Politique
Centrafrique: Les godobes mettent a nu l’ancien ministre Tchadien de la Seleka Ousmane Mahamat
Publié le jeudi 19 fevrier 2015 | Centrafrique Libre
© Autre presse par DR
Des forces de la Seleka |
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Les chefs des Anti balaka Andjilo, Emotion Namsio croupissent actuellement dans la célèbre prison de Ngaragba tandisque leurs homologues Séléka continuent de circuler librement à Bangui, à Bambari ou à Birao. Un chef criminel de la Séléka et pas des moindres a été mis en déroute hier au PK0, au coeur de la capitale par les « Godobés » ou enfants de la rue qui se battent depuis deux ans les mains nues contre les fossoyeurs de la république. L’ancien ministre tchadien de la Séléka Ousmane Mahamat Ousmane est à l’origine d’un fait divers qui a eu le don de réveiller les vieux démons de la tragédie centrafricaine.
Mardi 17 février 2015, il était 12H30. La scène se passe au PKO devant l’immeuble qui abrite le siège commercial de l’entreprise de téléphonie MOOV à moins de 200mètres du palais de la renaissance.Une voiture conduite par un homme de retour d’Eco Bank tombe en panne. Celui-ci demande à la foule massée à cet endroit de lui porter secours. Les Godobés qui vivent de la mendicité à défaut d’une prise en charge de l’Etat ou d’un travail descends, interviennent.
Notons que ceux-ci sont devenus des laveurs de voitures au centre ville où ils n’hésitent plus à proposer des services aux usagers. Cette panne apparaissait donc comme un pain bénit pour les « Godobés » qui allaient glaner dignement quelques francs de CFA.
Mais lorsque ces jeunes s’approchent de la voiture, ils découvrent les visages des gens qui furent leurs bourreaux et assassins sous l’éphémère règne de Djotodia. Ils décident de se faire justice eux- mêmes à l’image de l’anarchie qui règne dans ce pays où les institutions ont totalement failli depuis le coup d’Etat de 2013. Les jeunes engagent un bras de fer avec les occupants de la voiture parmi lesquels le préfet de la Ouaka mis en cause dans les nombreuses tueries perpétrées par la nébuleuse Séléka à Bambari et aux alentours.
Les assassins de la Séléka finissent tout de même à se tirer d’affaire grâce aux soldats de la MINUSCA qui les ont conduits dans le palais de la renaissance pour échapper à la justice populaire. Des objets curieux attirent l’attention des jeunes. Ils ouvrent la voiture et découvrent des armes et quelques munitions. Un gendarme centrafricain qui se trouvait sur les lieux veillait arme en mains sur ces derniers.
Quelques minutes plus tard, un véhicule armé de la Séléka arrive sur lieux. Un des occupants surarmé pointe le gendarme et le désarme. Un autre militaire centrafricain tente de s’interposer en vain. Les soldats de l’ONU passent en action pour mettre fin à cette scène digne d’un film hollywoodien.
Les vigilants « Godobés » mettent le feu et la voiture d’ Ousmane Mahamat Ousmane s’embrase en quelques minutes. On déplore aucun mort. La nouvelle de cet incident s’est aussitôt transporté dans toute la ville de Bangui où la psychose est à son comble ces derniers jours.
Le préfet de Bambari Abakar Ousmane qui avait été mis en cause par le président du CNT Nguendet dans les multiples exactions qui ont eu lieu dans cette ville était présent. En tant que ressortissant de la Ouaka et président du CNT(parlement de la transition,) il avait réclamé en vain la tête de ce dernier.
Choquée la foule attend selon les propos recueillis sur les lieux de l’incident que le gouvernement mette la main sur ces malfrats et qu’ils soient traduits devant les tribunaux pour détention illégale des armes de guerre.
Autres voeux du microcosme centrafricain, le désarmement forcé du KM5 et l’arrestation et le transfèrement des chefs Séléka à la prison de Ngaragba.
Bangui, Wilfried Maurice SEBIRO
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