Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont donné leur feu vert lundi (16 mars) au lancement de la nouvelle mission de l’Union européenne en Centrafrique. Elle n’aura aucun pouvoir exécutif
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont donné leur feu vert lundi (16 mars) au lancement de la nouvelle mission de l’Union européenne en République centrafricaine menée au titre de la PSDC, la mission militaire de conseil EUMAM RCA destinée à conseiller les autorités nationales sur la restructuration de leur armée. Une décision prise sans débat (en point A).
Une mission de conseil…
Cette mission, militaire, n’aura pas de pouvoir exécutif. Elle aura, en effet, pour principal objectif de « conseiller » les autorités militaires de la République centrafricaine (RCA) sur les réformes nécessaires pour transformer les forces armées (les FACA) « en une armée professionnelle, démocratiquement contrôlé et représentative de toutes les ethnies » de la RCA. Elle devra également « soutenir la force de l’ONU, la MINUSCA, dans la réalisation de son mandat dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité (RSS) et du processus de vérification, de l’accord de paix ». Les experts européens – de différentes compétences — seront ainsi « insérés au sein du ministère de la Défense et de l’état-major » des FACA. Ils fourniront également leur expertise sur « les conditions d’un programme de formation » pour les forces armées. L’objet de cette nouvelle mission de la PSDC européenne est en effet de pouvoir, à terme, organiser des formations de façon limitée, afin d’améliorer le potentiel de l’armée centrafricaine… et des réformes à venir.
… faute de pouvoir faire une mission de formation
Cette feuille de route pour la mission européenne est « progressive » comme l’expliquent diplomatiquement des experts européens. Elle reflète, en fait, un compromis, selon ce qu’ont confirmé plusieurs diplomates à B2, entre la volonté de certains pays (dont la France) d’avoir une mission de formation (type EUTM) à l’image de celle développée en Somalie ou au Mali et les réticences de plusieurs pays (les « neutres » – Irlande en tête – et nordiques, à une nouvelle mission européenne dans le pays).
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60 personnels sous les ordres d’un général français
EUMAM RCA sera basée à Bangui, dans la capitale centrafricaine, dans le camp Ucatex jusqu’ici occupée par les forces européennes d’EUFOR RCA qui a fermé officiellement ses portes le 15 mars (lire : « Mission accomplie », les Européens rentrent de Bangui). Elle sera commandée par le général de brigade (français) Dominique Laugel et comprendra une équipe de jusqu’à 60 personnes, très difficilement rassemblée. Cf. aux coups de gueule du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian à Riga il y a quelques semaines (lire : Quand un Breton secoue le cocotier européen, çà donne cela). Le budget (commun) de l’opération est estimé à 7,9 millions d’euros sur une durée de 12 mois ; à cela il faut ajouter les frais supportés par chaque Etat membre participant.
Effet Retard
A noter que les différents effectifs ne seront cependant pas en place dès aujourd’hui. La capacité initiale opérationnelle (IOC) ne devrait ainsi être lancée que plus tard.