25 janvier 2015 – 05 février 2015 : cela fait maintenant dix jours qu'Armel Mingatoloum Sayo, ministre de la Jeunesse et des Sports, est détenu par un groupe de ravisseurs présumés proches de la milice anti-balaka. Les négociations pour obtenir sa libération n'ont toujours pas abouti.
Informations toujours fragmentaires et confuses au sujet du rapt de ce membre du Gouvernement qui est aussi chef d'un groupe armé. Dimanche, sa famille reçoit un premier signe de vie : « le ministre donne de ses nouvelles à travers un sms, une photo et sa voix. Il fait savoir qu'il est toujours en vie. Mais son lieu de détention reste toujours difficilement localisable », a affirmé son épouse Danielle Sayo.
De sources proches à l'ensemble des parties prenantes aux négociations, les ravisseurs, dont l'identité n'est toujours pas clairement dévoilée, exigent une rançon et, seraient d'ailleurs en possession déjà d'une partie du montant exigé. « Nous avons appris que les ravisseurs ont exigé 4 millions de fcfa. Le gouvernement a donné ce montant à l'un de nous qui prétend l'acheminer aux ravisseurs. Malheureusement, il ne leur a remis que la moitié. Conséquence, le Ministre n'est toujours pas libéré », a regretté Patrice Edouard Ngaïssona, Coordonnateur du mouvement ex-Antibalaka devenu parti politique PCUD.
Patrice Edouard Ngaïssona a confié avoir déconseillé au gouvernement de donner de l'argent aux ravisseurs pour ne pas qu'ils en fassent une habitude. L'information sur la remise de rançon n'est pas encore confirmée de source officielle.
Les autorités continuent de prendre la chose à bras le corps. Une cellule de crise a été mise en place et, se réunit sous l'égide de la présidente de Transition Catherine Samba-Panza, pour conduire les tractations. Les négociations sont directement menées par le ministre de la Sécurité publique, l'archevêque de Bangui monseigneur Nzapalainga, et un groupe d'anciens leaders antibalaka dont le coordonnateur dudit mouvement P. E. Ngaissona. Elles se poursuivent, mais n'ont guère avancé.
Jeudi matin, les membres du mouvement RJ dont Armel Sayo est le commandant, font part de leur impatience. Ils lancent un ultimatum aux ravisseurs. « Les ravisseurs ont jusqu'à samedi pour libérer notre commandant. Au cas contraire nous n'excluons pas une marche sur Bangui », a mis en garde Raymond Belanga, chef d'Etat-major de RJ depuis leur QG à Paoua dans le nord.
Les Antibalaka auxquels seraient liés les ravisseurs, se sont désengagés de ce rapt. Pour eux, « ceux qui ont commandité l'enlèvement prennent leurs ordres de Nairobi, où viennent de se terminer des négociations informelles entre leaders des groupes armés rivaux en RCA », a expliqué Ngaïssona mercredi au cours d'un point de presse.
Certains représentants anti-balaka présents à Nairobi conditionneraient maintenant la libération du ministre des Sports à la nomination de nouveaux représentants au sein du gouvernement. Ce qui rend complexes les choses.
... suite de l'article sur Autre presse