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Discours de son excellence, professeur Faustin Archange Touadera, président de la république Centrafricaine, chef de l’Etat à l’occasion du sommet des chefs d’Etat de l’ida21 pour l’Afrique

Publié le lundi 29 avril 2024  |  Présidence
Discours
© Autre presse par DR
Discours de son excellence, professeur Faustin Archange Touadera, président de la république Centrafricaine, chef de l’Etat à l’occasion du sommet des chefs d’Etat de l’ida21 pour l’Afrique
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NAIROBI (KENYA), 29 AVRIL 2024
Excellence Dr William Samoei RUTO, Président de la République du Kenya, Très Cher Frère ;
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Monsieur le Président du Groupe de la Banque Mondiale ;
Mesdames, Messieurs les Présidents des Institutions Internationales, Africaines et Sous-régionales ;
Distinguées personnalités ;
Mesdames et Messieurs ;
Permettez-moi, à l’entame de mon propos, d’adresser, à notre Frère, Son Excellence Dr William Samoei RUTO, Président de la République du Kenya et au peuple frère kényan, mes sentiments de profonde compassion auxquels s’ajoutent ceux de solidarité du peuple centrafricain, suite aux pluies torrentielles qui ont provoqué des inondations et entraîné la disparition tragique de plusieurs personnes ainsi que d’importants dégâts matériels.
Excellences ;
Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un immense plaisir que je prends la parole, ici, dans cette charmante et dynamique ville de Nairobi, à l’occasion de ce Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement africains, en faveur d’une 21ème reconstitution ambitieuse des ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA21) pour l’Afrique.
Qu’il me soit permis d’exprimer notre profonde gratitude envers mon frère, Son Excellence Dr. William Samoei RUTO et le peuple kényan, pour l’organisation réussi de ce Sommet et l’accueil fraternel et chaleureux qui nous a été réservé.
Je voudrais également remercier Monsieur Ajay BANGA, Président du Groupe de la Banque Mondiale, pour sa pleine participation à cet important Sommet et son leadership pour la reconstitution des ressources de l’IDA21.
C’est aussi l’occasion pour moi d’exprimer mes profonds remerciements à la Banque Mondiale pour ses interventions multiformes en faveur de mon pays, la République Centrafricaine.
Je remercie l’ensemble des donateurs de l’IDA, car grâce à leurs contributions, cette institution dispose des ressources nécessaires pour aider les pays les plus pauvres de la planète, dont la République Centrafricaine.
En effet, mon pays, la République Centrafricaine, qui est l’un des pays qui disposent de nombreuses ressources naturelles parmi lesquelles on peut relever de nombreux minerais stratégiques, reste l'un des plus démunis au monde avec sept Centrafricains sur dix vivant dans l’extrême pauvreté, selon les estimations de 2020.
Notre indice du capital humain est alarmant, à seulement 0,29, signifiant qu’un enfant né avant la pandémie de COVID-19 ne pourra réaliser que 29% de son potentiel, faute d’avoir reçu une éducation et des soins de santé adéquats.
En 2021, près de 70% des Centrafricains n’avaient pas accès à des installations sanitaires de base et 87,7% n’avaient pas accès à l’électricité. Seuls 4% utilisaient l’Internet en 2017.
Selon les Nations Unies, au 19 avril 2024, 41% des Centrafricains ne mangeaient pas à leur faim.
Les prévisions indiquent que 2,8 millions de personnes, soit 46% de la population tomberont dans une vulnérabilité extrême en 2024, nécessitant une aide humanitaire urgente.
Dans ce contexte, les contributions du Groupe de la Banque mondiale dans la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement socioéconomique sont essentielles.
En effet, l’IDA20 a déjà alloué 367 millions de Dollars américains, dont 243 millions engagés, démontrant ainsi son importance vitale dans notre quête pour le progrès et la réduction de la pauvreté.
En République Centrafricaine, ces financements ont permis la construction d'un parc solaire de 25 mégawatts près de la capitale, Bangui, pour fournir de l'électricité à 250 000 habitants, doublant ainsi la capacité nationale.
Le projet de fourniture de services et de soutien aux communautés touchées par les déplacements a soutenu les ménages vulnérables avec des transferts monétaires trimestriels de 40 Dollars américains, soit 25.000 FCFA leur permettant d’exercer des activités génératrices de revenu et d'investir dans la santé et l'éducation.
Le projet de soutien au système de santé a permis d’offrir des soins médicaux gratuits à plus d'un million de personnes, avec 302.585 visites prénatales pour les femmes enceintes et une assistance médicale, psychosociale et socio-économique pour les victimes de violences basées sur le genre dans cinq hôpitaux de district, touchant 2 982 personnes.
Notons que notre portefeuille actuel financé par l’IDA se chiffre à 1 132,96 millions de Dollars américains et couvre 19 projets qui sont en cours d’exécution, parmi lesquels 16 projets nationaux et 3 projets régionaux.
Le taux de décaissement cumulé du portefeuille hors projets régionaux est de 48%. Nous réitérons les vœux pour que les projets en cours de préparation soient rapidement approuvés pour permettre d’améliorer le bien-être de nos populations.
Comme vous le constatez, les financements IDA contribuent à améliorer les conditions de vie des populations qui veulent en finir avec le cercle vicieux des conflits et du sous-développement.
Il nous faut dès maintenant consolider ces acquis, renforcer les actions humanitaires parallèles qui restent sous-financées, et en même temps nous engager pleinement dans la voie du développement durable.
Le Plan National de Développement 2024-2028, en cours de finalisation, capitalise sur le Plan de relèvement et de consolidation de la paix 2017-2023 et l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine.
Avec l’amélioration de la situation sécuritaire, le nouveau PND nous permettra de passer de l’humanitaire au développement pour accélérer la croissance économique, créer des emplois, réduire la pauvreté et améliorer le bien-être de notre population, majoritairement jeune.
Notre vision à l’horizon 2028 est de construire une «Une République Centrafricaine prospère, disposant d’un capital humain de qualité et des infrastructures résilientes et durables, fondée sur un État de droit plus inclusif, axé sur les principes de la bonne gouvernance ».
Au regard de notre PND et de notre vision, l'IDA21 apparaît comme une opportunité historique pour notre croissance et notre développement.
Pour saisir les opportunités potentielles que peut offrir la mise en œuvre du PND, nos priorités consistent à investir davantage dans le capital humain, les infrastructures essentielles que sont l'électricité, les routes, la digitalisation, l'agriculture intelligente face aux changements climatiques et des chocs qui creusent davantage l’écart entre les pays fragiles et les pays avancés et la révolution énergétique.
Ceci, en retour, peut contribuer à relever un grand nombre de défis auxquels mon pays est confronté
Pour y parvenir, la République Centrafricaine aura besoin de ressources concessionnelles, d’où notre appel aux pays donateurs pour une reconstitution massive de l’IDA21, à l’exemple de l’IDA19 et de l’IDA20, dans un contexte de raréfaction des ressources financières à l’international et des lenteurs observées dans l’exécution des compensations de la finance-climat en faveur des pays particulièrement vulnérables.
Je saisis cette occasion pour saluer la simplification des procédures de l’IDA, qui vise à rendre les options de financement plus simples, plus accessibles et plus rapides afin d’avoir un meilleur impact, à plus grande échelle et à plus grande vitesse.
Je voudrais terminer en rappelant que l'IDA constitue un partenariat fort entre les pays donateurs et les pays bénéficiaires, destiné à aider les Etats concernés à atteindre une croissance durable afin qu'ils puissent tracer leur propre avenir, sans l'aide des donateurs.
C’est ainsi que depuis 1960, 38 pays sont sortis de la catégorie des pays IDA et beaucoup sont passés du statut de bénéficiaire à celui de donateur.
C’est le vœu que je formule pour mon pays et les autres pays bénéficiaires de l’IDA représentés ici.
Pour ce faire, et au regard de notre endettement et des conditions de prêts sur les marchés de capitaux, l’IDA21 reste le partenaire le plus crédible en matière de ressources concessionnelles pour un pays comme le mien qui veut sortir de la fragilité de façon pérenne et valoriser son capital humain.
J’appelle tous les donateurs traditionnels et potentiels nouveaux donateurs à faire œuvre utile en contribuant massivement à la Vingt-et-unième (21ème) reconstitution des ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA21) pour un monde plus juste et plus équitable.
Je vous remercie.
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