A une semaine de l’anniversaire de la destruction totale de la RCA par le méchant président autoproclamé, traître M.Michel Djotodia et sa cohorte de mercenaires tchado-soudanais, la société française Total qui possède les 3/4 des pompes à essence de ce pays n’a toujours pas fait la réhabilitation des stations service en provinces.
Toutes les stations service de l’arrière pays centrafricain ont été détruites par les fous de la Séléka pendant leur conquête. Un an après l’arrivée des forces internationales dans les villes de provinces, le peuple centrafricain ne comprend toujours pas pourquoi les gouvernements successifs de la présidente Cathérine Samba Panza n’arrivent pas à contraindre la société française Total à réaliser des travaux de réhabilitation. Total est la première société française. Il est leader dans la zone CEMAC, et détient par ailleurs presque le monopole de la distribution du carburant et du gaz en Centrafrique. « Total a certes subi des pertes comme les entreprises de la téléphonie à l’arrivée et à l’installation de la Séléka dans le pays, mais est ce là une des raisons qui puisse l’empêcher de reconstruire ses sites provinciaux »? se demande M. Dayo François,opérateur économique à Sibut.
Si les centrafricains dans leur majorité sont incapables de commenter la situation sécuritaire de leur pays dans le centre, le nord-est et l’est, acquis aux seigneurs de la Séléka, l’on sait néanmoins que le corridor Douala -Bangui, principale porte d’accès à la mer du pays est sécurisé. Il ne se passe pas un jour sans que le gouvernement et les forces internationales ne vantent le retour de la sécurité sur la principale voie du désenclavement de la RCA: la route nationale N1. Seulement le microcosme déplore que le gouvernement ne mette la pression sur Total afin de le contraindre à réhabiliter ses sites de provinces et ainsi soulager la souffrance des populations.
Bouar, le premier chef lieu de la première préfecture centrafricaine située sur cette route principale,a accueuilli des milliers des soldats de l’ONU et fait partie des rares grandes villes du pays a être épargnée par la destruction de la Séléka et à subir une chasse aux musulmans perpétrée en guise de vengeance par les Balaka. Cette ville qui est plus calme que Bangui la capitale, n’a toujours pas réhabilité sa station service après le passage éclair du tsunami Séléka.Il y a un même son de cloche du côté de Carnot et de Berbérati, les grandes villes minières voisines de Bouar, situées respectivement à 160 et à 260km.
Les habitants des préfectures de la Nana Mambéré et de la Mambéré Kadéï, voire de la Sangha Mbaéré sont obligés de se rabattre sur le Cameroun voisin pour se procurer du carburant et des produits pétroliers. Si on note pas de problèmes majeurs à part les tracasseries dues aux formalités douanières aux deux frontières, les pompistes ambulants de Bouar, située sur un axe bitumé sont mieux lotis.
C’est le contraire pour leurs homologues de Carnot, Berbérati, Nola, Sosso Nakombo, Gadzi, Gamboula et des nombreuses communes se trouvant dans cette zone. Ceux-ci sont obligés de parcourir des routes défoncées et sinueuses pour gagner les villes camerounaises Kenzou et Yokadoma pour se ravitailler en carburant.
Autre élément à apporter à ce triste dossier, la mauvaise moralité de certains pompistes ambulants qui utilisent des adjuvants chimiques pour augmenter la quantité de leurs marchandises. Cela peut s’avérer un réel danger pour les moteurs des véhicules. Franck Ndéma, un chauffeur en provenance de Douala a subi une expérience amère sur la route en territoire centrafricain. » J’ai oublié de faire le plein de mon 4X4 et une réserve de carburant à Garaoua Mboulaye. A la hauteur de Yaloké, j’étais contraint de prendre du carburant chez un pompiste ambulant pour effectuer les 225 km qui sépare cette ville de Bangui. Un jour après mon arrivée j’ai eu des problèmes au niveau des injecteurs, six mois après, je ne les ai pas encore résolus.
La ville de Damara située à 75 km de Bangui n’a plus de station service, ce qui pénalise les habitants des villages environnants qui utilisent du pétrole pour leur lampe à tempête. La pompe à essence de cette ville était également un lieu d’attraction, une place de commerce et d’échanges entre les vendeurs ambulants et les voyageurs.
Pour effectuer les 700km qui séparent Bangui de Bangassou à l’Est, il faut prévoir une réserve de carburant. Les habitants de kémbé et de Mobaye dans la préfecture de la Basse Kotto expérimentent également cette galère. Selon nos informations les provinciaux souhaitent une réhabilitation rapide des stations service pour relancer leurs activités quotidiennes et utiliser leurs lampes tempêtes pour l’éclairage. Ils comptent sur la fermeté des autorités de la transition pour obliger TOTAL qui gagne des milliards en Centrafrique d’effectuer des travaux de réhabilitation de ses stations service
La majorité des soldats de l’ONU qui s’ennuient dans la capitale Bangui et certaines villes de provinces auraient sans doute du travail à faire si on les obligeait à protéger les sites des stations service pour soulager la souffrance des populations des contrées lointaines de la RCA.
A Bangui(Affaire à suivre)
Wilfried Maurice SEBIRO