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En Centrafrique, un référendum pour un troisième mandat malgré les crises

Publié le jeudi 27 juillet 2023  |  AFP
An
© Présidence par DR
An 4 du Président Touadera : Grande interview avec la presse nationale et échanges avec les populations.
Lundi 30 Mars 2020. Bangui. Le Président de la République Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA célèbre le 4e anniversaire de son accession à la magistrature suprême de l’Etat centrafricain.
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Les électeurs centrafricains votent dimanche par référendum sur un projet de nouvelle
constitution qui donnerait la possibilité au président Faustin Archange Touadéra de briguer
un troisième mandat dans un pays ravagé par plusieurs coups d'Etat.
M. Touadéra a été élu en 2016 puis réélu en 2020 à l'issue d'un scrutin entaché d'accusations
de fraude et perturbé par des groupes armés rebelles. Protégé par des mercenaires de la
société de sécurité privée russe Wagner depuis 2018, le chef de l'Etat est accusé par
l'opposition et la rébellion de vouloir rester "président à vie".
Les bureaux de vote ouvriront à 6h (5h00 GMT) et fermeront à 16h (17h00 GMT) dimanche
pour environ 1,9 million d'électeurs. Les résultats provisoires doivent être publiés sous huit
jours, et la cour constitutionnelle proclamera les résultats définitifs le 27 août, selon l'autorité
nationale des élections (ANE).
Dans les rues de Bangui, capitale d’un pays où 71 % de la population vit en-dessous du seuil
de pauvreté selon la Banque mondiale et dont l’élite politique est réputée largement
corrompue, l’urgence d'un tel référendum interroge.
La nouvelle constitution allonge notamment la durée du mandat présidentiel de cinq à sept
ans, et supprime la limite de mandat.
"Il y a les gens qui meurent, les rébellions, les braquages, les détournements d'argent. Mais le
président ne pense même plus à gérer. Il veut seulement passer à son troisième
mandat", peste Fios Manda, un commerçant.
Les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile, ainsi que les groupes
armés rebelles, ont appelé à boycotter le scrutin.
"Nous sommes face à un coup d'Etat constitutionnel, l'objectif de la non limitation de
mandat est tout simplement le pouvoir à vie", fustige l'opposant Martin Ziguélé, président du
Mouvement de libération du peuple Centrafricain (MLPC).

"Cette constitution émane de la volonté du peuple après le dialogue républicain organisé en

mars 2022", soutient Evariste Ngamana, vice président de l’assemblée nationale et porte-
parole de la majorité présidentielle.

"Le but recherché est de créer la stabilité au niveau des institutions et les conditions
nécessaires au développement de la République Centrafricaine", assure-t-il.
- Climat pesant -
En septembre 2022, la Cour constitutionnelle avait infligé un revers juridique au pouvoir en
annulant la mise en place d’un Comité chargé de rédiger une nouvelle constitution.
La présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan, avait alors été la cible d'une
violente campagne de dénigrement par des soutiens du régime. En janvier 2023, le pouvoir
avait finalement mis Mme Darlan à la retraite d'ofice.
Le reste de la campagne s’est déroulé dans un climat pesant. Des responsables
gouvernementaux centrafricains ont menacé et harcelé des adversaires du référendum, selon
Human Rights Watch (HRW), et les autorités ont interdit une manifestation de l’opposition
dans la capitale.
- Influences -
Aucune statistique crédible ne permet de prédire l'issue du vote qui doit se dérouler dans
plus de 5.400 bureaux dispersés sur un vaste territoire où les groupes armés mènent des
actions de guérilla, mais la victoire du "oui" fait peu de doute.
L’opposition dénonce l’absence de fichier électoral et le manque d’indépendance des
institutions chargées de garantir la régularité des résultats.
M. Touadéra a annoncé que la Russie et le Rwanda, deux Etats dont l’influence s’est
considérablement accrue depuis quelques années en Centrafrique, allaient "appuyer " la
sécurisation du scrutin. Un organe lié à Wagner a assuré en juillet que plusieurs centaines de
ses combattants étaient arrivés sur le territoire pour assurer cette mission.
En 2020, les plus puissants groupes armés du pays se sont rassemblés pour lancer une
ofensive sur Bangui et renverser le régime.
Des centaines de mercenaires de Wagner ainsi que des soldats rwandais ont été déployés
pour sauver le pouvoir en place et ont repoussé les rebelles dans les zones rurales.
Selon HRW, des responsables de l'ambassade de Russie en Centrafrique ont rendu visite à
l'ancienne présidente de la cour constitutionnelle pour demander des conseils sur la manière
de modifier la constitution.
Le Mali, un autre pays où Wagner est présent, a promulgué en juillet une nouvelle
constitution à l’issue d’un référendum contesté.
fan-bdl-clt/cr/sba
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