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Discours de son excellence le professeur Faustin Archange Touadera, président de la république, chef de l’état à l’occasion du sommet mondial des gouvernements organise par les émirats arabes unis

Publié le mercredi 14 fevrier 2024  |  Présidence
Faustin
© Autre presse par DR
Faustin Archange Touadera, Président de la république, chef de l’État
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- Vos Altesses;
- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
- Distingués Délégués ;
- Mesdames et Messieurs,

C’est avec beaucoup d’intérêt que la République Centrafricaine prend part à ce 11ème Sommet mondial des Gouvernements afin de participer à l’élaboration d’une vision partagée de la gouvernance mondiale, de s’enrichir des expériences des autres pays en matière de gouvernance et de mieux comprendre les enjeux et les opportunités de partenariats susceptibles de contribuer à la réussite de sa stratégie nationale de développement.
Permettez-moi tout d’abord de féliciter et remercier Son Altesse Mohammed Bin Rashid Al Maktoum, Vice-Président, Premier Ministre des Emirats Arabes Unis et Emir de Dubaï, pour la tenue de cet important Sommet et pour y avoir associé la République Centrafricaine, mon pays.
- Vos Altesses ;
- Excellences ;
- Mesdames et Messieurs ;

La République Centrafricaine, cette vaste terre bénie par la beauté et dotée de richesses naturelles incommensurables, émerge irréversiblement d’une longue crise militaro-politique et travaille à améliorer sa gouvernance, à développer son économie, à partager son modèle de résilience avec les autres pays du monde.

Pour la République Centrafricaine, les Emirats Arabes Unis représentent un partenaire stratégique dans la promotion d’une bonne gouvernance, qui est la clé de succès de tous les pays.

Les attentes de nos populations deviennent de plus en plus nombreuses et pressantes.

En tant que gouvernants, nous devons avoir pour préoccupation constante la recherche du mieux-être de tous.

Nous devons revoir nos manières de gouverner pour apporter des solutions innovantes et inclusives aux grands défis mondiaux, tels que les chocs climatiques, les tensions géopolitiques et les défis sécuritaires, financiers, énergétiques et alimentaires sans précédent, qui plongent nos populations dans l’incertitude et suscitent le doute sur les capacités de nos gouvernements à apporter des solutions idoines et inclusives aux défis qui menacent l’existence même de l’humanité.

En ce qui concerne mon pays, la République Centrafricaine, si nous comptons aujourd’hui dans la sous-région d’Afrique centrale et prenons part activement dans la gouvernance mondiale, ce n’est pas seulement pour sa position stratégique et ses immenses richesses naturelles.
Mon pays compte aussi pour ce qu’il est, pour ses valeurs et pour ses principes.
C’est pourquoi, nous sommes fiers de ce que nous sommes: un peuple pacifique, une Nation résiliente qui cultive la tolérance, la fraternité et le multilatéralisme.
C’est aussi ce message de paix, de tolérance, de fraternité entre les peuples que nous sommes venus partager avec les gouvernements du monde dans cette belle Cité de Dubaï.
- Mesdames et Messieurs ;

Permettez-moi d’évoquer brièvement quelques défis importants qui ne sont pas sans conséquence sur la gouvernance mondiale et surtout sur mon pays.

En effet, alors que nos pays se remettent difficilement des conséquences néfastes du COVID-19, l’absence de confiance entre les peuples, entre les gouvernements du monde et envers les organisations mondiales, a exacerbé les tensions géopolitiques entre les grandes puissances et causé de nombreux conflits dans le monde.

Mon pays, dont les efforts de relèvement économique ont été amenuisés par les effets néfastes du COVID-19, subit de pleins fouets les conséquences de ces tensions géopolitiques entre les grandes puissances sur le marché mondial, notamment les prix élevés des produits de grande consommation tels que le pétrole brut, le gaz, les céréales, les engrais.

Outre les graves menaces à la paix et à la sécurité internationales provoquées par ces conflits, nous sommes tous interpellés par des phénomènes météorologiques extrêmes liés au dérèglement climatique tels que les inondations et les séismes qui ne cessent de causer des milliers de pertes en vies humaines et des dégâts matériels inestimables.

Pour faire face à l’urgence climatique, mon pays a élaboré une deuxième génération de la Stratégie Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes et d’Adaptation aux Changements Climatiques, en tenant compte des nouveaux défis de développement durable.
- Vos Altesses ;
- Excellences ;
- Mesdames et Messieurs ;

Depuis le retour à l’ordre constitutionnel en mars 2016, la République Centrafricaine participe pleinement à la gouvernance mondiale et met en place des stratégies pour promouvoir une croissance économique durable et diversifier son économie :
Les principales stratégies portent sur :
- les interventions humanitaires (sauver des vies et protéger les personnes vulnérables) ;
- le développement (relever les défis structurels multidimensionnels nécessaires au déclenchement du processus de développement) et ;
- la paix, la sécurité, la réconciliation nationale pour réduire les besoins humanitaires, les vulnérabilités et les risques à long terme, tout en s’attaquant aux facteurs et causes sous-jacentes des crises.

Ces stratégies et politiques seront intégrées dans notre nouveau Plan National de Développement 2024-2028 en cours d’élaboration.

Pour promouvoir une croissance économique durable et diversifier l’économie, nous travaillons sur :
1- les initiatives en faveur de l’amélioration du climat des affaires et de la stimulation du secteur privé pour qu’il joue un rôle important dans la construction du pays qui passent par les réformes importantes dans les secteurs de la justice, du foncier et l’amélioration de l’accès aux financements ;
2- les initiatives en faveur de la construction des infrastructures économiques permettant de répondre aux défis de désenclavement du pays, de l’augmentation de la capacité énergétique, de l’adaptation de la formation – emploi et de la création des chaînes de valeurs dans les secteurs productifs, comme l’agriculture, l’élevage, les industries extractives et le secteur forestier.

Aussi, l’avènement des infrastructures à fibres optiques marque un tournant dans le mode de fonctionnement de l’Etat par la dématérialisation de l’administration, le renforcement du système d’éducation, la numérisation des secteurs économique et financier, la régulation et la taxation des transactions financières en support au mécanisme de contrôle et de traçabilité pour le relèvement du niveau des recettes publiques.
Toutes ces initiatives s’inscrivent dans une perspective de gestion durable des ressources naturelles afin de ne pas hypothéquer l’avenir des générations futures et de tirer le bénéfice de la finance climatique pour accélérer le financement des biens publics mondiaux.
Un accent est mis sur la gouvernance politique et administrative impliquant la modernisation de l’administration, la construction d’une Nation plus juste avec la mise en place des institutions fortes et indépendantes, la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, puis la consécration de la décentralisation par l’organisation prochaine des élections locales non tenues depuis près de 40 ans.
La Constitution du 30 août 2023, adoptée à plus de 95% et qui fonde la 7ème République, donne un souffle nouveau et plus de stabilité et de souveraineté à notre pays, de vitalité à notre jeune démocratie, crée les conditions de la relance économique de notre pays par la revalorisation du capital humain, de l’effort individuel et collectif, du mérite, de l’inclusion, comme conditions d’épanouissement personnel et collectif.
D’autres actions et réformes audacieuses menées par le Gouvernement visent à renforcer nos institutions, à promouvoir une société pacifique comme base de développement de notre pays avec un accent particulier sur la sécurité durable et la défense du territoire national incluant le DDRR, la Réforme du Secteur de la Sécurité, la paix, la réconciliation nationale.

Le renforcement des institutions commence par la capacité de l’Etat à assurer l’ensemble de ses charges régaliennes.

C’est une question de souveraineté. Raison pour laquelle mon pays a engagé des réformes structurelles importantes pour une mobilisation accrue des recettes domestiques, conformément à notre nouvelle stratégie de gestion des finances publiques.

Nous mettons un accent particulier sur la lutte contre la corruption afin de rendre nos institutions plus crédibles, grâce à la loi sur la lutte contre la corruption promulguée en 2022 et qui a permis la mise en place du Comité National de lutte contre la corruption.

La création d’une Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance, une institution indépendante, chargée de veiller à la bonne gouvernance politique, économique et au respect des Droits de l’Homme, confirme notre volonté de placer la bonne gouvernance au sommet de la hiérarchie des priorités en République Centrafricaine.

Mon pays s’est résolument engagé à faire de la bonne gouvernance, un principe fondamental de la République, en devenant, le 7 février courant, membre permanent du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) dont le mandat consiste à s’assurer que les politiques et pratiques des Etats parties sont conformes aux valeurs convenues dans le domaine de la gouvernance.

Le développement du capital humain est l’objectif majeur de ma vision et passe nécessairement par l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Il est donc essentiel de pouvoir les protéger, les éduquer, les soigner, les nourrir et leur offrir des perspectives d’avenir.

Pour pérenniser ces réformes, des initiatives ont été mises en place pour développer le capital humain et assurer l’inclusion de toutes les communautés dans la trajectoire de croissance du pays.

Elles portent notamment sur :
- la souveraineté alimentaire ;
- l’accès au système de santé sur toute l’étendue du territoire ;
- la reconstruction et le renforcement du système éducatif ;
- la fourniture de l’eau potable à l’ensemble de nos populations et de l’énergie nécessaire aux processus de transformation ;
- la revalorisation de nos formations techniques et professionnelles afin de garantir la disponibilité de main d’œuvre qualifiée à toutes les étapes des chaînes de valeurs – résolvant ainsi la problématique du chômage des jeunes et de l’autonomisation des femmes;
- la mise en œuvre de notre politique de décentralisation assurant un développement homogène des régions et une meilleure redistribution de la richesse.

L’ensemble de ces efforts, associés à notre approche fondée sur le dialogue permanent, l’inclusion et la bonne gouvernance, contribuent à renforcer la République Centrafricaine dans sa marche vers la paix, la sécurité, avec son peuple uni et réconcilié.
Je voudrais saisir cette occasion pour lancer un appel à tous les partenaires financiers à sortir des sentiers battus pour proposer des instruments financiers innovants permettant d’accélérer la mise en œuvre de ces stratégies, politiques, programmes et actions en faveur du développement de la République Centrafricaine.
Parallèlement à ces réformes, nous avons diversifié notre coopération en mettant l’accent sur une diplomatie porteuse de la croissance économique et mutuellement bénéfique.

C’est cette volonté inébranlable de participer, comme tous les autres Etats du monde à la gouvernance mondiale qui nous porte à réfuter, en toute circonstance, la diplomatie coercitive, punitive et l’unilatéralisme visant à asseoir l’hégémonie des grandes puissances sur les pays économiquement faibles comme le nôtre, par l’entremise des leviers et des mécanismes de représailles bien huilés tels que les embargos, les sanctions économiques et financières, l’instrumentalisation des institutions financières internationales.

Je conclus en rappelant que la République Centrafricaine continuera à plaider pour un multilatéralisme inclusif, pour une croissance mutuellement accélérée, pour un ordre mondial équilibré et pour que les différends mondiaux soient relevés en mettant un accent particulier sur la paix, la sécurité internationale, le respect de la souveraineté de chaque Etat, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et le développement de chaque Etat.

Je réitère mes vives félicitations aux Emirats Arabes Unis pour l’organisation réussie de ce Sommet et souhaite plein succès à nos travaux.

Je vous remercie.
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