Les violences en République de Centrafrique ont obligé des dizaines de milliers de personnes à fuir depuis le début de l'année pour échapper aux tueries, aux viols et aux pillages, a indiqué mardi le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR).
Quelque 30.000 personnes ont fui leur domicile et ont cherché refuge ailleurs dans le pays depuis le début de l'année, et plus de 20.000 se sont réfugiées en République démocratique du Congo voisine depuis décembre, a indiqué à Genève une porte parole du HCR, Mme Karin de Grujil.
"C'est l'anarchie la plus totale et la population se trouve prise au milieu', a souligné Mme de Grujil.
Depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka, qui a depuis abandonné le pouvoir sous la pression internationale, la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent opposant milices principalement chrétiennes, les anti-balaka, aux rebelles Séléka essentiellement musulmans.
Les dernières violences sont liées aux mouvements saisonniers de bétail et elles opposent les éleveurs, les fermiers locaux et les anti-balaka, a expliqué la porte parole du HCR.
"Les populations locales se retrouvent au milieu de ces violences et voient leurs maisons brulées, ce qui ne leur laisse pas d'autres choix que de fuir car s'ils restent ils risquent d'être torturés ou tués et les femmes d'être violées", a précisé la porte-parole.
Au total quelques 873.000 personnes ont été déplacées par les violences en Centrafrique, en majorité depuis le paroxysme de la crise en décembre 2013, dont près de la moitié se sont réfugiées dans les pays voisins, le Tchad, le Cameroun, la République démocratique du Congo et le Congo, selon le HCR.