À Bria, à l’est de la Centrafrique, un employé du bureau d’achat de diamant Badica décrit aujourd’hui un « secteur à plat ». Tout comme les collecteurs, les acheteurs centrafricains et étrangers travaillent au ralenti dans cette zone ravagée par la guerre, où les pierres, découvertes pour la première fois en 1914, constituent la principale richesse et se retrouvent au cœur des enjeux de pouvoir.
La Centrafrique est pourtant suspendue du processus de Kimberley - un régime de certification de l’origine des diamants bruts - depuis mai 2013, soit deux mois après le renversement du président François Bozizé par les rebelles musulmans de la Séléka. Même si le conseil de sécurité de l’ONU semble louvoyer à décréter un embargo sur l’exportation des « diamants du sang » de Centrafrique, aucune pierre ne peut être légalement exportée. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la situation économique du pays, miné par le conflit politico-militaire et sous perfusion des contrebandiers du diamant.
Abdoulkarim Dan-Azoumi rattrapé par le passé
Installée à Bangui, Badica est une société centrafricaine dirigée sur place par Mahamat Nour, l’un des frères d’un homme d’affaires prospère et autodidacte, Abdulkarim Dan Azoumi. Originaire de Bouar, dans l’ouest du pays, ce dernier a démarré dans la vente de cigarettes au détail avant de développer son business en famille dans les diamants et de fonder un groupe éponyme qui compte Badica ou encore la société aérienne Minair.
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