Après sa déconvenue pour être le président de la transition il y a un an, le fils de l’ancien président Ange Patassé veut suivre les traces de son père en annonçant sa candidature, cette fois-ci pour les présidentielles à venir.
C’est le 8 mars dernier, à Berbératin lors de la célébration de la Journée Internationale de la Femme que Sylvain Patassé a fait son “coming out” politique.
Voici l’intégralité de son discours de candidature.
“Centrafricaines,
Centrafricains,
Chers Compatriotes,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Mes chères mamans et sœurs,
Avant d’entamer mes propos, permettez qu’on observe une minute de silence en mémoire de toutes les victimes des crises successives et multiformes qu’a connues notre pays.
Je vous remercie.
Je tiens particulièrement à vous témoigner ma gratitude pour cette invitation et vous dire à quel point, je suis honoré d’être parmi vous, en cette Journée Internationale de la Femme.
J’ai accepté d’être ici aujourd’hui afin de rendre un hommage appuyé aux femmes du monde en général et plus particulièrement à la Femme Centrafricaine qui continue de payer un lourd tribut des conséquences de la violence et la barbarie, fruit de l’inconscience des hommes.
Depuis plusieurs années, la République Centrafricaine va mal. Je ne vous apprends rien.
Le pays est confronté à de nombreuses crises multiformes récurrentes.
Ces crises ont engendré des fractures qui opposent les centrafricains les uns aux autres, des divisions et conflits qui font le lit des replis identitaires et religieux.
Ce triste constat m’avait poussé à prendre mes responsabilités de citoyen en présentant ma candidature à l’élection à la présidence de la transition en janvier 2014.
Vos cris de détresse et vos incessants appels ont plus que jamais renforcé ma conviction et ma foi en un avenir meilleur pour notre pays.
Vous êtes le socle de notre société, les gardiennes de notre héritage culturel, la force et l’énergie sans lesquelles aucune action salutaire ne saurait être réalisée dans notre pays.
Chères concitoyennes, chers concitoyens, j’ai mûrement réfléchi depuis notre dernière rencontre ici même à Berbérati.
Personne ne peut demeurer insensible face à la spirale de violence barbare qui secoue notre pays.
Le destin d’une nation est l’affaire de ses Fils et Filles.
Voici donc venu le temps pour la République Centrafricaine de se forger un nouveau destin à travers les consultations à venir.
A votre principale interrogation je réponds sans détour OUI je suis prêt à suivre les pas de notre Président Ange Félix PATASSE.
En tant que Centrafricain, j’ai l’impérieux devoir de réagir et d’agir.
Un adage populaire dit que « ce que femme veut, Dieu veut ».
Si le peuple, surtout les femmes et les jeunes me font confiance pour sauver notre pays de ce naufrage, assurer la cohésion sociale, ramener la paix et la sécurité en vue du bien-être de mes compatriotes, je vous dis OUI je suis votre candidat.
Nous sommes très en retard sur le reste du monde et sans même aller loin, regardons tout autour de nous.
Désormais, nous avons tous et toutes, l’impérieuse obligation d’entamer une course effrénée vers plus de démocratie, de progrès social, économique, de dialogue interculturel, de justice, de liberté et d’amour du prochain car nous sommes tous et toutes frères et sœurs, mes chers compatriotes.
Vivre ensemble dans la diversité dans un État uni, laïc, paisible, un État de droit où doivent régner l’ordre, la justice et la liberté, est notre objectif.
Un État digne de ce nom qui doit retrouver son autorité pleine et entière.
Un État avec des institutions démocratiques fortes où force reste à la loi.
Ce n’est qu’à cette condition que la RCA rebondira. Nous n’avons pas le droit de nous décourager.
Montrons à la face du monde que tous ces événements malheureux et douloureux ne sont que des faux pas, conséquences de la bêtise humaine.
Nous avons la possibilité de renverser la situation en notre faveur.
L’une des exigences fondamentales pour y arriver est l’exercice d’un leadership politique éclairé, inclusif et respectueux de tous les citoyens dans leurs diversités ethniques, confessionnelles, idéologiques et politiques.
Ce qui nous unit, chers compatriotes, à savoir l’amour de la Patrie, notre volonté de la sauver du déclin, de la propulser dans la voie de l’émergence économique et sociale doit être beaucoup plus fort que ce qui nous divise. C’est en travaillant ensemble en toute fraternité, que l’on peut bâtir durablement et efficacement notre pays.
C’est donc à un tel sursaut patriotique que je vous convie, que je vous engage.
Laissons nos querelles belliqueuses derrière nous et avançons vers un avenir meilleur pour nous-mêmes et surtout pour nos enfants.
Notre pays a beaucoup d’atouts : une terre fertile, des ressources naturelles considérables, le Sango notre langue nationale et officielle, en partage avec le Français, est parlée sur toute l’étendue du territoire.
Notre Sango national est, et doit être un facteur d’unité nationale.
Nous devons rectifier le tir en changeant de comportement et nous engager résolument pour l’émergence de notre pays. Cette responsabilité nous incombe tous.
Pour paraphraser le Président Américain OBAMA, je dirai, « nous aussi, nous pouvons ».
Depuis les premiers instants où vous avez manifesté votre ardent désir de me voir jouer un rôle de tout premier plan sur l’échiquier national, je n’ai cessé de murir ma réflexion sur la vision que je projette de la Nouvelle Centrafrique Unie, prospère, où tout un chacun a sa place.
C’est pourquoi, aujourd’hui 08 Mars 2015, je déclare solennellement et officiellement m’engager dans la course à l’Election Présidentielle Centrafricaine de 2015 et vous demande de me soutenir pour la conquête du Pouvoir en vue du bien-être de la Centrafricaine et du Centrafricain.
Je souhaite être celui qui apportera un souffle nouveau à notre chère patrie.
Je suis celui qui sera capable de rétablir le vivre ensemble entre les différentes communautés.
Mon programme d’actions dont les détails seront rendus publics prochainement, repose sur quatre grands axes à savoir :
I/- SECURITE ET GOUVERNANCE
II/- DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
III/- INVESTIR DANS LES RESSOURCES HUMAINES IV/- ENVIRONNEMENT ET DESENCLAVEMENT
Je voudrais avec votre permission, profiter de cette occasion pour remercier les Forces Internationales ainsi que leurs peuples et gouvernements respectifs venus nous aider et nous rappeler à la raison.
Vive la Centrafrique Unie, Libre et Solidaire. Que Dieu bénisse la Centrafrique.
Je vous remercie.”