La présidente de transition a levé ce week-end l’immunité du ministre du Tourisme, Romaric Vomitiadé, accusé de viol sur une mineure de 16 ans à Yaloké. Cette décision met le ministre à la disposition de la justice dans une affaire qui remonte à fin janvier.
L’étau se resserre de plus en plus sur le ministre Romaric Vomitiadé. Pour la présidence, il ne faut pas perdre du temps « compte tenu de la gravité des accusations, la présidente a immédiatement instruit le Premier ministre, chef du gouvernement de la transition, de la levée de l’immunité du membre du gouvernement mis en cause pour permettre à la justice de mener les enquêtes destinées à faire toute la lumière sur cette affaire », a indiqué le communiqué de la présidence. « D’un côté nous voulons que la justice fasse son travail pour que l’opinion soit située sur cette affaire mais de l’autre, une personnalité sur qui pèse de telle accusation, ne saurait rester au gouvernement de la République. C’est indigne et cela ne peut honorer la République ni le concerné », a confié un conseiller de la présidente Catherine Samba-Panza.
L’acte reproché au membre du gouvernement remonterait à la nuit du 24 au 25 janvier 2015. De sources bien informées, l’affaire a éclaté deux semaines après parce que le ministre n’aurait pas tenu la promesse faite aux parents. « Quand les choses se sont passées, le lendemain, les deux parties ont eu des compromis. Je ne sais pas ce que le ministre a promis mais, il avait quand même promis faire un geste mais une fois à Bangui, les parents ont attendu en vain. C’est pour cette raison qu’ils ont contacté la radio Ndéké Luka (radio des Nations unies) pour dénoncer le ministre », a confié cette source.
Dans le cercle de la présidente, plusieurs voix s’élèvent pour réclamer le départ du ministre. Mais du côté de la primature, on préfère jouer à l’apaisement. « Les choses sont encore fragiles et ce n’est pas à la cheffe de l’État de les rendre plus fragiles encore. Le ministre est nommé parce qu’il était proposé par un groupe armé au nom de la cohabitation. Devant cette situation, nous voulons que le groupe puisse réagir afin d’éviter toute frustration inutile », a révélé un cadre de la primature.
Le ministre continue de clamer son innocence
La victime est actuellement à Bangui à la demande de la présidente Catherine Samba Panza. Elle a attesté les faits en direct sur les ondes de la radio onusienne Ndèkè-Luka. Le ministre Vomitiadé rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés. « Je ne reconnais pas avoir posé l’acte pour lequel je suis en ce moment attaqué dans la presse », a dit Vomitiadé. Pour lui « cette accusation est politique. Mes actions ministérielles ne plaisent pas à certaines gens. C’est la politique, vous savez tout est possible. Je suis arrivé à Yaloké dans le cadre des consultations à la base. C’est ce que j’ai fait de bout en bout », a-t-il ajouté. Et ce dernier a promis saisir la justice « pour offense à ma personne ».
Jamais une affaire de ce type ne s’est produite en Centrafrique, mettant en cause un ministre en fonction. À l'état actuel, la justice peut l’interpeller à tout moment.
Fiacre Kombo