Les officiers généraux, supérieurs et sous-officiers ont fait mardi au gouvernement de la transition que dirige Mahamat Kamoun une vingtaine de recommandations. Ils entendent ainsi redorer le blason de l'armée nationale afin de redonner confiance au peuple et la faire participer au décollage économique de la République Centrafricaine (RCA).
Les recommandations ont été émises à l’occasion de la clôture de l'atelier de deux jours sur la mise en place des stratégies de sortie de crise qui s’est tenu au Conseil national de transition (CNT, le parlement provisoire).
Parmi les 19 recommandations, figurent l'implantation des casernes, des poudrières et magasins d'armes par textes de loi, la mise en place d'un organe technique du pilotage de l'embargo, l'opérationnalisation des Forces armées centrafricaines (FACA) dans un délai raisonnable, l'intégration des ex-combattants conformément aux critères légaux et en harmonie avec les normes internationales, la restitution des équipements militaires saisis et confisqués par les pays voisins.
La ministre d’Etat en charge de la Défense nationale, Marie Noëlle Koyara, se réjouit de l’engagement des forces de défense et de sécurité à appuyer les forces internationales dans le processus du rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire. « Le fait de voir nos forces aux côtés de la population avec les autres forces opérationnelles sera un très grand réconfort et surtout une grande valeur qu’on va donner à la République Centrafricaine », a-t-elle expliqué.
La ministre Koyara souhaite voir l'application de ces recommandations dans un bref délai. « Un pays a une grande valeur à partir de ses forces armées. On se donne bientôt rendez-vous dans la mise en application de ces recommandations ».
Les officiers généraux, supérieurs et sous-officiers estiment que l'embargo imposé par la communauté internationale est une mesure favorable pour le peuple centrafricain. « Les mesures qui ont été prises par la communauté internationale étaient salutaires. Beaucoup d’armes étaient dissimulées dans les quartiers et ces armes n’ont pas fait bon usage », a fait remarquer le lieutenant-colonel Ghislaine Léa Yangongo, chef de mission en matière de la réforme du secteur de sécurité au ministère de la Défense, soutenant que de nombreuses armes circulent sur le territoire national et ne sont pas utilisées dans les normes.
« Il était clair que la communauté internationale prenne des mesures. Ensemble, nous avons réfléchi pour mettre en place des stratégies afin de ramener la plupart de ces armes dans nos casernes en vue de les utiliser au profit de la population centrafricaine », a ajouté le lieutenant-colonel.
La rencontre a regroupé plus de 70 cadres de l'Armée nationale, des autorités de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca), des responsables de la Sangaris, de la Force européenne (Eufor-RCA) et ceux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).