L’insécurité en RCA est une équation bien connue, les groupes armés. La liberté laissée à ces groupes armés sur le terrain est permissive de développement de leurs actes, de l’élargissement de leurs champs d’actions et de renforcement de leurs positions dans les zones qu’ils occupent et contrôlent. Pour réalité, la ville de Kaga-bandoro, cette ville économique du centre-nord est assiégée et écrasée et une population meurtrie malgré la présence des forces Pakistanaises et marocaines qui s’y trouvent et qui cohabitent en communion avec ces éléments armés : « on dirait ceci, si tu ne me touches pas, je ne te touche pas ».
La population de Kaga-Bandoro est regroupée et entassée sur elle même à l’aérodrome et elle ne peut plus aller travailler ses champs, piétinés et détruits par les bétails des peuhls armés jusqu’aux dents. La violence des peulhs armés sur la population paysanne locale est effroyable. Les peuhls, ceux qu’on les appelle « Mbarara » sont un réel danger, ils chassent les paysans de leurs champs. Ils ont vidé des villages entiers de BOTO, GAZAKARA et FÀH à 25 kms du centre. Même certains habitants de MBRÈS sont descendus à Kaga-Bandoro centre pour y trouver refuge. La situation de la NANA-GRIBIZI dans son ensemble est à la fois déplorable et pitoyable.
La RCA est rentrée dans le cycle du grand banditisme, une méthode qui prend de l’ampleur qu’est le braquage à mains armées et en plein jour. D’un autre côté, les tueries, décapiter et éventrer les victimes sont devenues plus que jamais des faits divers. Plus de mots pour qualifier de telles barbaries du moyen-âge où l’homme était encore cannibale.
Aujourd’hui les malfrats n’ont plus peur d’opérer ; ils posent leurs actes à visage découvert. Hier, c’est dans l’enceinte de l’université et non loin de la Primature, qu’ils ont fait la démonstration de leurs forces, parce qu’ils savent que rien ne leur arriverait, ils avaient la liberté. Les malfrats ont pris leur butin et sont repartis comme ils sont venus.
Un jour avant, plus d’une dizaine de personnes ont été tuées, décapitées et éventrées. Les criminels eux aussi n’ont été inquiétés. Et dire que ces crimes sont le fait des hommes. La limite de l’insupportable est atteinte.
Les éléments de la FACA sont relégués au bas de la société et négligés. Chaque matin ils se pointent au grand rassemblement au camp KASSAÏ et à 10h ils rentrent à la maison.Dans ces conditions, il nous est difficile de penser que les FACA seront opérationnels d’ici demain.
Face à l’insécurité, notre seul moyen est la force internationale, il n’y a pas d’autres voies.Si cette force internationale ne s’implique et ne s’applique pas dans la restauration de la sécurité et l’autorité de l’Etat, la RCA est loin de finir la crise. Les forces internationales doivent agir et se faire respecter. Si non à quoi sert leur présence.
De tout ce que nous disons, nous voulions dire, les individus armés ne sont pas prêts de déposer leurs armes. A cause de l’insécurité, les consultations à la base pour le Forum de Bangui n’ont pas été sérieusement formulées, elles ont été bâclées pour la plupart car les consultants ont été pressés de quitter les lieux. Si des décisions de cessation des hostilités et de désarmement sont prises il nous faudra des forces pour les faire respecter et réaliser les opérations de désarmement, à ce niveau de questionnement il faut bâtir la FACA.
En tout état de cause, la présence des forces internationales ne doit pas constituer un blocage au rétablissement de notre armée nationale, ni le blocus sur les armes à la RCA. Il faut notre armée nationale à côté de la force internationale. C’est aux FACA d’être sur le terrain appuyés par les forces internationales. C’est cette méthode de travail conjuguée avec les FACA qui nous portera à la victoire. Et nous croyons.
Robert ENZA, Entrepreneur politique.