Les multiples bruits de souliers des principaux protagonistes de la crise centrafricaine qui se font entendre ces derniers jours à Brazzaville, laissent penser que les rideaux ne sont pas définitivement tombés sur les pourparlers de Nairobi. Par delà les convulsions politiques qui s’entrechoquent autour du dialogue de Nairobi, des tricots d’apaisement se tissent presque dans tous les états majors des forces vives de la nation. Il va sans dire que l’heure est à la recherche d’une solution négociée de la crise.
C’est d’ailleurs dans cette optique que le médiateur de la crise centrafricaine avait envisagé le scénario de Nairobi. Étant donné que son casting n’avait pas tenu compte des préoccupations de l’actuelle transition, les autorités de Bangui avaient de facto crié au scandale. Dès lors, les stratèges de Oyo ont décidé de rabattre toutes les cartes de la médiation. D’où la présente discussion entre les principaux antagonistes de la crise et les autorités de Bangui à Brazza. D’après les informations qui nous sont parvenues, le Conseil National de la Transition serait représenté par Idriss Salao Conseiller spécial du président de l’Institution.
Selon un proche du président congolais qui a requis l’anonymat, les discussions s’articuleront autour de la redynamisation de la transition, de l’implication des principaux acteurs de la crise actuelle dans la recherche de la paix, du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion des sélekas et antibalaka, des prochaines échéances électorales et du choix d’un véritable chef d’orchestre capable de piloter la politique gouvernementale. Ainsi, l’esprit de Nairobi plane toujours sur cette ultime médiation de Brazza. Les attentes du peuple centrafricain seront-elles réellement au cœur de cette discussion? Les principaux acteurs de la crise et les Autorités de Bangui parviendront-ils à s’accorder dans l’intérêt supérieur de la nation?
Le peuple centrafricain n’aspire qu’à la paix. A défaut d’une clairvoyance politique, les personnalités centrafricaines ne peuvent-elles pas s’inspirer de la transition Malienne ou Burkinabé pour sortir le pays de ce bourbier engloutissant ? C’est quand même pathétique surtout lorsque l’on sait que les mots peuvent de fois guérir les maux qui gangrènent notre société.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, PolémisteDE