D’emblée, la suite la célébration de la 7ème édition de la Journée de la CEMAC été marquée ce 16 mars à Bangui par deux questions majeures : la secte islamiste Boko Haram et le très prometteur projet de la création d’une compagnie communautaire, Air-CEMAC.
Boko Haram a été évoqué par le Commissaire communautaire en charge des Droits de l’homme Jean Eudes Teya. Alors qu’il énumérait quelques défis qui se posent aujourd’hui aux pays membres de la CEMAC, le responsable communautaire a insisté sur entre autres défis majeurs, la cruciale problématique de l’irréductible secte islamiste Boko Haram qui a semé la désolation et continue d’ailleurs dans ses sinistres entreprises de tuerie barbare parmi la population de la sous-région d’Afrique centrale. Pour Jean Eudes Teya, « L’intrusion du terrorisme dans la sous-région est par conséquent pour la CEMAC, un sujet fort préoccupant. Un intégrisme religieux, anachronique tente en effet, de prendre racine chez nous, au travers des manifestations aussi sanglante que spectaculaire qu’irrationnel comme figure de proue, la secte Boko Haram, principal pourvoyeur du djihadisme en Afrique centrale. La secte Boko Haram engagé à étendre son réseau au Cameroun, n’hésitant plus à attaquer le Tchad tout comme elle avait proféré des menaces contre la République centrafricaine, poursuit la création de Kalifa et met en cause même, les fondements de nos États démocratiques. La forme spectaculaire de ces attaques comme le caractère hautement macabre qui les accompagne sont la marque d’un obscurantisme que la sous-région ne saurait admettre. » a relevé le leader communautaire.
La menace est réelle, et le Commissaire Teya a fait savoir que les autorités communautaires sont réellement conscientes de la situation. Mais, il a profité de la célébration de cette 7ème édition de la Journée de la CEMAC pour lancer un appel à une plus forte mobilisation autour de ce fléau tout en saluant la bravoure des militaires Camerounais et Tchadien qui, au nom de la Communauté, ont donné le meilleur d’eux-mêmes dans l’objectif d’éradications de ce phénomène. « Par les problèmes qu’il pose en Afrique centrale comme partout dans le monde, le djihadisme appelle nos pays à une mobilisation sans réserve. La montée des extrémismes requiert une réponse globale au-delà des simples déclarations et des codes de conduite. Cette réponse déjà esquissée par nos Chefs d’État, passe par un mécanisme de sécurité sous-régional prêt à servir si tôt que nécessaire. Elle appelle l’harmonisation des dispositifs nationaux existants, mais aussi et surtout, la création d’une structure de sécurité commune avec des professionnels communautaires impliquant une stratégie commune. » a-t-il ajouté.
Cependant, le Ministre centrafricain de la communication ; Victor Waké qui présidait la cérémonie a tenu, dans un premier temps, à saluer les avancées significatives que la Communauté en engrangées jusqu’à ce jour, malgré le contexte souvent difficile: « il y a des avancées significatives, notamment l’adoption par les Chefs d’Etat de l’Acte additionnel n° 01. 13 du 25 juin 2013, portant suppression de visa pour tous les ressortissants de la CEMAC, circulant dans l’espace communautaire, avec effet concret, à compter que 1er janvier 2014. Ce qu’il faut souligner, satisfait les conditions de passage à l’Union économique par la réalisation d’un marché commun. » a-t-il affirmé.
Qu’à cela ne tienne, la grande préoccupation de Waké, c’est l’inquiétude grandissant qu’il a exprimée autour du projet e création d’une Compagnie aérienne de la Communauté, Air- CEMAC dont on parle peu aujourd’hui. Sans se préoccuper du niveau d’avancement de ce projet, le membre du gouvernement passe directement aux plaidoyers, en vue de voir renaitre ce projet et exprime le souhait qu’il soit aussi réalité au profit des populations de la sous-région, mais en particulier pour la RCA qui est un pays enclavé. « Le gouvernement centrafricain se réjouit certes des progrès accompli dans le processus de la création de la compagnie aérienne communautaire Air- CEMAC, mais souhaite de tout cœur que ce projet phare, ce projet intégrateur que la Commission avait pris à bras le corps, que ce dossier avance réellement. Qu’il ne soit surtout pas chimérique, c’est-à-dire irréalisable. Car, il y va de l’honneur de la Commission de la CEMAC de transformer ce rêve en une réalité visible. Ce dossier sensible et intégrateur, faut-il le noter, revêt à nos yeux, non seulement d’une importance capitale pour les populations de la CEMAC unie par l’histoire et les liens de sang, mais plus particulièrement pour la République centrafricaine – pays enclavé, sans façade maritime. » a ainsi plaidé le Ministre.
Sur la même lancée, le Ministre Waké a fait un deuxième plaidoyer pour l’emploi des jeunes de la sous-région, en vue de résorber le problème de chômage sui les ranger au profit des groupes armés et le grand banditisme : « C’est dans cet ordre d’idée que l’attention de la Commission de la CEMAC est également attirée sur le Programme décidé le 14 janvier 2013 par les Chefs d’Etat, aux fins d’améliorer l’employabilité et de lutter efficacement contre l’épineux problème de chômage des jeunes de la sous-région qui manquent d’emploi et sont, à cet effet facilement manipulés. »
Signalons que joindre l’utile à l’agréable, c’est la Chorale de l’église Saint Martyrs de l’Ouganda qui a exécuté l’hymne de la CEMAC après la levée des couleurs de la Communauté. Le groupe « Nouvelle Écriture » du célèbre artiste musicien centrafricain Jean-Paul Mbélé alias Ozaguin Oz a agrémenté la cérémonie finale.