Malgré tout, de nombreux réfugiés au Cameroun sont encore réticents à rentrer chez eux en raison de la pauvreté, du manque de nourriture et de la peur d'avoir à tout reconstruire alors qu’il ne pourrait que s’agir d’un calme précaire.
Dans l’Est du Cameroun, à la frontière avec la RCA, des agriculteurs et éleveurs centrafricains traversaient en grand nombre depuis février pour chercher refuge en terre camerounaise. Leur nombre qui ne faisait que s’accroitre semble pourtant se réduire depuis peu, d’après une coordonnatrice des Nations Unies au Cameroun, Najat Rochdi.
Zamballa Noezo est arrivé au Cameroun le mois dernier. Ce coiffeur de 52 ans a fui Bria, ville du Nord de la Centrafrique, à l’arrivée des soldats pour réprimer une escalade de la violence entre éleveurs et agriculteurs. Pour Zamballa, la vie y était devenue intenable.
Il y a également ceux qui ne veulent même plus entendre le mot ‘retour’. C’est le cas notamment de Mamma Ruifah. Cette femme de 40 ans a débarqué à Gado Badzere - l'un des plus grands camps de réfugiés du Cameroun - il y a un an. Mamma Ruifah dit avoir tout perdu dans son pays natal
Il n’y a que de mauvais souvenirs, confie-t-elle. Son mari, son beau-frère et deux ses filles ont été tués devant elle et tous ses biens ont été détruits. Elle dit préférer vendre des haricots et des arachides ici à Gado Badzere afin de pouvoir prendre soin de sa seule fille qui a survécu.
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