Malgré les mesures juridiques et politiques prises par les pays d'Afrique pour les protéger, les enfants africains subissent des niveaux élevés de violence physique, sexuelle et psychologique à tous les niveaux de la société, selon un nouveau rapport de l'ONU et de l'Union africaine publié mercredi.
Ce rapport intitulé 'Le rapport africain sur la violence à l'encontre des enfants' a été présenté au siège de l'ONU à New York, lors d'une manifestation conjointe organisée par l'Union africaine, le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU sur la violence contre les enfants, la Mission permanente de Zambie et l'African Child Policy Forum (ACPF).
« Ce rapport complet est le premier de la sorte dans la région et s'appuie sur l'engagement des Etats membres de l'Union africaine à promouvoir une 'Afrique digne des enfants' », a souligné la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l'encontre des enfants, Marta Santos Pais.
Le rapport reconnaît les progrès significatifs réalisés par l'Afrique. La plupart des Etats africains ont ratifié des instruments internationaux et régionaux sur les droits des enfants et nombre d'entre eux ont mis en place des cadres politique et législatif importants pour incorporer la violence à l'encontre des enfants au sein des programmes de développement.
Les punitions corporelles ont été interdites au Kenya, en Tunisie, au Soudan du Sud et au Togo. Tous les pays africains ont des dispositions juridiques criminalisant la violence, les abus et l'exploitation sexuelles.
« En même temps, la réduction du niveau de violence à l'encontre des enfants a été limitée par la faiblesse de l'application des lois et des politiques, le sous-financement et le manque d'effectifs des services sociaux, et les pratiques néfastes qui subsistent dans les communautés », souligne le rapport.
Les auteurs du rapport recommandent un renforcement des cadres juridique et politique pour interdire la violence à l'encontre des enfants sous toutes ses formes et l'établissement de mécanismes clairs de prévention et de lutte contre la violence. Ils recommandent aussi d'accroître la capacité des enfants à se protéger eux-mêmes et à mettre en œuvre une campagne panafricaine pour changer les attitudes et les comportements qui ferment les yeux sur la violence à l'encontre les enfants dans la société africaine.