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Centrafrique : des victimes s’inquiètent face à la lenteur de la justice

Publié le samedi 23 avril 2022  |  radiondekeluka.org
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© RFI par Gaël Grilhot
La cour a tenu sa première audience lors de l`ouverture de la troisième session criminelle depuis 2016, le 16 juillet 2017 à Bangui.
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Pendant que la machine judiciaire tente de se remettre en marche en République centrafricaine, les victimes continuent de s’inquiéter devant la lenteur des procédures. Elles veulent bien croire à la politique de l’impunité zéro, annoncée par le président Faustin Archange Touadera, mais avec le report du premier procès de la Cour pénale spéciale, leur crainte augmente. C’est l’exemple d’Ibrahim, un habitant du PK5 de Bangui, victimes des récentes crises sécuritaires.

Victime des groupes armés en 2014, Ibrahim est l’un des milliers de Centrafricains qui attendent impatiemment l’accomplissement de la justice. Pour ce natif du Pk5 qui a perdu un des membres de sa famille dans une attaque isolée, le fait que les bourreaux sillonnent encore en toute impunité ne prédit pas un lendemain meilleur.

« J’attends voir ce que la justice va faire »

"Dans cette maison, j’ai perdu ma grand-mère après l’explosion d’une grenade. Mes cinq enfants aussi étaient blessés dans cette déflagration qui a détruit une partie des murs. Jusqu’à aujourd’hui, ces gens-là sillonnent la ville de Bangui. Certes, j’ai déposé plainte. Mais, j’attends de voir ce que la justice va faire" affirme Ibrahim.

Après le report, ce mardi, du premier procès de la Cour pénale spéciale après sept ans d’existence, Ibrahim reste perplexe.

Une lenteur qui inquiète

"Chaque année, des audiences se tiennent au niveau de la cour criminelle. Mais à la Cour pénale spéciale après sept ans, rien n’est fait. Les bourreaux sont là en train de travailler. Ils sont dans le gouvernement avec des véhicules blindés et climatisés. Cependant, nous les victimes, on peine. On souffre" déplore la victime.

Ibrahim veut vraiment croire à la promesse du président de la République. Celle de prôner l’impunité zéro à l’égard des fautifs et autres complices.

"Même si le chef de l’Etat a décidé de prôner l’impunité, pour nous, elle existe toujours. Puisque, les victimes continuent de souffrir et leurs bourreaux sont dans le plaisir. Mettre un bourreau dans l’avion pour l’emmener à La Haye, c’est lui trouver à manger. Nous sommes favorables qu’ils soient incarcérés ici à Ngaragba ou au camp de Roux" conclut Ibrahim.

Tout comme Ibrahim, beaucoup d’autres victimes attendent aujourd’hui que justice soit faite pour apaiser leur cœur.
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