En Centrafrique, les consultations populaires à la base ont depuis ce week-end pu atteindre la dernière zone du pays qui leur était restée fermée : l’extrême nord-est. Une équipe de facilitateurs a en effet pu se rendre à Birao, dans la préfecture de la Vakaga. Pour les Centrafricains, ces consultations ont été l’occasion de s’exprimer sur les causes de la crise et les moyens d’y mettre fin.
Plusieurs points ont déjà été soulevés par les populations lors de ces consultations. Deux mots reviennent souvent : la sécurité et la paix. A Bria, par exemple, dans l’est, la population a demandé un cantonnement des combattants ex-Seleka. Un cantonnement qui doit être accompagné par la communauté internationale, pour éviter que le dénuement des ex-rebelles ne conduise au racket de la population.
C’est une mesure capitale pour Placide Mokosseama, un membre de la société civile de Bria : « Il y a eu une dispersion des membres de la Seleka après qu’ils ont été délogés des bâtiments administratifs par la Minusca et Sangaris. Ils se sont dispersés même dans les villages périphériques. La population est très inquiète et demande que la Seleka soit cantonnée et prise en charge par la Minusca. »
L’inquiétude des réfugiés
De nombreux réfugiés des pays voisins ont également demandé la mise en place, avant de pouvoir rentrer, d’un processus de DDR (Démobilisation, désarmement, réinsertion) pour neutraliser les groupes armés. Une préoccupation que comprend très bien la ministre de la Réconciliation nationale, Jeannette Dethoua : « Beaucoup de réfugiés réclament que le DDR devienne une réalité et que l’on puisse désarmer de gré ou de force tous les porteurs d’armes illégales afin de leur permettre de rentrer et de vivre paisiblement en République centrafricaine. »
A Kaga Bandoro, au nord, les consultations ont évoqué les problèmes de sécurité alimentaire, comme l’explique Eloi Anguimaté, le « ministre résident » qui a conduit les deux jours de consultations sur place la semaine dernière : « C’est une population qui a peur. Les semences ont été consommées ou détruites. Les champs ont très souvent étaient piétinés par les bœufs qui sont en transhumance et la famine menace cette région. »
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