Une délégation du Conseil de Sécurité est attendue le 10 mars prochain à Bangui pour une visite de deux jours, a annoncé mercredi le Porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), Hamadoun Touré.
« Il s’agira d’examiner l’évolution de la situation sur le terrain, six mois après le déploiement de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) qui a pris la relève de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA), le 15 septembre 2014 », a ajouté le porte-parole.
L’objectif est de réaffirmer l’intérêt de la Communauté internationale pour la RCA et de confirmer l’appui constant du Conseil de Sécurité des Nations Unies afin de contribuer à mettre fin à la crise et de restaurer une paix durable en Centrafrique. Durant leur séjour, les membres du Conseil de Sécurité auront des rencontres avec les autorités centrafricaines et des représentants de la société civile.
Evoquant les activités du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la République centrafricaine et chef de la MINUSCA, Babacar Gaye, le Porte-parole a rappelé sa récente visite à Bossangoa, dans la Province de l’Ouham, pour maintenir le contact avec le terrain et évaluer la situation sur place.
Ainsi, le chef de la MINUSCA a pu mesurer les défis de la restauration de l’autorité de l’Etat et de l’emploi des jeunes dans cette localité. Selon le Porte-parole, « conformément aux moyens et au mandat de la Mission, le Représentant spécial a donné des instructions aux services compétents pour que des initiatives hardies soient prises afin de répondre aux préoccupations soulevées par l’Administration et les populations lors des rencontres qu’il a tenues avec elles ». Suite au déplacement d’une partie de la population de l’Ouham, le Représentant spécial a plaidé pour la réconciliation nationale et la cohésion sociale avec le retour de la communauté musulmane qui avait quitté Bossangoa lors de la crise.
Toujours dans le cadre de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale, le Représentant spécial a participé à l’ouverture du symposium des femmes centrafricaines, préparatoire au Forum national de Bangui. Sur ce point, le Porte-parole de la mission a cité le Représentant spécial qualifiant la rencontre « d’évènement réconfortant car marquant la mobilisation des femmes centrafricaines dans la résolution de la crise profonde que traverse leur pays et, à la suite des consultations populaires, il donne corps au Forum de Bangui ».
Pour le chef de la MINUSCA, le Forum de Bangui constitue la dernière étape du processus de paix et de réconciliation lancé en juillet 2014 à Brazzaville et les Nations Unies font de ce processus de paix, la colonne vertébrale de leur Mission déployée dans ce pays.
Par rapport à la parole donnée à la femme centrafricaine pour la résolution de la crise, le Porte-parole a indiqué que pour Babacar Gaye, « la Mission se félicite de cette initiative eu égard notamment à la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité sur les femmes, la paix et la Sécurité, qui engage tous les Etats parties à impliquer les femmes dans tout processus de négociation de la paix, de gestion des conflits et de reconstruction nationale post-conflit ».
Abordant le dossier des consultations populaires, le Porte-parole a exprimé la « satisfaction de la Mission car elles ont atteint un niveau de déploiement de 88,9 pour cent et un niveau d’exécution de 78,9 pour cent » et encouragé leur déroulement ».
A titre de rappel, les consultations populaires, débutées le 26 février 2015 à Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, ont pris fin le 02 mars 2015 dans cette zone. Durant cette période, les sous-préfectures de Bakala, d’Ippy et de Grimari ont accueilli les opérations. Dans le but de permettre à tous les Centrafricains de faire entendre leurs voix, de prochains déploiements sont prévus dans les préfectures de la Nana-Gribizi (Kaga-Bandoro) de la Basse Kotto (Alindao) du 4 au 6 mars 2015 et de la Vakaga (Birao) le 5 mars 2015.
Pendant ce temps, à Bangui, les travaux de l’atelier de restitution à la base se poursuivent. Les rapports sont établis au fur et à mesure que s’achèvent les consultations.
A propos du processus électoral, la MINUSCA travaille à la sécurité des élections qui reste un aspect clé du scrutin qui en conditionne le bon déroulement et la crédibilité. C’est ainsi que les composantes de la Mission se sont rencontrées la semaine dernière pour faire le point des plans et matrices d’opération. Selon le Porte-parole, « les différentes parties ont discuté de plusieurs sujets, notamment la reconnaissance des lieux, la cartographie des bureaux électoraux, la cartographie des menaces au processus électoral, la cartographie des incidents et la division des responsabilités de sécurisation des élections entre toutes les parties prenantes ».
Dans le même esprit, la MINUSCA a organisé une séance de travail avec l’Autorité nationale des élections (A.N.E) pour expliquer et apprécier les détails et modalités du projet d’appui au cycle électoral Centrafricain (PACEC) ) et du Basket Fund. Cette session a permis à l’A.N.E une appropriation des responsabilités durant chacune des étapes du processus électoral.
Au chapitre de la protection des droits de l’Homme, le Porte-parole a informé de la libération obtenue par la MINUSCA de 3 enfants enlevés par les anti-balaka de Bambari. Ceux-ci, a-t-il précisé, reprochaient à la mère de ces enfants d`être une sorcière.
Citant les chiffres des violations et abus perpétrés essentiellement par les anti-balaka et les ex-Séléka, Hamadoun Touré a déclaré que « nous avons noté aussi bien à Bangui qu`à l`intérieur du pays 2 cas d`atteinte au droit à la vie, 12 cas d`atteinte au droit à l`intégrité physique et à la sécurité des personnes, 1 cas d`enlèvement et 1 cas de traitements cruels inhumains et dégradants ».
Abordant le volet judiciaire, le Porte-parole a signifié que la MINUSCA suivait attentivement la grève d’avertissement de trois jours commencée mardi par les magistrats qui menacent de prolonger leur mouvement si leurs revendications n’étaient pas satisfaites. Il a ajouté que « la MINUSCA, qui a rencontré les intéressés, fait observer que le mouvement de grève va paralyser le fonctionnement de la justice pénale. Pour cela, la mission va continuer à travailler avec le Gouvernement pour trouver un dénouement heureux à ce problème ».
Intervenant au point de presse, le Porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Adolphe Manirakiza, a informé les journalistes de la venue en Centrafrique du Conseiller Militaire Adjoint au Département des Opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies, le Général Major Adrian Foster. Cette visite a pour but de se rendre compte de la situation sécuritaire sur le terrain et des conditions de travail des Forces de la MINUSCA et a débuté ce 03 mars par le secteur Ouest à Bouar.
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