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Centrafrique : manifeste des forces vives de la nation pour la défense de la constitution

Publié le vendredi 22 juillet 2022  |  letsunami.net
1er
© Présidence par Dr
1er conseil des ministres du nouveau gouvernement Henri-Marie Dondra
Mardi 29 Juin 2021. Bangui
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Chaque fois que son unité, sa sécurité, sa dignité et sa liberté étaient en cause, le Peuple centrafricain s’était organisé comme un seul homme pour y faire face et triompher de ces périls.

Aujourd’hui, nous vivons une de ces périodes qui requièrent l’unité des Forces Vives de la Nation (FVN), testent leur résilience et posent le problème de l’idéal démocratique et républicain comme socle de la société centrafricaine.

En tirant les leçons de trois décennies chaotiques qui ont ébranlé les bases de notre
vivre-ensemble, les Forces Vives de la Nation (FVN), à la suite de consultations populaires à la base, c’est à dire élargies au pays profond, s’étaient exprimées lors du Forum de Bangui, sur le type de société dans lequel les Centrafricains voudraient désormais vivre, les institutions dont ils souhaiteraient se doter et les garde-fous nécessaires pouvant empêcher tout retour en arrière, synonyme d’instabilité politique, de désordres, de massacres et de misère.

Cette volonté avait été compilée dans un projet de Constitution, soumis pour confirmation au souverain primaire et approuvé à 93% par voie référendaire. Le 30 mars 2016, après avoir été massivement voté par le peuple, ce projet a été promulgué, devenant ainsi la Loi Fondamentale.

C’est ainsi que le 30 mars 2016, le candidat Faustin Archange TOUADÉRA, élu au second tour, a prêté serment sur cette Constitution, prenant l’engagement solennel devant Dieu et devant les hommes, de veiller à son respect scrupuleux. Il a réitéré ce serment sur la même Loi Fondamentale le 30 mars 2021.

Lors de ces deux campagnes, le candidat TOUADÉRA n’a à aucun moment suggéré des réformes constitutionnelles. Bien au contraire, dans ses discours à la Nation, il s’est toujours félicité du fonctionnement régulier des institutions issues de cette constitution.

Cependant, force est de constater que depuis son accession à la magistrature suprême de l’Etat, les actes posés par le Président TOUADÉRA n’ont cessé de saper les fondements même de la Constitution dont il est pourtant censé être le premier garant.

C’est ainsi que l’indépendance de la justice, socle d’une société démocratique est
foulée au pied.

A titre illustratif, le seigneur de guerre de l’UPC Hassane BOUBA qui a semé la mort sur son passage notamment dans les différents massacres d’Alindao (112 civils tués dont 2 prêtres), poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité a été soustrait des mains de la justice au vu et au su de tous.

Ce dernier est toujours ministre de la République, comme d’autres chefs de guerre, en violation des dispositions de la Constitution interdisant la nomination des représentants des groupes armés dans le gouvernement et dans l’administration.

Le Président TOUADERA a relégué l’Assemblée Nationale au rang de simple chambre d’enregistrement dont la vocation est d’entériner ses projets de lois contraires à l’intérêt national, concentrant ainsi entre ses mains tous les pouvoirs de l’Etat.

L’instrumentalisation des autres Institutions de la République, afin de servir ses intérêts personnels et ceux de son régime, a fini de sonner le glas des valeurs démocratiques et républicaines.

Au-delà des violations répétées de la Constitution, le Président TOUADÉRA a décidé de franchir une étape que jamais auparavant, aucun Président de la République n’a osé faire.

Après avoir manipulé des groupuscules insignifiants pour faire sauter par la voie parlementaire les verrous constitutionnels relatifs au nombre de mandat présidentiel et de s’octroyer une présidence à vie, il a dû battre en retraite face aux vives réactions de toutes les forces politiques et sociales de la Nation centrafricaine.

C’est donc à son corps défendant qu’il tente désormais de contourner les obstacles juridiques en optant pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution dont le projet serait soumis à référendum afin d’assouvir sa soif inextinguible du pouvoir absolu.

Ce projet, s’il était mené à terme, induirait l’inévitable liquidation des acquis démocratiques et de l’alternance politique en même temps qu’il signifierait l’instauration de la dictature.

Face à ce péril existentiel, des Centrafricains lucides, politiquement conscients de leur responsabilité devant l’Histoire et devant le peuple, ont décidé de mettre en commun leur détermination afin de défendre la Constitution du 30 mars 2016 et de faire échec à la tentation d’une présidence autocratique et à vie.

Ils décident ce jour, en tant que forces politiques et sociales (Partis Politiques et Associations de la Société Civile) de signer le Manifeste des Forces Vives de la Nation, reflet de leur engagement solennel à créer une synergie entre elles afin de faire échec à cette volonté affichée de tuer la démocratie dans notre pays.

Ce Manifeste institue le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution () dont les modalités de fonctionnement sont régies par un règlement intérieur.

Fait à Bangui, le 22 juillet 202022
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