Le parti de l’ancien président François Bozizé n’arrive pas à se débarrasser de l’ombre de ce dernier. C’est par le nom de ce dernier que les cadres actuels de cette formation politique continuent de jurer. Pour eux, le seul digne de représenter le parti à la prochaine présidentielle reste François Bozizé qui est bloqué sur plusieurs plans. Comme si l’histoire de 2005 est en train de se répéter sauf que François Bozizé a changé de rôle. Les Centrafricains se souviennent que deux années après le coup d’Etat de François Bozizé en mars 2003, la question des élections s’était posée.
A l’époque, Ange Félix Patassé qui était chassé du pouvoir deux plutôt, cherchait par tous les moyens à se présenter à ces élections. Le MLPC, parti que de l’extérieur, Ange Félix Patassé contrôlait depuis Lomé, ne cherchait pas à se trouver un représentant à la présidentielle de 2005 à laquelle le tombeur du MLPC était candidat.
Tout était fait à l’époque pour que le chef incontestable du MLPC n’ait le droit de revenir au pays. Malgré que la présence réclamée de Patassé, aux concertations tenues en ces temps là, le pouvoir ne s’était pas laissé faire. Résultats, le MLPC n’a pas pu donner caution à quelqu’un pour le représenter à la présidentielle de 2005 que François Bozizé remporte face à Ziguelé, un militant du MLPC et dernier premier ministre du régime, qui a décidé de se présenter comme indépendant.
A voir les choses de prêt, c’est le même scénario qui est en train de répéter avec un François Bozizé dans le rôle de Ange Félix Patassé. En effet, même si l’ancien président, n’insiste pas et ne fait pas de bruit comme Patassé entre 2003 et 2005, François Bozizé veut se présenter à la prochaine présidentielle, celle qui va sanctionner la fin de la transition qui a été lancée depuis la chute de son régime par la Séléka.
Malgré la volonté de ce dernier d’être le porte flambeau du KNK, il y a plusieurs obstacles volontaires ou non qui bloquent cette détermination. Le premier et le plus sérieux obstacle est le mandat d’arrêt national lancé contre François Bozizé sous le règne de la Séléka, lequel mandat Catherine Samba-Panza, chef d’Etat de la transition a menacé d’exécuter si le chef du KNK foulait le sol centrafricain. Dans ces conditions, il est difficile que l’ancien chef d’Etat, malgré sa ferme volonté d’aller à la présidentielle, puisse descendre à Bangui et sillonner la République Centrafricaine pour solliciter le soufrage du peuple. Ange Félix Patassé a connu ce genre de réalité en 2005 lorsqu’il s’agissait pour lui de revenir se présenter à la présidentielle avec la bénédiction de son parti le MLPC qui l’attendait.
En second lieu, les adversaires de François Bozizé n’ont pas de sommeil depuis qu’ils entendent parler du retour de ce monsieur. Ceux-ci multiplient les manœuvres pour convaincre les décideurs actuels que la présence de François Bozizé est un danger pour la stabilité de la RCA. Tout ceci pour le pas qu’ils n’aient pas affaire au chef du KNK pour le compte des élections futures.
Ce sont ces obstacles que le KNK affronte pour espérer décrocher le retour de François Bozizé qui semble être la seule carte que cette formation compte jouer pour la présidentielle prochaine. Au micro de nos confrères du RJDH, dans l’émission « Actualité et Nous » du mercredi 25 février, le secrétaire général par intérim du KNK, Bertin Bea a affirmé que « Bozizé est le meilleur candidat du KNK et nous travaillons pour cela. Il n’est pas question d’entrevoir autre chose à l’heure actuelle ». Au KNK, on compte sur le forum de Bangui pour contre carrer les obstacles.
Comme le MLPC en 2005, le KNK en 2015 fait tout pour que François Bozizé revienne pour être son candidat. Le MLPC a tout fait en 2005 mais, l’objectif n’a pas été atteint. Alors il y a de forte chance que le KNK n’obtienne le retour de François Bozizé et surtout sa participation à la présidentielle qui va suivre. Aujourd’hui, il y a tant de pesanteurs objectives ou non sur le retour et la participation de cet ancien président à la présidentielle future même si Bozizé n’est pas que blanc ni que noir. A cette allure, le KNK risque d’être absent à la prochaine présidentielle comme le MLPC en 2005. Mais comme Ziguelé en 2005, l’ancien premier ministre Archange Faustin Touadéra pourrait sortir sa carte contre la volonté de son parti le KNK.
Sylvestre. S