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CPS : le parquet requiert la perpétuité pour les trois principaux accusés des crimes de Koundjili et Lemouna

Publié le vendredi 12 aout 2022  |  Radio Ndekeluka
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© Autre presse par DR
La cour de la Cour pénale spéciale (CPS) à l’ouverture du procès à Bangui, Centrafrique
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Suspendues, le 22 juin 2022, les audiences de la Cour pénale spéciale dans le procès des crimes de Koundjili et Lemouna ont repris ce mardi 09 août 2022. Le parquet spécial, dans son réquisitoire, a demandé aux juges de condamner les accusés à la prison à perpétuité. En plus de la prison à vie, les procureurs ont recommandé la restriction des droits civiques, notamment le droit au vote ainsi que l’assistance des parents.

Le parquet spécial a présenté, cas par cas, la responsabilité pénale de chaque accusé. En ce qui concerne Issa Sallet Adoum alias Bozizé, il est désigné commandant des opérations ayant abouti aux massacres de Koundjili et Lemouna. Selon l’accusation, c’est ce dernier qui avait sollicité auprès de Abbas Sidiki, chef du mouvement armé 3R, un renfort pour cette mission.

Des incohérences dans les déclarations

Le parquet a relevé une incohérence dans les déclarations de Issa Sallet Adoum alias Bozizé et démontré sa responsabilité en tant que chef de mission, dans la commission du viol de six femmes parmi lesquelles deux mineures.

De son côté, Yaouba Ousmane, l’adjoint au chef de la mission, avait la responsabilité de la mission de Lemouna. Selon les pièces du dossier, ce dernier a intégré le groupe 3R en 2016 pour venger le meurtre de ses parents. Le parquet a relevé l’existence de déclarations mensongères, en ce qui concerne son implication dans les tirs à Lemouna. Mahamat Tahir, commandant au sein du groupe 3R depuis 2013 est, selon le parquet, celui qui a instruit Issa Sallet d’exterminer des populations civiles. Les procureurs ont également relevé de l’incohérence dans ses déclarations en ce qui concerne les tirs à Lemouna.

L’accusation, se focalisant sur les articles 157 à 160 du Code pénal centrafricain, a fait savoir qu’il y a des éléments constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité durant le massacre de Koundjili et Lemouna. Elle a également noté une réelle volonté de nuire, avec des faits organisés et généralisés à l’endroit des populations civiles non-armées. Pour ces faits, le parquet spécial a demandé à la cour de condamner à perpétuité les trois accusés et de les priver de leurs droits civiques. L’intervention de la défense est prévue pour ce mercredi, 10 août 2022. Issa Sallet Adoum, Mahamat Tahir et Yaouba Ousmane, tous éléments du mouvement 3R, sont poursuivis pour le massacre en mai 2019, de près de 40 civils à Koundjili et Lemouna dans la préfecture de Lim-Pendé dans le Nord-ouest de la République centrafricaine.
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