CEMAC: Le secteur bancaire a accusé un repli de ses bénéfices en 2022

Publié le mardi 9 janvier 2024 | Sikafinance.com

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Zone CEMAC : les investisseurs présagent une régression de l’activité au premier trimestre

La rentabilité des 52 établissements bancaires en activité dans l'espace CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA, Guinée Équatoriale) s'est détériorée en 2022, selon la "Revue de la Stabilité Financière en Afrique Centrale" que vient de commettre la BEAC, la Banque centrale de la région. Ce recul s'est traduit par une baisse de 6,2% du bénéfice consolidé des banques à 188,8 milliards de FCFA (environ 288 millions d'euros) par rapport à 2021.  Une contre-performance imputable à la baisse drastique du résultat exceptionnel (-194%), à l'augmentation de l'impôt sur le résultat (+33,8%) et à des pertes colossales enregistrées par quelques établissements de crédit. Sans les citer, la BEAC signale par exemple que sept banques déficitaires ont réalisé des pertes cumulées de 144 milliards FCFA au cours de l'exercice, contre 36 milliards FCFA pour 11 banques en 2021.  Autre indicateur de baisse de la rentabilité du secteur bancaire, c'est le taux de la marge nette qui représente le rapport du résultat net sur le PNB (chiffre d'affaires).

Ce taux est ressorti à 15,15% en 2022 contre 18,4% l'année d'avant. La réduction de la marge nette s'explique aussi par une augmentation de 14,3% du PNB sur la période analysée. Aussi, on peut noter que le coefficient de rentabilité, qui mesure le poids du bénéfice net sur les fonds propres des banques, a reculé pour s'établir à 15,1%, contre 19,8% un an en arrière.  La BEAC n'explique pas les raisons de recul global de la rentabilité du secteur bancaire régional. Elle dévoile, par contre, des éléments qui permettent de constater que l'activité s'est de manière globale améliorée au cours de l'exercice 2022 malgré les contraintes liées à la guerre en Ukraine qui a eu des répercussions négatives sur les économies de la région. Ainsi, le total agrégé des bilans des banques s'est accru de 9,2 %, les encours des dépôts et crédits bancaires ont respectivement progressé de 15,6 % et 5,4 %. Par ailleurs, la qualité du portefeuille de prêts s'est légèrement améliorée grâce à un recul de 2% du portefeuille des créances en souffrances.

Cédrick JIONGO

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