le cadre de la revitalisation de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019, établit un recadrage des priorités critiques autour de six (6) axes stratégiques que sont :
- l’engagement des leaders de la CPC pour une cessation immédiate des hostilités, leur retrait du territoire national et leur engagement sans condition dans le processus de paix;
- la déclaration unilatérale de cessez-le-feu du Gouvernement, pour réduire les souffrances des civils, rétablir la confiance entre les parties et faciliter la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que pour permettre les conditions de sécurité nécessaires à l’acheminement de l’aide humanitaire;
- la mise en œuvre du DDRR, en mettant l’accent sur la réintégration socio-économique des ex-combattants et la mobilisation des ressources nécessaires avec le soutien de la CIRGL et de la CEEAC.
- la réforme du Secteur de la Sécurité, pour soutenir la création d’une Armée nationale professionnelle et poursuite des efforts pour lever l’embargo sur les armes, imposé par les Nations-Unies ;
- l’élaboration d’une stratégie de sécurité frontalière pour faire en sorte que notre territoire ne serve pas de refuge aux auteurs des activités illégales ;
- Un processus politique qui met l’accent sur la restauration de l’autorité de l’Etat et le soutien au Dialogue républicain.
Le 15 octobre 2021, j’ai déclaré un cessez-le-feu unilatéral et la fin des opérations militaires, conformément à la Feuille de route conjointe.
Mes Chers Compatriotes ;
Le Dialogue Républicain qui s’ouvre aujourd’hui, traduit notre attachement commun aux valeurs de la démocratie, de l’Etat de droit et aux vertus du dialogue comme mode de règlement durable des conflits.
Le principal enjeu qui nous rassemble aujourd’hui, c’est de savoir que devons-nous faire pour que la République Centrafricaine, notre pays, dans un environnement mondial très évolutif, redevienne un havre de paix, un pays uni, respecté sur le plan international, un pays où le travail est le seul moyen d’ascension sociale et non la violence ?
C’est pourquoi, le Dialogue Républicain n’est pas un dialogue de trop.
C’est est une autre occasion, une chance donnée à la paix, une occasion où chaque force vive de la Nation, à travers ses délégués, peut librement prendre la parole et faire part des défis auxquels nous faisons face depuis plusieurs décennies et fournir des réponses appropriées et à la formulation de nouvelles perspectives sur la problématique de la paix, de la sécurité, de la gouvernance et du développement socioéconomique de notre pays.
C’est pourquoi, je me réjouis de votre présence massive à ces assises qui témoigne de l’intérêt que nos concitoyens portent à l’épanouissement de nos valeurs spirituelles et morales et à la nécessité de jeter les bases solides d’une nouvelle société centrafricaine éprise de paix, soucieuse de la stabilité et de développement de notre pays.
Les travaux en plénière qui pourront alterner avec les commissions au cours desquelles seront abordées les grandes thématiques retenues, vous permettront de dégager le consensus nécessaire sur les conclusions de ce Dialogue républicain.
Je voudrais, à cet égard, remercier les intervenants de haut niveau qui ont accepté d’animer les débats et d’éclairer de leurs connaissances les délégués sur les différentes thématiques retenues.
Je suis convaincu, Mesdames et Messieurs les Experts, que votre présence contribuera à l’intérêt des discussions.
M’adressant particulièrement au Présidium et aux Délégués, je voudrais vous dire, mes chers Compatriotes, que le monde entier nous regarde.
J’en appelle à votre sens de responsabilité pour le succès de ce dialogue républicain.
Ainsi que je l’avais indiqué, il n’y a pas de sujets tabous.
Le Présidium doit veiller à ce que chaque participant se sente libre d’aborder toutes les préoccupations nationales et de formuler les recommandations qui lui paraîtront utiles à la refondation de notre société et à une meilleure gouvernance de notre pays.
C’est pourquoi, l’échec ou le succès de ce Dialogue ne sera pas retenu à la charge des pouvoirs publics uniquement, mais de toutes les entités participantes audit Dialogue, donc de tout le peuple centrafricain ici représenté.
Mes Chers Compatriotes ;
Ce dialogue républicain que nous voulons tous sincère et constructif, permettra, je l’espère vivement, de constituer un front républicain pour la défense de la paix et de la sécurité, la stabilité politique et institutionnelle, la réconciliation nationale.
Je souhaite que ces assises soient riches et fructueuses à la hauteur de la qualité des participants et que seule la République Centrafricaine gagne.
J’exhorte tous les responsables politiques à saisir cette occasion pour réaffirmer leur engagement patriotique en faveur de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale.
Comme vous constatez avec moi, le programme est dense et porte sur des thématiques variées. Cela permettra de couvrir les diverses préoccupations exprimées par les forces vives de la Nation lors des consultations nationales que j’ai personnellement conduites du 19 avril au 4 mai 2021.
J’en appelle à votre sens élevé de patriotisme et de responsabilité.
La recherche permanente du consensus doit être le leitmotiv de vos débats en commission et pendant les plénières. Le peuple nous observe et nous attend au tournant.
Ce dialogue voulu par tous et qui rassemble aujourd’hui toutes les couches sociales de la société centrafricaine nous permettra d’adapter nos stratégies de mise en œuvre et de suivi des recommandations, d’améliorer notre gouvernance à tous les niveaux, de revoir notre stratégie de sécurité, d’éducation, de santé, des sports, de la diplomatie et coopération internationale, de lutter efficacement contre la corruption et l’impunité, d’améliorer les services sociaux de base.
Je sais pouvoir compter sur la disponibilité de tout un chacun à l’égard de la République et du rôle que vous n’avez cessé de jouer pour la stabilité politique, la paix et la sécurité ainsi que la réconciliation nationale.
Je voudrais en terminant mes propos, remercier l’ensemble de la communauté internationale pour son accompagnement et particulièrement les Nations-Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEEAC pour leurs contribution à l’organisation de ce Dialogue républicain.
Je tiens à remercier et féliciter le Comité d’organisation du Dialogue Républicain qui, en dépit des difficultés de tous ordres, a réussi l’organisation de ses assises.
Je suis convaincu que les résultats de vos travaux seront à la hauteur des attentes légitimes de nos concitoyens.
Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvertes les assises du Dialogue Républicain.
Vive la République Centrafricaine !
Que Dieu bénisse le Peuple centrafricain !
Je vous remercie.
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