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Discours de son Excellence le Professeur Faustin Archange Touadera: A l’occasion de la cérémonie de remise officielle du second Plan d’Action National de lutte contre la traite des personnes en République Centrafricaine.

Publié le lundi 11 avril 2022  |  Présidence
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Le Président de la République, Son Excellence Pr Faustin Archange TOUADERA
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BANGUI, 8 AVRIL 2022
- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions diplomatiques et représentants des organismes internationaux ;
- Madame la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations-Unies, Coordonnatrice Humanitaire ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations nationales ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
C’est avec fierté que je préside la cérémonie de validation du second Plan d’Action National de lutte contre la traite des personnes en République Centrafricaine.

Je voudrais remercier et féliciter tous les acteurs nationaux et internationaux pour les efforts qu’ils ont consentis afin de réaliser cet important outil de lutte contre la traite des personnes.
Mesdames et Messieurs,
Il vous souviendra que lors de la réception de l’avant-projet de loi portant Code de lutte contre la traite des personnes en République Centrafricaine, j’avais réaffirmé que la traite des personnes est une forme moderne d’esclavage qui viole la dignité humaine et donc les Droits de l’Homme.
Selon de nombreuses études réalisées par l’Organisation des Nations-Unies, la traite des êtres humains est une forme de crime organisé transnational qui affecte de nombreux pays et régions dans le monde.
En effet, malgré les normes juridiques nationales et internationales de protection en la matière, de centaines de milliers d’hommes, de femmes et surtout d’enfants sont exploités dans le monde entier par des groupes hautement organisés et spécialisés dans la traite des personnes.
A la différence du migrant clandestin qui est libre dès qu’il arrive à destination, le trafiquant de personnes garde un contrôle sur ce dernier par la force, la fraude ou la contrainte.
Il importe donc de lutter efficacement contre ce phénomène et de mettre un terme aux abus et à l’exploitation qui en résultent.
A cet égard, la Communauté Internationale a adopté un certain nombre de mesures normatives visant à protéger les victimes de traite, notamment :

- la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée le 18 octobre 1990 par l’Assemblée générale des Nations-Unies et mise en vigueur en juillet 2003 ;
- la Convention contre la criminalité transnationale organisée, signée en décembre 2000 et enfin,
- les deux Protocoles additionnels de Palerme portant respectivement sur la traite des personnes et le trafic illicite des migrants, adoptés le 15 novembre 2000.
Il convient de rappeler que le Protocole de Palerme met en exergue la nécessité d’une approche globale et internationale comprenant des mesures destinées à prévenir une telle traite, à punir les trafiquants et à protéger les victimes.
A cette fin, la collaboration interétatique est indispensable. Seule une approche concertée entre les Etats, notamment à travers le travail des organisations régionales et sous-régionales, permettra de mettre en œuvre des mesures de prévention et de répression efficaces porteuses d’espoir pour les victimes de la traite.

Mesdames et Messieurs,

Face à un drame humain exceptionnel, face à des réseaux criminels exceptionnels, notre réponse doit elle aussi être exceptionnelle.
Le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme a toujours accordé une importance particulière à cette question, ce qui s’est notamment traduit par l’adoption des « Principes et directives concernant les droits de l’Homme et la traite des êtres humains ».
C’est dire toute l’importance que j’accorde à cette cérémonie car le Plan d’Action National 2022-2023 de lutte contre la traite des personnes est un instrument très précieux que nous devons tous porter et accompagner.
C’est pourquoi nous devons encourager les initiatives locales à pouvoir mener cette lutte aussi et à accompagner les victimes de la traite, mais surtout à dénoncer ces réseaux criminels.
Il importe de souligner que la mise en œuvre de ce Plan d’Action doit inclure la participation de la population ainsi que des autorités locales, car après toutes les crises que nous avons connues, il n’y a point d’excuse. Chacun a son rôle à jouer.
L’ampleur de cette pratique en déphasage avec le respect des droits de l’Homme nous oblige à agir, collectivement.
Mesdames et Messieurs,
Les trafiquants d’êtres humains, exploitent l'espoir et la détresse d'autrui, et s'attaquent aux plus démunis en les privant de leurs droits fondamentaux.

Les enfants et les jeunes, les réfugiés sont des cibles de choix.
Les femmes et les filles se retrouvent encore et toujours dans la ligne de mire.
Nous parlons ici d'exploitation sexuelle odieuse, dont font partie la prostitution contrainte, le mariage forcé et l'esclavage sexuel.
Nous parlons ici du commerce effroyable des organes humains.
La traite des êtres humains est multiforme et ignore les frontières.
Trop souvent les trafiquants agissent en toute impunité et leurs crimes sont loin de recevoir l'attention requise. Cela ne peut plus durer.
La République Centrafricaine, notre pays, est déterminée à prendre des dispositions pour que les trafiquants soient traduits en justice tout en s'attachant à protéger et soutenir leurs victimes.
Les droits des victimes sont une priorité pour moi- même, qu'il s'agisse des victimes des trafiquants, des passeurs ou d'autres formes modernes d'esclavage ou d'exploitation.
Nous devons nous rassembler autour des questions fondamentales que sont :
- la prévention,
- la protection,
- le partenariat et
- les poursuites afin de construire un avenir où ce crime ne saurait exister.

Je profite de l’occasion pour saluer tous les efforts qui ont déjà été consentis dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes en République Centrafricaine.
Je remercie tous les partenaires qui ne cessent de nous accompagner dans cette lutte, sans oublier les acteurs nationaux qui œuvrent sans relâche à rendre effective cette lutte.
J’invite donc le Gouvernement, les partenaires nationaux et internationaux à tout mettre en œuvre pour que ce Plan d’Action National soit exécuté.
Je vous remercie.
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