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© Autre presse par DR
Mme Marie Noëlle Andé Koyara, Ministre d’Etat en charge du Développement Rural |
Plus d’un demi siècle après son indépendance, la RCA peine à devenir un Etat de droit et a avoir une armée républicaine, capable de défendre l’intégrité de son territoire grand comme la France et la Belgique réunies. Loin de jeter l’anathème sur la France, pays colonisateur qui est pragmatique en fonction des dirigeants qui continuent de se succéder à sa tête, la RCA souffre d’une absence de patriotisme et d’un manque de volonté politique de ses filles et fils. La France on le sait n’a jamais des amis, mais elle n’a que des intérêts alors qu’en RCA, c’est tout et son contraire. On se sert d’abord avant de penser à son pays. Notons qu’en dehors de l’appât du gain et du déni du patriotisme qui frappent la moitié des centrafricains, il y a quelques dirigeants qui se distinguent du lot.
C’est le cas du nouveau ministre de la Défense. Nommée par la présidente de la transition Cathérine Samba Panza, Marie Noëlle Koyara tend à devenir la coqueluche des forces armées centrafricaines, grâce à ses premières actions, même si on ne manque pas de signaler la vacuité de son trésor de guerre. Volontaire, la ministre d’Etat commence à redresser le département de la défense avec des recettes simples et faciles. MNK est sur la bonne voie, il suffit de se rapprocher des soldats centrafricains pour remarquer aujourd’hui, qu’ils n’ont jamais été autant optimistes pour leur avenir depuis son arrivée.
A peine nommée à la tête de ce département sensible, MNK et l’ensemble des cadres de son cabinet ont accéléré la procédure de la remise en place du premier bataillon des FACA entamée par son prédécesseur Aristide Sokambi. Elle a organisé un atelier avec les officiers généraux lequel a abouti a plusieurs recommandations qui poussent aujourd’hui les ennemis d’hier, à réclamer le recours obligatoire aux Forces Armées centrafricaines dans le processus de la pacification de la RCA.
Constatant l’absentéisme chronique des militaires, l’indiscipline caractérisée de certains d’entre eux, la mauvaise gestion des PGA( Primes Globales d’alimentation) par l’intendance des armées et les chefs de bataillon, Mme koyara a fait recours aux archives pour retrouver les textes qui régissent son département. Elle a promis lors d’une interview accordée le 4 mars dans nos colonnes d’appliquer les textes relatifs à la désertion.
Selon nos informations, les soldats de rang centrafricains en mission percevaient 1000FCFA par jour alors qu’un texte signé par le président Bozizé en 2004 indique que ceux-ci doivent percevoir 2000FCFA. La ministre de la Défense a décidé d’appliquer ce texte dans un esprit de la continuité de l’État. D’après des sources proches des soldats il arrivait que les chefs de mission réduisent leur nombre aux portes de sortie de Bangui et empochent les primes, ce qui les met de facto en sous effectifs. Les chefs mettaient leur vie et ceux de leurs éléments en danger sans s’en rendre compte.
La ministre d’Etat a décidé de s’appuyer avec fermeté sur les textes et sur la communication. Elle a lancé depuis un mois et demi une campagne de sensibilisation pour inciter les militaires à revenir sous le drapeau. Cet appel est encore d’actualité pour les retardataires.
MNK a consacré dernièrement une semaine aux femmes FACA pour les préparatifs du 8 mars, journée internationale de la femme. Elle a répondu favorablement et a financé une campagne de communication et de sensibilisation des femmes des forces de défense sur le thème de la défense du territoire, du respect de la déontologie et sur la paix. La ministre d’Etat était dans la rue pour demander la paix le 7 mars aux côtés des milliers des femmes dont des centaines de militaires.
Autre élément à apporter à cet important dossier, la location des auto- car de la Société nationale de transport Urbain (SONATU) pour transporter provisoirement les soldats au travail. Ayant constaté que les militaires centrafricains étaient devenus des marcheurs professionnels, MNK a tout de suite négocié un contrat avec cette société de transport de l’Etat.
Grâce à la forte implication de la présidente Cathérine Samba-Panza et au pragmatisme de la ministre d’État Marie Noëlle Koyara, les travaux de la réfection du camp militaire de Kassaï ont été accélérés. MNK serait d’après certaines sources en train d’étudier les possibilités d’affecter la moitié de la PGA des militaires au restaurant militaire pour permettre à ceux-ci de bénéficier désormais d’une nourriture saine et équilibrée. Les hôpitaux militaires et les services sociaux sont en cours de réhabilitation. A ce rythme la ministre de la Défense finira par réussir là où les hommes ont toujours échoué.
Les militaires centrafricains commencent à retrouver le sourire grâce aux premières actions de leur ministre. Selon des sources militaires, MNK avait été huée lors de son premier passage en revue au camp Kassaï. Mais aujourd’hui elle force l’admiration des militaires centrafricains qui pensent déjà qu’elle réussira là où les hommes ont tous échoué.
Wilfried Maurice SEBIRO
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