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Discours du Président Touadéra, Président du CNLS à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA édition 2023

Publié le jeudi 14 decembre 2023  |  Présidence
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© Présidence par DR
Journée mondiale de lutte contre le SIDA édition 2023
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- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement
- Monsieur le Ministre Coordonnateur National du CNLS ;
- Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
- Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ;
- Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;

En présidant aujourd’hui la cérémonie officielle de la Journée Mondiale de VIH, mes pensées sont tournées vers ceux de nos Compatriotes qui sont décédés de causes liées au SIDA.

C’est aussi l’occasion de rendre un hommage mérité à tout le personnel de la santé et particulièrement à ceux du Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS) qui ne ménagent aucun effort pour protéger les personnes atteintes par ce virus.

Je tiens enfin à remercier les populations du PK22 et des localités environnantes pour l’accueil chaleureux qui nous est réservé.

Je salue la présence remarquable des membres de la communauté internationale qui nous accompagne dans nos efforts quotidiens de lutte contre les maladies en général et le VIH en particulier.

- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;

La réponse à l’infection au VIH dans le monde en général et en République Centrafricaine en particulier a connu des progrès considérables au cours de ces deux dernières décennies, eu égard à la réduction de moitié du nombre des personnes nouvellement infectées, une réduction du tiers des personnes qui décèdent du VIH depuis 2022 et de l’augmentation du nombre des personnes mises sous traitement.
Ces progrès réalisés dans la réponse sont dûs en partie à la conjugaison de plusieurs efforts dont entre autres le leadership des politiques, l’activisme et l’engagement des sociétés civiles et de la communauté, les partenariats et collaborations multisectorielles, à l’innovation scientifique et à un changement radical dans le financement.

Au niveau national, notre pays s’est résolument engagé dans cette lutte contre la propagation de la maladie afin d’offrir aux personnes vivant avec le HIH la protection sociale nécessaire comme matérialisé dans mes dix (10) Domaines d’Impulsions Présidentielles avec comme corollaire la Couverture Sanitaire Universelle pour tous.

C’est dans ce contexte, que je prends la parole en tant que Président du Comité National de Lutte contre le VIH/SIDA (CNLS), en cette Journée Mondiale de SIDA.

Le thème retenu pour cette édition 2023, dois-je le rappeler est, je cite : « Confier le leadership aux communautés », fin de citation.

Pour réaffirmer notre total engagement et notre soutien sans faille à cette lutte, nous avons retenu comme slogan national : « Engagement des communautés de base dans la lutte contre le VIH/Sida ».

En choisissant l’Ecole Houphouët Boigny de PK 22, route de Damara, nous voulons matérialiser notre profonde conviction pour une jeunesse efficace, proactive et exempte de toutes infections sexuellement transmissibles (IST) dans notre pays, dans les années à venir.

Les objectifs de cette journée sont, entre autres :

- de mobiliser les ressources nécessaires à la lutte contre l’infection à VIH dans un contexte de changement climatique, des conflits armés, de l’insécurité alimentaire, de l’inégalité entre les populations et des maladies émergentes et ré émergentes à l’instar de la pandémie du COVID-19 ;
- d’intensifier des actions de sensibilisation de la population afin de prévenir les nouvelles infections et de lutter efficacement contre la stigmatisation et la discrimination ;
- de faire des plaidoyers en faveur la réponse au VIH.

Je me réjouis de ce thème car j’ai déjà fait de l’implication de la communauté dans les affaires publiques une priorité de mes actions politiques telle que contenue dans ma profession de foi.

En effet, l’activisme et le leadership de la communauté combinée aux efforts des Gouvernements ont permis de réaliser des progrès significatifs dans la réponse à l’infection au VIH tant au niveau national qu’international.

Par ailleurs, en République Centrafricaine, ce leadership de la communauté est beaucoup plus attendue dans la suppression de certaines barrières socio-culturelles et religieuses qui constituent un véritable obstacle dans la réponse à l’infection à VIH dans notre pays avec comme corollaire la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH.

C’est ainsi que dans mon ferme engagement de mettre fin au SIDA d’ici à l’horizon 2030, j’avais déjà, en 2022, instruit le Gouvernement de mobiliser 300 millions de FCFA pour la gouvernance de la société civile de lutte contre le SIDA à travers le Comité National de Lutte contre le SIDA.

Ces actions inclusives ont permis de noter certains progrès dans la capacité de leadership des communautés notamment :

- en matière de gouvernance pour une meilleure coordination des activités de terrain ;
- en ressources humaines, en logistique ;
- en matière de sensibilisation/communication et de plaidoyer en faveur de la réponse au VIH et la mise en place des activités génératrices de revenu au niveau du Réseau Centrafricain des Personnes Vivant avec le VIH (RECAPEV).
Ces progrès ont également été notés dans la réponse globale du pays à savoir :
- la stabilisation de la prévalence nationale à 3,4% en 2022 contre 4% en 2017 ;
- l’augmentation du taux de couverture en ARV de 40% à 66% soit 62 000 malades mis sous traitement en 2022 ;
- la stagnation du taux de décès à moins de 2500 cas/an en 2022 contre 10 000 cas/an au début de la pandémie ;

- l’Intensification de la lutte en milieu des jeunes et adolescents par le renforcement en 2022 des capacités de plus de 80 jeunes leaders pairs éducateurs dans les huit (Arrondissements de Bangui et les villes environnantes et leur dotation en matériel audiovisuel et salles de convivialité pour les échanges sur les Infections Sexuellement Transmissibles (IST).

Ces efforts ont permis de sensibiliser 40 000 jeunes en 2022 sur les modes de transmission et de prévention du VIH et les IST et la redynamisation de 12 structures préfectorales de lutte contre le SIDA en 2023, par la formation des cadres et dotation en kits de dépistage, en matériels de visibilité et fournitures de bureau.

Dans le même ordre d’idées et afin d’agir pour réduire la vulnérabilité dans certaines catégories de la population à l’infection à VIH/SIDA considérées comme laissées-pour-compte et ceci dans une nouvelle approche de planification efficiente de la lutte, j’ai instruis le CNLS de mener des études bio comportementales en faveur des populations cibles et vulnérables.

C’est ainsi qu’en 2022, des études ont été menées chez les personnes privées de liberté et les personnes handicapées à Bangui.

En 2023, ces études ont été menées dans trois (3) villes à l’intérieur du pays notamment Bouar, Bossangoa et Bambari.

Ces études entièrement financées par le Gouvernement ont montré une prévalence du VIH à Bangui, Bouar, Bossangoa et Bambari respectivement de 4,8%, 5,3%, 0,75% et 2,5%.
Quant à la syphilis, la prévalence globale chez ces catégories de personnes était de 5,5%. Il en était de même pour l’hépatite virale.

Au cours de la même année 2023, une enquête bio comportementale chez les survivants des violences sexuelles a été conduite par le CNLS dans six (6) villes du pays à savoir : Bangui, Bossangoa, Kaga-Bandoro, Bambari, Bria et Bangassou avec l’appui technique et financier de l’UNFPA et de la Croix Rouge Française.

Ces études ont donné une prévalence globale du VIH de 6,9% avec des extrêmes de 2% à Bria et 17% à Bossangoa. La syphilis était aussi récurrente dans ces villes.

Poursuivant nos efforts, des enquêtes bio comportementales chez les Professionnels de sexe et les Hommes ayant des rapports avec des Hommes sont en cours de réalisation dans toutes les villes du pays, avec le financement du Fonds Mondial à travers la Croix Rouge Française.

Les résultats de ces travaux ont montré qu’en plus du VIH, certaines maladies à transmission verticale du VIH comme la syphilis, les hépatites virales B et C constituent un véritable défi dans la réponse à l’infection au VIH.

Ces résultats plaident en faveur de l’élargissement de la mission stratégique et multisectorielle du CNLS pour la réponse contre ces pandémies.

Ainsi, j’instruis le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de mener des réflexions dans ce sens, en relation avec le Comité National de Lutte contre le SIDA et de me formuler des propositions.

- Distingués invités ;
- Mesdames, Messieurs ;

En dépit des impressionnants progrès réalisés ensemble, on estime encore au niveau mondial que le taux de nouvelles infections est estimé à 1,3 millions de cas en 2022 et que 9 millions des 39 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde ne sont pas sous traitement antirétroviral.

Les populations vulnérables et les populations clés sont particulièrement touchées par ces disparités dans l’accès aux services, aux outils et au soutien en matière du VIH.
Ce même constat est fait en République Centrafricaine.

Notamment :

- en matière de discrimination et stigmatisation où les personnes vivant avec le VIH estiment être victimes de la stigmatisation dans plus de 80% des cas et cela surtout en milieu hospitalier ;
- le nombre de nouvelles infections est estimé à 7.400 nouveaux cas en 2022 ;
- le taux de dépistage est seulement à 58% au lieu de 95% attendu ;
- le taux de couverture en antirétroviral est seulement de 66% au lieu de 95% attendu ;
- la prévalence du VIH reste toujours élevée et surtout parmi les populations clés par rapport à la population générale : les femmes (3,9%), les Professionnels de sexe (15%), les Hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (6,5%), les handicapés (2,8%), les forces de défense et de sécurité (4,5%) ;

- la transmission mère-enfant malheureusement demeure encore une réalité dans notre pays à ce jour ;
- l’accès à la charge virale est seulement de 9% au lieu 90% attendu ;
- la faible mobilisation des ressources domestiques ; etc.
- Distingués invités,
- Mesdames et Messieurs ;

Si l’on veut éliminer le VIH/SIDA d’ici 2030, il est impératif de maintenir les acquis en comblant les disparités, d’accélérer le progrès par un soutien actif des leaderships de la lutte contre le SIDA en général et des leaderships communautaires en particulier pour la coordination multisectorielle et multipartite, en promouvant des services de prévention combinée pour les populations clés, les adolescents, les jeunes femmes et les hommes et la prise en charge globale de l’infection à VIH, incluant les populations clés dans un contexte de Couverture Sanitaire Universelle.

Il s’agit alors d’étendre et de renforcer les services de prévention dirigés par la communauté par le biais des mécanismes de contrats sociaux.

Car et comme le disait Benjamin Franklin, je cite : « Une once de prévention vaut une livre de guérison », fin de citation.

Oui, à travers les différentes actions entreprises, il nous faudrait alors susciter l’engagement, maintenir l’élan, accélérer le progrès et investir tout en prenant nos responsabilités afin d’atteindre ensemble notre objectif, à savoir éliminer le VIH/SIDA d’ici à 2030.

Et comme le disait à juste titre Carl Gustav Jung, pour lutter contre la maladie je cite : « il faut trois conditions : la conscience, l’action et la persévérance ».

Oui, nous avons pris conscience de l’ampleur du problème, ce qui nous a permis de mener ces différentes actions décrites ci-haut, il nous reste qu’à espérer vaincre ce fléau d’ici à 2030.

Ainsi, j’ai instruis le Ministre chargé des Finances et du Budget d’inscrire dans le Budget 2024 comme effort du Gouvernement en faveur de la prévention une somme de 200 millions de FCFA devant permettre au CNLS de poursuivre, en collaboration avec d’autres partenaires techniques et financiers, la mise en œuvre du plan de prévention élaboré en 2019.

Par la même occasion, j’invite tous les partenaires de la coopération multilatérale et bilatérale à soutenir par leurs engagements cette initiative pour une réponse à la hauteur des problèmes liés au VIH que rencontre la population centrafricaine.

Avant de terminer mes propos, je tiens à féliciter les partenaires techniques et financiers qui ont de bout à bout appuyé l’action du Gouvernement dans cette lutte notamment le Fonds Mondial à travers la Croix Rouge Française, l’ONUSIDA, l’ONUDC, l’OMS, l’UNFPA, l’UNICEF et la MINUSCA.

J’adresse enfin toutes mes félicitations à Monsieur le Ministre Coordonnateur National du CNLS et à toute son équipe pour tout le travail accompli dans le domaine de la coordination des activités de cette Journée Mondiale du SIDA, édition 2023.

Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son Peuple.

Je vous remercie.
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