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Afrique - France : la nouvelle tactique du gendarme
Publié le lundi 9 fevrier 2015  |  Jeune Afrique
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© Autre presse par DR
Le président français François Hollande
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François Hollande vient de le réaffirmer en conférence de presse, jeudi 5 janvier : en matière de lutte contre le terrorisme international, "la France prendra ses responsabilité, mais pas partout". En Afrique, en tout cas, l'Hexagone reste l'un des rares pays occidentaux à disposer de forces permanentes. Cependant, les missions ont évolué, et les postes avancés supplantent les bases d'antan. Enquête.

La France est encore le gendarme du continent africain. Un gendarme qui a certes changé de visage et de méthodes, qui n'a plus les mêmes objectifs ni les mêmes ennemis, mais un gendarme tout de même. Ses interventions se sont multipliées ces dernières années : en Libye et en Côte d'Ivoire en 2011, au Mali et en Centrafrique en 2013, un peu partout dans le Sahel depuis quelques mois.

Aujourd'hui, la France, qui compte près de 10 000 soldats en Afrique et dans les eaux alentour (soit, de loin, le plus gros contingent de soldats non africains), est en première ligne dans la plupart des conflits qui ensanglantent le continent. Elle se permet même de tenter de mettre de l'ordre dans des zones qui ne relèvent pas de son influence historique, comme au Nigeria, où elle est en pointe dans la lutte contre Boko Haram depuis mai 2014.

Le désengagement à la mode

Pour Paris, il s'agit en quelque sorte d'un retour vers le passé. La France disposait, aux indépendances, de 30 000 soldats en Afrique. Ils n'étaient plus que 15 000 en 1980 et 5 000 en 2012. Le désengagement était à la mode. La France venait de renégocier la totalité des accords de défense conclus au lendemain des décolonisations avec ses anciennes possessions, et son armée pliait déjà bagages. La cure d'amaigrissement, dictée autant par des considérations budgétaires que par des visées stratégiques et annoncée dans le Livre blanc sur la sécurité et la défense nationale publié en 2008, était alors drastique. Rien qu'en 2011, près de 2 500 soldats avaient quitté Dakar, Djibouti et Abidjan. "Ce Livre blanc faisait de l'Afrique un enjeu mineur. C'était une grave erreur", estime-t-on aujourd'hui dans les milieux militaires à Paris.

Depuis, la menace jihadiste est devenue prioritaire. Poussée à intervenir au Mali (opération Serval) pour contrer l'avancée des hommes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de leurs alliés, puis en Centrafrique (opération Sangaris) pour éviter, dit-on à Paris, un génocide, la France a revu son dispositif à la hausse. L'opération Barkhane, lancée en août 2014 à la suite de Serval, mobilise plus de 3 000 hommes dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad) et compte une constellation de bases à leur périphérie.
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