Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Centrafrique : un pot-de-vin de 4 millions de francs CFA du général Zéphirin Mamadou à son ministre Rameaux-Claude Bireau crée la polémique.

Publié le mercredi 19 avril 2023  |  Corbeau News Centrafrique
Le
© Autre presse par DR
Le général Zéphirin Mamadou
Comment


En République centrafricaine, la situation politico-militaire est une fois de plus sous les feux des projecteurs. Pendant que les yeux y sont orientés, les mains de certains dignitaires s’occupent d’autres choses. La chose, une controverse autour d’un pot-de-vin de 4 millions de francs CFA (environ 6 000 euros) offert par le général Zéphirin Mamadou, chef d’état-major des Forces armées centrafricaines, à son ministre de tutelle, Rameaux-Claude Bireau. Les deux hommes sont en effet au cœur d’un scandale de corruption qui a secoué le pays ces derniers jours.

Un scandale de corruption impliquant le général Zéphirin Mamadou, chef d’état-major des Forces armées centrafricaines, et son ministre de tutelle, Rameaux-Claude Bireau, a récemment été révélé. Selon une enquête menée par le journal Corbeaunews – Centrafrique, le général aurait offert un pot-de-vin de 4 millions de F CFA (environ 6 000 euros) à son ministre. Cette somme a été versée en réponse à une demande d’urgence de 2 millions de F CFA du ministre, et le chef d’état-major aurait décidé de doubler la somme sans condition de remboursement.



C’est une enquête exclusive menée par la cellule d’investigation du journal Corbeau News – Centrafrique qui a découvert ce pot-de-vin. Selon cette enquête, le ministre de la défense, Monsieur Claude Rameau Biro, lors d’un séjour en Angola l’année dernière dans le cadre du sommet du grand lac, a appelé son ministère pour lui envoyer en toute urgence une somme de 2 millions de francs CFA. On ignore ce que le ministre a voulu faire avec cet argent, mais il a toutefois exprimé l’urgence de la situation.

Alors que le trésor public commençait à s’activer pour lui faire un virement de 2 millions de francs CFA à Luanda, capitale de l’Angola, la nouvelle est arrivée très vite au bureau du chef d’État-major, le général d’opérette Zéphirin Mamadou. Celui-ci a pris son téléphone et a appelé son ministre pour l’informer qu’il allait lui envoyer non pas 2 millions de francs CFA, mais 4 millions de francs CFA, et ce, non remboursable.

Deux jours plus tard, le ministre a reçu les 4 millions de francs CFA avant de rentrer à Bangui une semaine plus tard.

Cette affaire a suscité l’indignation en sourdine de la société civile centrafricaine, qui voit dans cette donation un moyen de mettre le ministre sous son influence. Certains observateurs évoquent également la possibilité que cet argent provienne de sources illicites. Il est vrai que le général Mamadou est connu pour ses pratiques peu orthodoxes. En effet, il aurait l’habitude de verser des pots-de-vin aux mercenaires de Wagner pour qu’ils le soutiennent auprès du président Faustin Archange Touadera.

Le général est également décrit comme un officier homme d’affaires qui aurait transformé l’armée nationale en une entreprise familiale, où les soldats FACA seraient devenus ses ouvriers personnels et les achats d’équipements militaires, son business personnel, y compris celui de son épouse. Malgré la situation catastrophique de l’armée nationale, qui enregistre défaite sur défaite face aux rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), le général Mamadou parvient à se maintenir à la tête de l’armée grâce à la corruption.

Cette affaire met en lumière une fois de plus la fragilité de l’État centrafricain, miné par la corruption et l’instabilité politique et militaire. Le président Touadera, mal élu en 2016 et en 2020, avait pourtant promis de restaurer l’autorité de l’État et de réformer l’armée nationale. Mais force est de constater que ces objectifs sont encore loin d’être atteints.
Commentaires