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Centrafrique :la marche du vendredi 13 février 2015 fait débat
Publié le mercredi 18 fevrier 2015  |  Les Plumes de RCA
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Dans un communiqué laconique, plusieurs plateformes politiques et associatives avaient convié le vendredi 13/02/2015, leurs militants à une grande marche de protestation contre l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire du pays, ainsi que les derniers développements négatifs qui risquent d’enliser le processus politique et compromettre aussi bien la bonne tenue du Forum de la réconciliation nationale que celle des élections libres, justes, apaisées et démocratiques à venir. Il serait souhaitable de rappeler que ces plateformes sont composées de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT), de l’Alliance Citoyenne pour la Démocratie et la Paix (ACDP), du Collectif des Partis et Associations Politiques sans Plateforme (CPAPSP) et de l’Union des Partis Politiques pour la Renaissance du Centrafrique (UPPRC).

Les organisateurs de la marche espéraient pouvoir drainer une marée humaine le jour « J ». Déterminés à faire feu de tout bois pour marquer leur unanimité contre les maux qui gangrènent la société Centrafricaine, ils mirent les bouchées doubles pour atteindre leurs objectifs. Estimant que la réussite de la manifestation passait nécessairement par une grande sensibilisation, ils ont alors misé sur un tapage médiatique en actionnant presque tous les supports médiatiques notamment les réseaux sociaux, la presse écrite, les différentes stations radios et la télévision, afin de rameuter un nombre considérable de manifestants.

Qu’à cela ne tienne, les leaders de ces diverses plateformes craignaient qu’une faible mobilisation puisse transformer la manifestation en eau de boudin. Il est évident qu’il y’ avait un enjeu de popularité derrière chaque leader politique ou associatif. Ce qui revient à dire que chaque état major politique ou associatif devait démontrer sa capacité de mobilisation surtout que les prochaines échéances électorales approchent à pas de géant. L’occasion faisait le larron pour que ces leaders, considérés comme des figures de proue, des challengers incontestés puissent mobiliser une foule de Centrafricains dans la rue.

Hélas ! La mobilisation était tellement faible que la popularité des organisateurs pourrait en pâtir. D’un côté les initiateurs de la marche parlent de 500 manifestants, de l’autre la police évoque plutôt le chiffre 200. Patatras ! Même le concert d’un musicien centrafricain aurait réuni plus de monde. Au delà de cette faible mobilisation, les manifestants étaient hués et interpellés nommément par les observateurs et autres curieux. Ils scandaient des mots hostiles aux organisateurs de l’événement. Tout se passait comme s’il y’ a un désamour entre la population et les hommes politiques centrafricains.

Outre cette situation de fait, on a même l’impression que l’environnement sociétal centrafricain est entrain de disgracier toutes les personnalités politiques qui prétendent au fauteuil présidentiel. Il est grand temps que les hommes politiques se soucient des attentes du peuple centrafricain car la marche du Vendredi 13/02/2015 aura démontré à quel point les deux entités (peuple et politique) ne sont pas sur la même longueur d’onde. A travers les mots contre les maux, nous parviendrons in fine à placer les attentes du peuple centrafricain au cœur du débat national.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
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