Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

RCA : Nairobi – qui perd gagne !
Publié le samedi 7 fevrier 2015  |  Les Plumes de RCA
La
© AFP par ISSOUF SANOGO
La présidente de transition, Cathérine Samba Panza de la Centrafrique
Photo : La présidente de transition, Cathérine Samba Panza de la Centrafrique en compagnie du président Denis Sassou Nguesso
Comment




Si l’on demandait a posteriori au peuple centrafricain – qui n’en était pas d’ailleurs demandeur -, ce qu’il pense réellement de la fameuse rencontre de Nairobi entre Bozizé et Djotodia, l’on découvrirait sans doute, que ce rendez-vous en fin de compte, n’a été qu’une tentative manquée de substituer au véritable dialogue démocratique de réconciliation, un jeu de dupes, une partie de poker menteur, ou encore une occasion de « petites vengeances entre amis ». En somme, Nairobi ne fut ni plus ni moins, qu’une pièce tragi-comique de théâtre politique, conçue par un dramaturge furieux et mal inspiré ; au final, des acteurs cyniques à l’esprit étroit et aux ambitions ténébreuses, pour une mise en scène très lamentable.

Ceci dit, chaque jour qui passe depuis la fin de Nairobi, semble confirmer que le scénario original, pas forcément honorable ou louable, écrit par Denis Sassou Nguesso - Médiateur de paix en RCA –, a été totalement corrompu par les dindons de la farce, le chef spirituel des Antibalaka et son alter ego, le Séléka en chef. Quoiqu’il en soit, Nairobi est loin d’avoir livré tous ses secrets. Il s’ensuit logiquement, que la moindre interrogation sur le sujet, convoque systématiquement tout analyste à la réflexion.

Ainsi par exemple, à la question de savoir parmi tous ceux qui sont impliqués, intéressés, visés de loin ou de près par Nairobi, quels sont en définitive ceux qui d’une manière ou d’une autre se retrouvent véritablement dans le camp des gagnants et bénéficiaires de cette épreuve, ou dans celui des perdants de cette attrape nigaud ?

A mon humble avis, Sassou-Nguesso et Samba-Panza peuvent et doivent tirer partie positivement de l’équation Nairobi .

Tout d’abord, le Président Congolais, Médiateur de paix en Centrafrique, on peut l’affirmer, n’a certainement pas obtenu tout ce qu’il attendait de cette réunion qu’il a lui-même initiée. Sassou-Nguesso, désorienté par les ambitions affichées de Bozizé et Djotodja, sort même de ces pourparlers un peu « affaibli ». Son image est bafouée et il a donné me semble-t-il l’impression d’avoir sollicité et obtenu un « coup de main » de la part de ses pairs de l’UA, qui sont de suite venus à son secours en donnant de la voix pour appuyer le communiqué par lequel il a désavoué ses faux « poulains ».
Cependant, si son intention était de se « venger » de Samba-Panza, il a peut-être réussi à faire échouer les plans que la Présidente de la Transition elle-même nourrissait et surtout, il a montré que « ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces ». Quarante ans de pouvoir en Afrique, c’est dire qu’on en a vu des vertes et des pas mûres, et qu’on sait se tenir et tenir les autres.
Mais la chose la plus importante que Sassou-Nguesso a certainement réussi en se fourvoyant, c’est d’avoir entraîné Bozizé et Djotodja à se dévoiler au grand jour, à montrer leur vrai visage ainsi que les intentions enfouies et réelles qui les font courir. Comme une « autruche, la tête plongée dans le sable et le postérieur totalement dehors », le tandem Bozizé-Djotodia, croyant son heure arrivée, a foncé la tête baissée. Maintenant les voilà prisonniers de leur propre parole.
Samba-Panza, si elle joue bien et franc jeu, et si elle essaie de gérer sans arrogance la déculottée de Nairobi, non seulement elle saura renouer avec Sassou-Nguesso des relations plus saines, mais partant, elle retrouvera aussi en la personne du Médiateur, une oreille et un appui certain pour mener à bien cette fin de transition. Dans tous les cas, jusqu’où les deux chefs d’Etat entendent-ils entretenir cette inimitié qui ne grandit pas l’Homme ?
Sassou-Nguesso et Samba-Panza, doivent savoir qu’ils sont condamnés à s’entendre s’ils veulent œuvrer pour le retour de la paix en Centrafrique. Hier c’était le forum de Brazzaville. Demain se tiendra, inch’allah, celui de Bangui. Qui oserait imaginer que le Médiateur ne soit pas présent à l’ouverture et à la clôture des travaux de ces assises ? Et s’il doit être présent, n’est-ce pas mieux que Sassou-Nguesso et Samba-Panza fument ensemble auparavant le calumet de la paix, avant que chacun d’eux ne se présente devant le peuple centrafricain pour prêcher « la bonne parole » et délivrer un message de paix ?

En fin de compte, les vrais perdants de Nairobi restent Bozizé et Djotodia, pour les raisons évoquées plus haut. Et si je devais citer le Président du MLPC, Martin Ziguélé, je reprendrais cette partie de son message ci-dessous :

« Pour la première fois, il est clairement apparu que François Bozizé est le chef spirituel des Antibalaka. Il a toujours nié avoir instrumentalisé les antibalaka. Je pense que cela n’est pas anodin pour notre pays….

Nairobi c’est une insulte pour le peuple de la RCA. Une insulte pour les institutions. Je pense que les autorités doivent tout faire pour précipiter les procédures de la Cour Pénale Internationale ».

Ce qui est dit est dit.

Ainsi donc à Nairobi, toutes les parties présentes ou non, ont joué pour ainsi dire au « QUI PERD GAGNE »

Bozizé et Djotodja ont joué et cru avoir gagné la partie, mais en réalité ils se retrouvent aujourd’hui « nus » et sans protection.

Sassou-Nguesso et Samba-Panza qui ont « tout perdu » au jeu de la roublardise et de la vengeance, doivent « grâce » à Nairobi régler leur « litige » et sont condamnés à se trouver une solution. En prenant la résolution de se parler franchement et de nettoyer les écuries, les deux présidents partent tous les deux gagnants. Une nouvelle dynamique pourrait ainsi naître pour le bonheur de la Centrafrique et des Centrafricains qui attentent leur forum, prélude aux élections de fin de transition.

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social
Commentaires

Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment

Comment