Le Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) s’oppose au regroupement des partis politiques à travers des réunions de concertation initiées par le Parti de l’Unité Nationale. Ces réunions ont pour but de réfléchir sur la situation sécuritaire de la Centrafrique, selon les initiateurs.
COMMUNIQUE DE PRESSE
A l’initiative du Parti de l’Unité Nationale (PUN), deux réunions de concertation, regroupant plusieurs formations politiques, se sont tenues, respectivement les samedi 17 et 24 février 2015 dans la salle de conférence de la Faculté de Théologie (FATEB) à Bangui.
L’objectif avoué de ces rencontres entre les partis politiques centrafricains, selon les organisateurs, est d’une part de réfléchir sur la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays et d’autre part appuyer la transition en cours en République Centrafricaine.
Le PUR se félicite que des leaders politiques centrafricains aient enfin compris la nécessité de se rassembler, de se pencher sur les problèmes cruciaux afin d’entrevoir l’avenir de notre pays.
Toutefois, le PUR tient à relever que la face cachée de ces initiatives n’honore pas la classe politique centrafricaine que nous voulons responsable et visionnaire.
De ce fait, nous dénonçons la manipulation qui entoure cette dynamique tant louable. Il est établi que cette initiative est pilotée de loin par les autorités de la transition dont la vice présidente du Conseil National de Transition qui voudrait profiter de la situation actuelle pour créer les conditions afin de rester dans le circuit du pouvoir.
Cette manière d’agir est une insulte vis-à-vis du peuple centrafricain qui est l’unique victime dans la crise militaro-politique déclenchée par la Séléka, laquelle crise a profité et continue de profiter aux bourreaux de la République.
Le PUR s’oppose à toute tentative de caporalisation de la classe politique dans le but de satisfaire les besoins politico-grégaires d’un certain nombre de leaders qui, hier, ont collaboré avec des rebelles pour se hisser, aujourd’hui, à un certain niveau de responsabilité dans la chose publique.
Le PUR note que le plus important aujourd’hui, n’est pas de créer une caste (coordination) au sein de laquelle la quasi-totalité des formations politiques se retrouverait pour discuter afin d’appuyer la transition en cours dont les limites ne sont plus à démontrer.
Le PUR rappelle au uns et aux autres que l’échec de la transition dirigée depuis le 23 janvier 2014 par Catherine Samba-Panza n’est un secret pour personne en Centrafrique moins encore pour les hommes politiques.
Le PUR s’oppose à toutes les démarches visant à conduire la classe politique à avoir une seule idée autour des questions fondamentales qui touchent l’intérêt national du peuple centrafricain.
Il n’est plus question aujourd’hui de soutenir une équipe qui a échoué dans une mission précise que la nation lui a confiée à un moment aussi critique que le pays traversait.
Tout en louant l’idée de rassemblement des leaders politiques, le PUR précise qu’il est essentiel que l’ensemble de la classe politique se penche sur des questions nationales qui s’articulent autour de l’après aout 2015 (vide constitutionnel avenir), le rétablissement de la sécurité et la relance de l’économie.
Nous proposons que des réflexions soient menées afin d’éviter que l’extérieur puisse venir s’imposer aux Centrafricains lorsque, les élections étant intenables à la date prévue, la médiation et la communauté internationale viennent nous imposer une démarche qui ne scie pas au cadre, la réalité et les attentes du peuple comme cela a été le cas depuis mars 2013.
Par la même occasion, le PUR appelle la médiation internationale à faire preuve de sérieux dans le traitement du dossier centrafricain car depuis très longtemps, c’est avec sentiment fondé sur l’amitié et la confrérie que la médiation traite du dossier centrafricain, ce qui ne permet pas d’avoir les résultats escomptés pour relever le peuple centrafricain meurtri à cause de l’amateurisme et la gourmandise politique de plusieurs de ses cadres politiques qui aujourd’hui font tout pour se maintenir ou revenir au pouvoir.
Fait à Dar Es Salaam le 26 février 2015
Pour le président du parti
Eddy-Symphorien Kparékouti