L'Union européenne (UE) a appelé lundi les groupes armés actifs en République centrafricaine à participer au processus politique en cours, pour une cessation effective et durable des hostilités dans ce pays qui est l'un des plus pauvres du monde.
Dans un communiqué rendu public à l'issue d'une session ministérielle à Bruxelles, les chefs de la diplomatie des 28 ont demandé aux acteurs centrafricains de respecter le cadre de la transition et les principes de lutte contre l'impunité pour les responsables de crimes graves au regard du droit international. Tous les pays de la région et les autorités de transition centrafricaines ont été appelés à cette occasion à continuer à coopérer étroitement avec la Cour pénale internationale.
Les ministres se sont félicités de la coopération étroite des autorités de transition centrafricaines avec les Nations Unies, l'Union africaine et la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC). "Les accords de Libreville en janvier 2013, de N'Djamena en avril 2013, et de Brazzaville en juillet 2014, endossés par le Conseil de sécurité des Nations Unies, restent le cadre de référence incontournable pour tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux", ont-ils indiqué.
Les ministres ont réaffirmé l'importance pour tous les acteurs centrafricains et tous les pays de la région de coopérer avec le Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies, saluant la prise de position ferme de la CEEAC lors de la concertation d'Addis Abeba du 31 janvier dernier à l'égard de toute démarche parallèle pouvant compromettre les efforts en cours de la communauté internationale visant à rétablir la paix, la sécurité et la stabilité en République centrafricaine.
L'UE a aussi salué la tenue à Bangui depuis le 21 janvier dernier de consultations populaires inclusives autour des valeurs de paix, de dialogue et de réconciliation. Elle a exprimé sa préoccupation sur la fragilité de la situation et des entraves au bon déroulement des consultations, en particulier dans le centre et le nord-est du pays.
Pour les ministres européens des Affaires étrangères, la transition en République centrafricaine "devra aboutir à des élections présidentielle et législatives bien organisées, libres, justes, crédibles". Ils ont donc appelé les autorités centrafricaines à apporter les précisions indispensables à la poursuite du processus électoral, surtout les modalités de mise en œuvre des opérations électorales, afin de pouvoir mobiliser tous les acteurs dans le respect du calendrier électoral prévu.
L'UE maintient une présence militaire à Bangui depuis avril 2014, avec l'opération EUFOR RCA. Après son départ prévu le 15 mars prochain, une nouvelle mission militaire de conseil de l'UE (EUMAM RCA), établie le 19 janvier dernier pour une durée d'une année, sera déployée en étroite coordination avec la mission des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
EUMAM RCA fournira au gouvernement centrafricain des conseils d'experts dans la perspective de la réforme des Forces armées centrafricaines, ont indiqué les ministres.