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Sommet des Etats voisins du Soudan : Discours du Professeur Faustin Archange Touadera, Président de la Rca, président en exercice de la Cemac

Publié le vendredi 14 juillet 2023  |  aBangui.com
Sommet
© aBangui.com par DR
Sommet des Etats voisins du Soudan : Discours du Professeur Faustin Archange Touadera, Président de la Rca, président en exercice de la Cemac
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• Excellence Monsieur Abdelfattah El SISSI, Président de la République Arabe d’Egypte ;
• Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
• Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
• Monsieur le Secrétaire Général de la Ligue Arabe ;
• Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d’abord renouveler à notre Frère, le Président Abdelfattah El SISSI, Président de la République Arabe d’Egypte, à son Gouvernement et au peuple frère Egyptiens, ma très haute appréciation de l’accueil, digne de la tradition d’hospitalité de ce pays frère, qui m’a été réservé ainsi qu’à ma suite.
Je tiens à remercier et féliciter le Président Abdelfattah El SISSI, pour la convocation de ce Sommet qui nous offre l’occasion de partager nos réflexions sur la situation au Soudan et chercher ensemble une solution pacifique à ce conflit qui pourrait compromettre la stabilité de la sous-région ainsi que son intégration et son développement.
En effet, alors que nos pays continuent de faire face aux défis économiques, financiers, sociaux et humanitaires provoqués par la pandémie du COVID-19, les changements climatiques, le terrorisme, la guerre en Ukraine, nous voici face à un conflit armé interne d’une rare cruauté au Soudan.
Ces situations dramatiques nous éloignent tous les jours davantage de l’objectif de “faire taire les armes à l’horizon 2063 et de l’enjeu d’asseoir des conditions propices au développement économique de nos pays“.
En cela, la République Centrafricaine se réjouit de la convocation de ce Sommet regroupant tous les pays voisins du Soudan qui prouve à suffisance la priorité que nous accordons à l’objectif du retour à la paix au Soudan, conformément à nos principes, à la réalité du terrain et à nos réalités africaines.
- Excellences ;
- Mesdames et Messieurs ;
Le conflit qui a éclaté au Soudan, le 15 avril 2023, alors même que le pays était sur la voie de la normalisation avec un processus de dialogue prometteur entre toutes les forces vives de la nation, constitue pour nos régions, sous-régions et surtout pour les pays voisins, une menace et un défi qui compromettent la stabilité, l’intégration régionale et le développement.
Comme tout conflit, les conséquences sont désastreuses sur la population, contrainte à un déplacement massif aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Soudan.
La République Centrafricaine compte parmi les sept (7) pays partageant de longues frontières terrestres avec le Soudan et entretient avec ce pays frère des relations séculaires d’amitié, de coopération et de bon voisinage.
C’est fort de ces relations séculaires de bon voisinage et de fraternité que le Soudan a accueilli, en 2019, les pourparlers ayant abouti à la signature à Bangui, le 6 février 2019, de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, entre le Gouvernement et les 14 groupes armés.
- Excellences ;
- Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais ici exprimer la forte préoccupation de la République Centrafricaine sur la situation qui prévaut dans la République sœur du Soudan.
Ainsi que vous le savez, les répercussions de la guerre au Soudan dépassent largement les frontières de ce pays frère et sont durement ressenties en République Centrafricaine et dans les autres pays limitrophes bordant sur plus de 8.200 kilomètres les frontières du Soudan.
En effet, mon pays, la République Centrafricaine, situé à l’Ouest du Soudan, a accueilli une vague de réfugiés soudanais, plus de 14.000 à ce jour, dans ses préfectures de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran.
La majorité est installée sur le site d’Am-dafock avec le concours du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), que je remercie ici, tandis que d’autres ont bénéficié de l’hospitalité de la population locale.
Il faut par ailleurs souligner que l’arrivée massive des réfugiés ainsi que les tensions à la frontière ont engendré l’insécurité et désorganisé l’approvisionnement en produits de première nécessité pour la population.
On assiste donc à une hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires, à la rareté des produits de base, à une pénurie accrue de carburants.
Or, cette région, victime des attaques terroristes de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), est souvent coupée du reste du pays pendant la saison des pluies qui dure six (6) mois, ce qui rend la population locale plus vulnérable et la situation humanitaire plus catastrophique.
A cela s’ajoute l’aggravation de la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, à travers les couloirs de transhumance due à la porosité de nos frontières.
- Excellences,
- Mesdames et Messieurs,
Tout en saluant cette initiative pour laquelle je réitère mes vives félicitations au Président AL-SISI, je voudrais saisir l’opportunité de ce Sommet pour exhorter nos frères du Soudan à privilégier le dialogue pour soutenir la paix à laquelle aspire le peuple soudanais.
Il est indéniable que nos efforts de paix, de sécurité et de développement sont freinés par les enjeux géopolitiques et géostratégiques qui dépassent nos Etats et notre région.
Néanmoins, je voudrais souligner le caractère interne de la crise soudanaise et ainsi appeler à éviter l’ingérence dans une affaire interne.
Nous devons exhorter nos frères Soudanais à donner une chance à la paix en privilégiant le dialogue et la négociation à travers les différents mécanismes qui ont été mis en place.
J’exhorte aussi les pays voisins à envisager un rôle de médiation au Soudan en vue d’un retour à la paix, car de la paix et de la sécurité au Soudan dépendent la paix et la sécurité dans notre sous-région.
La République Centrafricaine fonde l’espoir que chacun de nous prendra conscience que le retour à l’idéal de nos pères fondateurs, à savoir l’unité réelle et d’actions, n’est pas une option, mais une nécessité absolue pour assurer durablement la paix et la sécurité véritable dans notre sous-région.
Je termine en invitant les partenaires multilatéraux et bilatéraux à apporter toute l’aide humanitaire nécessaire au peuple frère et aux réfugiés soudanais.
Puisse Dieu nous fortifier et nous guider vers la paix durable !
Je vous remercie.
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