Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

La nouvelle constitution où la vendetta de Touadera contre le Centrafrique

Publié le lundi 24 juillet 2023  |  Corbeau News Centrafrique
De
© Autre presse par DR
De gauche à droite, le Président de l’assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji et Président de la République Faustin Archange Touadera.
Comment


Bangui – En Centrafrique et dans nombre de pays, l’on a tendance à prendre d’une manière naïve, mieux au premier degré les actes politiques posés. Cependant il y a un couple souvent ignoré : le couple psychanalyse/politique. Il serait intéressant de voir et cerner ce qu’il y a d’inconscient dans les décisions politiques. L’une questionne l’autre, et inversement. C’est pour dire qu’il y a toujours de l’inconscient dans les décisions politiques et du politique du côté de l’inconscient.

Et lorsque le Président Touadera a argué que le retard du développement de ce pays est dû à sa constitution, tout s’éclaire. Comme si cela ne suffisait pas, la mouture de la nouvelle constitution, concoctée par une équipe spéciale du président Touadera, tenue hermétiquement secrète et dévoilée à 20 jours du référendum a été la pièce manquante du puzzle.

En réalité, ce qui tient lieu aux Centrafricains de la nouvelle loi fondamentale n’est seulement qu’un concentré de vengeance de l’homme de Damara contre l’ensemble des Centrafricains.

De sa famille politique, en commençant par ses compagnons de la première heure, en passant par l’opposition politique sans épargner même sa famille biologique. L’homme tient sa revanche et compte assouvir ses penchants.

Dans cette opération, Il y a des victimes immédiates, directes et les victimes collatérales.

Tour d’horizon de cette vendetta où les racines profondes se trouvent dans le passé lointain et même récent de l’homme où son exécution se déroule, aujourd’hui, parfaitement.

Au niveau du MCU :

Tandis que les yeux sont braqués sur les opposants, Touadera s’attaque à ceux de son camp. Et pas des moindres. Tous ceux qui ont été ses anciens premiers ministres. Ce, dans l’ordre décroissant.

Simplice Matthieu Sarandji (SMS)

Le compagnon de la première heure ; le grand frère ; le dauphin légal et légitime a été celui qui a voulu faire échouer le projet de la révision constitutionnelle. Il a été celui qui a montré, sans ambiguïté, sa désapprobation de ce projet. C’est lui la première victime de cette révision constitutionnelle.

SMS ne sera plus le dauphin et celui qui pourrait s’opposer frontalement au Tsar de Mandjo. Car avec cette nouvelle constitution, c’est le vice-président qui sera désormais le dauphin.

Et même si SMS deviendrait le vice-président ? Et bien celui-ci n’ayant aucune légitimité car simplement nommé par Touadera. Celui-ci peut le démettre en rapportant le décret. Et donc le superbe SMS sera réduit au rôle d’un toutou de service. Aux lendemains du 30 juillet 2023, l’ambition politique du grand frère est finie étant donné que c’est un bi-national… Première victime.

Firmin Ngrebada dit Firminov

La troisième personne du trio de choc sous Bozizé. Il est dit l’homme qui aurait fait venir à Bangui les Wagner. Depuis, l’homme se prépare en cachette pour succéder au Tsar, croyant et espérant l’observation scrupuleuse de la Constitution du 30 mars… Pour mettre toutes les chances de son côté, Il aurait poussé l’outrecuidance jusqu’à demander la nationalité Russe. Et donc avec cette nationalité, pas d’élections possibles pour l’homme des Wagner. Deuxième cadavre…

Henri-Marie Dondra (HMD)

Il a cru à Touadera entre les deux tours des élections de 2016, au point de mettre la main aux poches, abandonnant poste et voire parti politique (RDC) pour suivre le mathématicien.

Avec une mère non Centrafricaine, les portes du Palais de la Renaissance lui sont fermées pour de bon. Il ne sera plus qu’un ancien premier ministre. Troisième cadavre.

Victimes collatérales

Il est prévisible que tous ceux dans le parti MCU ayant une proximité de pensées et de positions avec SMS, car Dieu seul sait qu’ils sont nombreux, seront traqués sans relâche afin de subir pour le même sort que le chef du parti MCU.

Au niveau de sa famille biologique

Le chef de l’État aurait eu un enfant avec une ressortissante Rwandaise. Selon nos informations, cet enfant, fils de son père, aurait la double nationalité Rwandaise et Centrafricaine. Et donc, il ne pourrait prétendre diriger le pays de son père.

Autre réalité, le ministre conseiller, ancien candidat aux élections présidentielles ne pourra plus repartir dans les starting-blocks si l’ambition lui revient. Pis, l’un de ses rejetons est diplomate. À ce titre, Il pourrait prétendre à briguer la présidence du pays de son père, un Centrafricain de souche… Mais patatras. Il aurait la nationalité de sa mère, une Roumaine d’origine… Et donc impossible de concourir, un jour…

In fine ?

Il faut rajouter à ces cadavres répertoriés ici, ceux des députés n’ayant pas le baccalauréat, comme niveau d’études minimum pour se (re) présenter aux élections législatives. Cela en fait beaucoup de cadavres politiques dans les tiroirs. Immanquablement, l’odeur pestilentielle finira par incommoder toute bonne volonté, comme cela commence déjà.

En réalité, la question de nationalité n’est qu’un prétexte detouné. L’opinion a cru qu’il est en manœuvre contre l’opposition… Celle-ci est neutralisée par cette population analphabète et manipulée. Les vrais opposants à lui sont issus de son camp et surtout ses compagnons de la première heure conscients que l’homme n’a pas les capacités d’amener ce pays à bon port. Et donc Il faut saborder le navire MCU pour faire place à son ambition. Aujourd’hui le MCU peut survivre à Touadera mais le contraire est loin d’être vrai. Ce parti tel structuré, peut gagner à lui seul gagner les futures élections à la loyale. Ce qui ne peut être le cas de Touadera.

L’heure est il venu, au MCU, de faire le choix d’un homme déterminé de déstructurer tout un pays pour assouvir sa revanche ou de faire le choix du pays et préserver l’unité nationale ?

La vendetta en cours d’exécution trouverait ses origines dans la blessure non cicatrisée de l’homme de ne jamais été considéré par ceux qui l’ont pourtant accueilli. Mais l’homme aurait en lui l’humiliation d’une origine inconsidérée et du rejet d’un père inconnu révélé par un patronyme lourd de sens.


Par Orphée DOUACLÉ KETTÉ

Observateur politique engagé
Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment