La Coordonnatrice humanitaire principale, Claire Bourgeois, a conduit du 26 février au 02 mars, une mission conjointe dans les préfectures de Mambere Kadéi et Sangha Mbaéré pour analyser la réponse humanitaire et les besoins prioritaires dans les régions.
Les Représentants des agences onusiennes UNICEF, UNHCR et OCHA ainsi que ceux de ECHO et de la plateforme des ONG nationales ont accompagné la mission. Les différentes rencontres avec les autorités locales des préfectures, les personnes déplacées, les communautés d’accueil et les acteurs humanitaires intervenant dans les zones, ont permis d’apprécier une stabilité relative grâce à l’engagement de l’autorité de l’Etat dans chacune des villes visitées et le renforcement d’activités humanitaires ainsi que les initiatives locales telles que les groupements. Mais il reste encore beaucoup à faire pour lutter contre l’impunité, assurer la liberté de mouvement et la restitution des biens et ceci représente les défis majeurs auxquels le pays et la communauté internationale doivent faire face pour changer de donne.
«Contrairement aux zones de Kaga Bandoro, Bambari, Kouango où les violences sont cycliques, la ville de Nola a permis déjà d’améliorer la circulation de la population musulmane enclavée et travaille pour une restauration de la paix, une relance économique et une reprise des petits groupements agricoles et de l’élevage. A Berberati, l’autorité met tout en œuvre pour repondre aux soucis des personnes déplacées au niveau de l’Evêché afin de créer des conditions leur permettant de retourner dans les quartiers. Un travail s’effectue en coordination avec la Minusca, la population et les déplacés pour renforcer la compréhension mutuelle et le retour de ces derniers dans leur quartier d’origine.
Quant à Carnot, de récentes initiatives de rencontre avec le Sous Prefet, démontrent le souci de trouver de solutions pour les déplacés qui sont depuis plus d’un an à l’Evêché. En outre, les peulhs qui sont également sur le site, expriment la même requête que certains de ceux de Yaloke, de pouvoir rejoindre les leurs en toute sécurité.
La coordinatrice humanitaire rappelle que les principes de base de la liberté de choix et de liberté de circuler de tout citoyen centrafricain soient respectés.
Toutefois, le prolongement de la cohésion sociale est l’accès aux services sociaux de base. Les acteurs humanitaires vont soutenir les efforts du Gouvernement pour renforcer ces services et ainsi de contribuer à la réintégration des déplacés dans leurs quartiers. Ils ont également souligné l’importance de poursuivre toutes les initiatives en faveur de l’intégration des enfants soldats afin de leur redonner l’espoir et d’intensifier les actions pour la réunification des enfants séparés.
«L'action humanitaire en elle seule, n’est pas suffisante. Les projets de médiations d’urgence, de cohésion sociale et de développement sont d’autant de projets indispensables pour renforcer la stabilisation. Les radios communautaires sont d’autres exemples d’initiatives qui aident chaque citoyen à connaitre ses droits et ses devoirs», a ajouté Mme Bourgeois.
La mission appelle toutes les parties impliquées à respecter les droits des citoyens, à respecter l’accès à l’assistance humanitaire et à poursuivre les efforts pour que le retour volontaire devienne une réalité.
La République centrafricaine continue de faire face à une crise humanitaire de grande ampleur. Près d'un million de personnes ont été déplacées et 2,7 millions, plus de la moitié de la population, sont dans le besoin d'une assistance immédiate.