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Burkina Faso : l’ONU regrette la décision des autorités de déclarer sa coordonnatrice résidente persona non grata

Publié le jeudi 5 janvier 2023  |  letsunami.net
Sahel
© Autre presse par DR
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En moins de deux mois, le Burkina Faso a connu deux putschs liés aux questions sécuritaires auxquelles le pays est confronté. La dégradation continue de la situation sécuritaire du pays reste un sujet sensible pour les nouvelles autorités en place.

Le secrétariat général des Nations unies a exprimé ses regrets suite à la décision du gouvernement de transition burkinabé de déclarer Barbara Manzi, la coordonnatrice résidente de l’institution, persona non grata. Un communiqué a été publié à cet effet samedi 24 décembre.

La note d’information indique que « le Secrétaire général [de l’ONU, Ndlr] a pleinement confiance dans le système des Nations Unies au Burkina Faso, ainsi que dans l’engagement et le professionnalisme de Madame Manzi ». De plus, le communiqué précise que « la doctrine de persona non grata ne s’applique pas aux fonctionnaires des Nations Unies ».

« Conformément à l’article 105 de la Charte, l’Organisation bénéficie de privilèges et immunités, y compris le droit pour ses fonctionnaires de rester au Burkina Faso afin d’exercer leurs fonctions au nom de l’Organisation. Seul le Secrétaire général, en tant que Chef de l’administration de l’Organisation, est habilité à décider, après une enquête minutieuse, du retrait de tout fonctionnaire des Nations Unies », explique l’ONU.

C’est le 23 décembre dernier que le gouvernement de transition du Burkina Faso a rendu publique sa décision de déclarer persona non grata Barbara Manzi. Selon le gouvernement burkinabé, la responsable onusienne aurait approché les autorités du pays afin de déplorer « le contexte sécuritaire préoccupant » de Ouagadougou sans apporter de preuves. Cette dernière aurait, par la suite, décidé unilatéralement de l’évacuation des familles des diplomates onusiens résidant à Ouagadougou pour raison sécuritaire.

« Nous trouvons que cela est inconcevable, car la décision a été unilatéralement prise. Nous n’avons pas d’éléments de preuves ni d’indicateurs y relatifs. Le président Ibrahim Traoré a contacté le Secrétaire des Nations unies, António Guterres, qui dit ne pas être au courant d’une telle décision », a fait savoir la ministre burkinabé des Affaires étrangères, Olivia Rouamba au cours du journal de la télévision nationale.

De plus, la ministre a révélé que la responsable onusienne prédisait « le chaos au Burkina dans les prochains mois » et avait également dit être en attache avec certains chefs terroristes au Burkina. « Elle va à Djibo et revient quand elle veut alors que nous, nos forces de défense ne peuvent pas effectuer ce genre de déplacements. Et elle interdit, en plus de cela, aux différents représentants des 33 agences [des Nations unies, Ndlr] de s’afficher avec nous », a ajouté la responsable gouvernementale.

Pour rappel, le capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir au Burkina Faso le 30 septembre dernier à la suite d’un coup d’Etat renversant le pouvoir en place dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, ayant pris le pouvoir lui aussi par un coup d’Etat. Si son arrivée au pouvoir avait d’abord été saluée par une grande partie de la population en raison de l’insécurité galopante qui régnait dans le pays sur fond d’attaques djihadistes, le gouvernement de Paul-Henri Damiba a vite fait face à des critiques croissantes, en raison de ses difficultés à endiguer le terrorisme.

Jean-Marc Gogbeu
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