Ce sera une erreur funeste de croire que le forum de Bangui apportera une solution efficace de sortie de crise. Le combat n’est pas dans le forum. Le mot combat ici est une transposition et exprime sans ambiguïté une situation d’antagonisme entre l’Etat et l’insécurité dont les milices armées et disséminées dans le pays sont le vecteur.
L’heure n’est plus à la parole, il sera passé bientôt de 2 ans que nos cœurs sont remplis de souffrances, que nous appelons à la paix sans succès. Ça suffit il faut passer aux actes.
Aujourd’hui, l’insécurité est l’ennemi N°1 de la RCA et le déstabilisateur N° 1 de l’Etat. L’insécurité empêche l’Etat de reprendre en mains l’administration du territoire en déployant ses agents administratifs dans toutes les provinces. Il faut employer des moyens forts et des méthodes musclées car force reste à la loi. Chacun de nous doit mettre sa personne et sa puissance sous la direction de la loi. Et l’Etat qui assure la volonté politique générale doit assurer aux citoyens la sécurité et la justice.
L’insécurité n’est pas de gaieté, c’est une violence qui sévit, une force hors-la-loi, très néfaste à la vie sociale. Aujourd’hui mettre « les mots sur les maux » n’aurapas d’effet face aux souffrances des populations. Il faut dresser en face de cette insécurité une force de sécurité proactive, active et réactive.
On ne peut pas parler de dialogue dans l’insécurité et dans l’injustice. La sécurité repose sur la justice et vis versa. Il faut faire un vide autour de soi et retrouver un cœur apaisé pour prendre la parole et exprimer ce que l’on ressent. Il faut la sécurité et la justice. La cloche de la justice doit résonner partout dans la cité comme le cri du coq au réveil.
La moitié de notre population vit à l’extérieur depuis que la violence a explosé le 24 mars 2013. Beaucoup de nos compatriotes vivent encore dans la brousse. Ils sont coupés de toute vie. La joie n’y est pas. Le cœur non plus. Même si Bangui a le cœur qui bat, c’est un cœur maladif.
Organiser un forum dans ces conditions où les plus concernés seront absents, où les victimes ne seront là, où des aventuriers vont monter au créneau pour accoucher leurs élucubrations, n’est pas sans conscience. Mais trouver un consensus partagé par tous dans ces conditions, relève de ce que nous appelons « vouloir tirer un serpent boa de son trou par la queue ». Allons d’abord à l’essentiel: c’est la sécurité.
C’est dans les habitudes des partis politiques, des associations et les soi-disant sociétés civiles, « des prostitués », dese mettre en première ligne pour profiter des situations politiques.
A Brazzaville tous les participants ont reçu une enveloppe. De retour à Bangui, ils ne sont pas battus pour défendre la décision prise. Ils se sont vite replacés et alignés pour le forum de Bangui, une autre occasion de percevoir des per diem. Même ceux qui n’ont pas été à Brazzaville, certains ont été reçus et corrompus. Voilà comment ça marche.
Nairobihood a ramené Djotodia et Bozizé sur l’accord de Brazzaville, la décision de cesser les hostilités sur le territoire. Mais à qui,il reviendrait le rôle de faire respecter cette décision ; les milices doivent s’exécuter d’elles-mêmes ou aux forces conventionnelles de désarmer et faire respecter ?
Ce qui veut dire que le consensus d’arrêter les exactions sur tout le territoire est atteint. Il faut faire respecter cette volonté générale soutenue par la communauté internationale.
Quand une décision d’agir est prise, elle devient un commandement, personne ne doit plus venir à l’encontre de cette décision.
Il n’y a pas de zéro insécurité, mais affaiblir sa force au point de la rendre inactive est possible. L’insécurité est un handicap sérieux à l’économie et à l’investissement étranger. L’insécurité chasse le blé alors que la population a besoin du blé pour vivre.
Créons d’abord les conditions propices voire idoines à un vrai débat de société que celui qu’on veut nous faire croire sous une transition perdue comme un bateau sans barges perdu en plaine mer.
Robert ENZA, Entrepreneur leader politique