Le Groupe de contact international sur la Centrafrique, qui réunit les principaux partenaires et bailleurs du pays, s’est réuni lundi à Brazzaville pour examiner le financement des futures élections en RCA, plongée en 2013- 2014 dans une crise sans précédent.
"Cette septième réunion a la particularité de présenter aux partenaires les défis auxquels nous sommes confrontés, notamment le financement du gap pour les opérations électorales puis un accompagnement pour financer le déficit budgétaire de l’exercice 2015 sans lequel le climat ne sera pas serein et apaisé pour aller aux élections", a déclaré à l’AFP Mahamat Kamoun, premier ministre centrafricain.
"Nous avons déjà eu des promesses de l’Union européenne (UE), de la France et même des Nations unies. Il en reste un gap. C’est ce que nous sommes venus chercher à mobiliser", a-t-il ajouté, estimant ce fossé à 16,6 millions de dollars.
La rencontre de Brazzaville doit aussi permettre de faire le point des préparatifs des élections, théoriquement prévues pour juillet-août prochains, sur le Forum national de réconciliation (prévu a priori avant les élections), la situation humanitaire et la sécurité.
"Sur le plan sécuritaire, au niveau de Bangui, on a assisté ces derniers temps à la montée du grand banditisme lié aux braquages et à quelques violences. C’est ce qui nous a poussé à multiplier les patrouilles", a affirmé M. Kamoun.
Quant au processus électoral, il n’a pas considérablement avancé, selon des délégués à la réunion du Groupe qui réunit différents pays, organisations régionales et internationales.
Mahamat Kamoun, premier ministre centrafricain, le 11 août 2014 à Bangui
"Un processus est composé de plusieurs étapes: un recensement des électeurs ; la commande du matériel électoral. Sur ce plan, rien n’est fait", a souligné Adolphe Nahayo, représentant du secrétaire général de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) à Bangui.
"On est vraiment en retard parce que le processus électoral, tel que planifié, aurait dû commencer en novembre ou décembre de l’année dernière", a-t-il relevé.
M. Nahayo espère cependant que "si tous les moyens sont réunis et des équipes sont doublées à certains niveaux, la RCA (République centrafricaine) peut tenir le cap d’organiser les consultations électorales en juillet-août".
Les participants se sont réunis à huis clos avant une conférence de presse.