Plusieurs réactions sont enregistrées après le kidnaping du ministre de la jeunesse et des sports, Armel Ningatouloum Sayo. De la Minusca à la coordination des ex-Anti-Balaka en passant par le gouvernement de transition et la plateforme des religieux, les appels à la libération du kidnapé ont fusé de partout mais ils sont restés lettre morte. A seize jours de la détention dudit membre du gouvernement, Centrafrique Libre voudrait passer en revue les actions et les réactions enregistrées depuis que Sayo a été enlevé le 25 janvier 2015.
Le dimanche 25 janvier, aux environs de 9h-10h, la nouvelle de l’enlèvement du ministre Armel Ningatouloum Sayo a commencé à gagner la capitale centrafricaine. De bouche à l’oreille, les Centrafricains apprendront que le ministre a été kidnapé de retour du culte à la hauteur de l’Église Christianisme Céleste, dans le 8ème de Bangui. Ces ravisseurs l’ont conduit à une destination inconnue.
Quelques heures après son enlèvement, le gouvernement de transition a condamné l’acte et a demandé par le biais du ministre de la sécurité publique, sa libération sans condition. Un silence de mort s’en est suivi.
Le 4ème jour du kidnaping, le 29 janvier, c’est au tour de la famille du kidnappé de réagir dans un communiqué de presse où elle s’inquiète du sort du ministre. Elle a, par la même occasion, sollicité l’appui du gouvernement et de la Minusca pour sa libération. Les membres du mouvement Révolution Justice contactés par le RJDH depuis Paoua ont exprimé le même besoin. Le même jour, la mission onusienne a réagi en affirmant ne pas discuter d’une telle question publiquement. Son porte-parole, Hamadoun Touré a indiqué au RJDH que la représentation onusienne fera tout pour préserver la vie du ministre et le libérer.
Le 31 janvier, l’ancien coordonnateur-adjoint et président du parti Mouvance Patriotique pour l’Avenir (MPA), Sébastien Wénézoui a dit à la presse centrafricaine que les ravisseurs ont réclamé la somme de 4 000 000 Fcfa avant de libérer le ministre centrafricain. Cette déclaration est restée sans suite car ni du côté du gouvernement ni de la communauté internationale ni encore des autres acteurs impliqués dans la libération de Sayo, aucune réaction ne s’est fait voir.
48 heures après la déclaration de Sébastien Wénézoui, et le 02 février 2015, Armel Sayo lui-même parlera dans un enregistrement de cinq minutes, remis à sa famille par des présumés ex-Anti-Balaka. Il y décrit son enlèvement et demande à la plateforme religieuse ainsi qu’à Catherine Samba-Panza de s’investir davantage pour sa libération. Ce n’est que cinq jours après ce cri de détresse, précisément le 07 février dernier que la plateforme religieuse décidera de se mettre à l’œuvre pour obtenir la libération de Armel Sayo.
Hormis les deux communiqués publiés par le ministre de la sécurité publique au nom du gouvernement de transition, le 25 janvier et le dimanche 08 février où Nicaise Karnou Samedi disait clairement aux ravisseurs que Rodrigue Ngaibona alias Andjilo ne sera pas libéré en contre partie de la libération de Armel Sayo, la présidence n’a jamais réagi à cette arrestation.
Dans cet imbroglio, les imaginations vont bon train, « Armel Sayo, ministre oublié du gouvernement de transition », « kidnaping de Sayo, affaire classée » ou des interrogations du genre « à quand la vérité sur le kidnaping de Sayo, pourquoi arrêter le ministre Armel Ningatouloum Sayo?».
Naim-Kaélin ZAMANE